Enfant prodigue sur le retour, Fernando Alonso a eu droit aux honneurs du premier roulage de la R28 lundi matin, sur le circuit Ricardo Tormo de Cheste, près de Valence. En raison du brouillard qui enveloppait le circuit ibérique, qui ne sera pas celui du prochain grand prix d'Europe, le champion du monde 2005 et 2006 a dû patienter environ deux heures dans son garage pour se faire ses premières impressions sur la machine.

Au fur et à mesure, l'Ibère a rallongé ses runs pour arrêter son compteur à 39 tours. Pour Renault, la journée fût d'autant plus intéressante que pour ce "shakedown", le kilométrage n'était pas à déduire du quota réglementaire.

"Le premier jour avec une voiture, il faut toujours prendre son temps pour tout vérifier, s'assurer que tout fonctionne correctement et c'est ce que nous avons fait", a déclaré Fernando Alonso. "Nous avons pu rallonger nos runs petit à petit en finissant avec un run de 17 tours notamment. Tout s'est bien passé. Il est bien entendu encore trop tôt pour chercher à se comparer aux autres équipes et ce n'était d'ailleurs pas l'objectif. Mais le gros point positif c'est que nous n'avons pas rencontré le moindre problème pour cette première journée de travail et à partir de demain nous pourrons effectivement commencer à travailler."

"C'est une bonne première journée de travail" , a jugé Christian Silk, chef ingénieur Essais. "Toute l'équipe est très enthousiaste à l'idée de commencer à travailler avec la R28 et on sent bien que tout le monde se donne à son maximum. Nous avons suivi notre programme sans difficulté et n'avons pas eu non plus de grosses surprises quant au comportement de la voiture. C'est une solide base de travail pour les jours et les séances à venir".

L'Espagnol avait roulé pour la première fois avec la R27 mardi dernier, à Jerez, signant ce jour-là le meilleur chrono des essais collectifs. Il pilotera le bolide d'Enstone jusqu'à mercredi, et son équipier brésilien, Nelson Piquet Jr, vice-champion GP2 2006, prendra le relais jeudi.

Le Finlandais de Ferrari dit avoir atteint le but de sa vie en remportant le championnat en 2007 mais il est près à remettre le couvert.

Kimi Räikkönen, le champion du monde de Formule 1, plus "Ice man" que jamais, s'est livré jeudi à la traditionnelle conférence de presse d'avant-saison à Madonna di Campiglio, en affirmant, la voix cassée, qu'il voulait "gagner un nouveau titre" . Eludant toutes les questions relatives aux rivalités internes entre pilotes qui ont miné la saison 2007 de McLaren et les critiques le visant personnellement après son titre obtenu pour Ferrari au Brésil, lors du dernier Grand Prix, le Finlandais a déclaré : "Ce titre ne m'a pas changé. J'ai obtenu ce que je voulais dans ma vie mais cela ne m'a pas changé en tant que personne. La nouvelle saison sera simplement légèrement plus facile en étant dans la même équipe".

A la question de savoir s'il était ou non le N.1 chez Ferrari, il a répondu : "On débute la saison en étant au même niveau. Peu m'importe d'être N.1 ou pas. Je ferai toujours de mon mieux". Et au sujet de son avenir chez Ferrari, il a simplement confirmé qu'il "était sous contrat pour encore deux ans (2008-2009)" , refusant de comparer les mérites réciproques des différentes écuries pour lesquelles il a couru. "J'aime la F1, j'aime travailler avec Ferrari. Le but est de gagner le titre à nouveau et chacun à une manière différente de travailler (pour y parvenir)" , a indiqué le Finlandais. Interrogé sur une déclaration de Jean Todt affirmant qu'il était "un pilote rapide mais pas un leader", il a de nouveau esquivé : "Chacun a sa manière de penser, je ne veux pas être impliqué (dans une polémique)".

Vers une nouvelle bagarre Ferrari-McLaren

Amateur de courses moto "habituellement plus excitantes (que la F1)", Räikkönen, s'est un peu dégelé, félicitant l'Australien Casey Stoner (Ducati) pour son titre : "C'est un gars bien qui a réussi une belle saison. Il sera ici pour de nombreuses années". Après une dernière journée de ski en Italie, vendredi, Räikkönen a indiqué qu'il rentrerait en Finlande pour quelques jours à partager avec des amis avant de disputer les premiers essais à Jerez de la Frontera.

Auparavant, son équipier brésilien Felipe Massa avait ouvert la conférence de presse en estimant que cette saison "sera plus humaine avec moins d'électronique. L'an dernier les techniciens décidaient pour nous. Cette année on aura plus de plaisir" , a-t-il dit. L'opposition sera la même, selon lui, entre Ferrari et McLaren, que l'an dernier. "Je m'attends à une belle bagarre. Il faut aussi respecter Renault avec Alonso. Pour les autres équipes c'est difficile à dire, mais BMW a beaucoup progressé".

Interrogé sur son avenir chez Ferrari, Massa a souligné qu'il avait signé un contrat jusqu'en 2010 : "Trois années de plus dans la même équipe cela donne de la sécurité et de la tranquillité. Cela me pousse à être plus compétitif".

Qu'avez-vous changé sur la voiture pour en revenir à votre niveau de compétitivité de 2005 et marquer régulièrement des points cette saison ?

Pascal Vasselon : Pour 2008, nous avions deux bonnes raisons de faire évoluer notre voiture : faire progresser globalement la performance et nous adapter à la nouvelle réglementation. Côté performances, le domaine que nous avons voulu vraiment améliorer est le package aéro. Notre ligne directrice a été de privilégier un peu plus la constance du fonctionnement aérodynamique : au lieu de se focaliser seulement sur l'efficacité aérodynamique maximale, nous avons privilégié la constance de balance aérodynamique et d'appuis sur la durée d'un tour.

Quels sont les impacts de l'électronique standard ?

P.V. : Il y a deux changements majeurs pour 2008 : la boîte de vitesses, qui doit maintenant durer quatre grands prix, et l'unité de contrôle électronique standard imposée. Ce changement de l'électronique a eu deux types d'impact : logistique tout d'abord, car il a fallu mettre en place cette unité qui n'était pas la notre et qui avait une forme qui ne convenait pas à notre voiture. Ce n'est pas un gain en performance et ça nous a donné du travail simplement pour réobtenir un bon fonctionnement de la voiture. Et puis, il y a eu un impact en termes de dynamique du véhicule et de performance car l'esprit de l'électronique a changé étant donné que nous ne sommes plus autorisés ni à avoir un contrôle de traction ni du frein moteur.

Qu'est-ce que ça change pour le pilote ?

P.V. : Je crois que l'on revient aux fonctions de base d'un pilote dans la plupart des autres catégories : le pilote doit maintenant démarrer lui-même, c'est-à-dire gérer entièrement l'embrayage, les gaz moteur et le changement de vitesse. En situation de tour lancé, c'est lui qui, avec son pied, par l'intermédiaire de la pédale d'accélérateur, décide du niveau de couple moteur appliqué aux roues arrière. C'est lui qui fait en sorte de ne pas obtenir de stupide patinage des roues arrières.

Vous avez aussi changé votre boîte de vitesses en abandonnant votre collaboration avec Williams...

P.V. : On a travaillé avec Williams l'an dernier, au moment où ils découvraient notre groupe motopropulseur et où nous lancions notre boîte de vitesses seamless à changement instantané de rapport. Il était intéressant de combiner nos efforts à cet instant. On a mis en place une boîte de vitesses qui a très bien fonctionné, qui n'a posé aucun problème de fiabilité et performé au niveau attendu. Mais, pour 2008, il n'était pas vraiment intéressant de continuer à coupler les deux bureaux d'études. Notre boîte de vitesses 2008 est 100 pour cent Toyota ; nous avons quasiment redessiné tous les éléments pour s'adapter à la demande de quatre grands prix.

Quelles ont été les raisons pour lesquelles Williams a fini devant Toyota en 2007 ?

P.V. : Globalement, nous avons été régulièrement devant eux en qualification mais en gestion de course, on a été beaucoup moins bon pour transformer les résultats.

Qui seront les favoris en 2008 ?

P.V. : Sans être extrêmement original, McLaren et Ferrari. Tous les autres seront des outsiders.

Source : Eurosport