ALPINE
A110
(1962 - 1977)
Alpine Renault A110 1300S
MOTEUR
Type (cylindres): 4 en ligne
Position: AR en porte-à-faux
Alimentation: 2 carburateurs horizontaux Weber 40 DCOE.
Cylindrée en cm3: 1 296
Alésage x course en mm: 75,7*72
Puissance ch DIN à tr/mn: 110 à 6 900
TRANSMISSION
Aux roues AR
Boîte de vitesses (rapports): 4
POIDS
Données constructeur en kg: 625
PERFORMANCES
Vitesse maxi en km/h: 215
"Les
Berlinettes Alpine vont étonner le monde" avait déclaré Amédée Gordini.
La prophétie du vieux "Sorcier" allait se réaliser au-delà de toutes
ses espérances... A force de rigueur et de travail, mais aussi de génie
et de passion, les petites voitures bleues finiront par triompher des
plus riches et des plus puissantes. Ce succès sera celui de Jean
Rédélé, pilote émérite, fondateur d'Alpine et par dessus tout, homme de
conviction. II saura ainsi réunir les talents les plus divers et former
une véritable famille. Il conçoit la première Alpine en 1955, une
voiture modeste qui emprunte beaucoup de ses éléments mécaniques aux de
série. C'est par son agilité et sa légèreté qu'elle comble un handicap
de puissance qui semblait pourtant insurmontable en course. Une
sportive pure et dure, taillée sur mesure pour les amoureux de
compétition. Toutes les futures création de la marque conserveront
cette philosophie. Homogène et pleine de bon sens, combinant esthétique
et efficacité, la Berlinette en sera le suprême aboutissement. C'est à
l'aube des années soixante qu'elle voit le jour... sur la nappe en
papier d'un restaurant.
Le trait sera bien sûr affiné, mais sa silhouette fuselée restera figée
pendant quinze ans. Faute de budget publicitaire, elle se fera
connaître sur les routes des rallyes, se taillant bientôt un palmarès
capable de remplir un annuaire téléphonique. Renault, d'abord réticent,
soutien alors à fond le petit constructeur de Dieppe. Dès 1966, les
Berlinettes frappées du losange sont distribuées par le réseau de la
régie et deux ans plus tard, Alpine devient le service compétition
officiel de Renault. Une alliance qui va donner à la Berlinette le
souffle nécessaire pour relever d'autres défis. Avec les mécaniques
1600 cm3 dérivées de la Renault 16, elle s'attaque sans aucun complexe
aux rallyes de Championnat du monde. Les fabuleux "négociants en
virages" que sont les Andruet, Nicolas, Thérier et Darniche terrassent
les pilotes de Porsche, Lancia et Ford et s'adjugent le titre suprême
en 1973. En marge de cette épopée, les versions "civiles" comblent les
amateurs les plus exigeants. Si sa conduite est exaltante dès que la
route n'en finit plus de virer, elle n'est pas des plus confortable, ni
des plus faciles à vivre. Spartiate et exigeante, elle ne sera jamais
une "vraie" Grand-Tourisme" capable de digérer de longs trajets
autoroutiers. Elle n'est pas faite pour cela, même si elle se
civilisera bien un peu au fil du temps. Sa vocation exclusive
entraînera sa disparition à une époque où les grands constructeurs
ignoraient les niches. Jean Rédélé cédera sa société à Renault en 1977,
l'année où sortira l'ultime Berlinette des chaînes de Dieppe. Renault,
ne mettra qu'une décennie pour dilapider le fabuleux héritage. Près
d'un quart de siècle après sa disparition du catalogue, la Berlinette
Alpine n'a toujours pas trouvé de remplaçante digne de sa gloire.
La grande famille des Berlinettes :
A 110-1100 (1962/69) : 4 cyl.-956/1108 cm3-55/66/85 ch- 531
exemplaires. Ce sont les premières Berlinettes du type A 110. Elles
reçoivent d'abord le moteur de la Renault 8 puis celui de la R8 Major.
(Cote: de 5000 à 14 000 euros)
A 110-1300 (1970/76) : 4 cyl.-1289 cm3-81 ch-2890 ex. Appelée parfois
"V 85", c'est un modèle "d'entrée de gamme" doté du quatre cylindres
emprunté à la Renault 1 2 TS. (Cote : de 6000 à 17 000 euros)
A 110-1300 S (1966-70) :
4 cyl.- 1296 cm3-1 15/132 ch-968 ex. Avec sa mécanique très pointue"
dérivée de la compétition (R8 Gordini 1 108 réalésé), elle est
considérée poar certains amateurs, comme la plus excitante des
Berlinettes. (Cote: de 7500 à 20 000 euros)
A 110-1300 G (1967/71) : 4 cyl.-1255 cm3-1 105 ch-761 ex. Un "G" pour
Gordini et se différencier de l'autre 1300. Elle reprend le moteur de
la R8 Gordini-1300. (Cote : de 7000 à 19000 euros)
A 110-1500 (1967/68) : 4
cyl.-1470 cm3-82 ch-42 ex. La plus rare! Elle est animée par un bloc
dérivé de la Renault 16 et préfigure les nouvelles 1600. (Cote : de
5500 à 19 000 euros)
A 110-1600/1600 S (1969/73) : 4
cyl.-1565 cm3-95/138 ch-202+1550 ex. L'éphémère 1600 s'efface bien vite
devant la seule 1600 S. Animée par le moteur de la Renault 1 6 TS,
cette dernière est le modèle emblématique de la gamme, le plus proche
de la version Championne du monde des Rallyes en 1973. (Cote : de 9500
à 22 000 euros)
A 110-1600 SC (1973/75) : 4 cyl.-1605 cm3-127 ch-562 ex. Cette version
emprunte le nouveau bloc R12 Gordini, monté aussi sur les Renault 17
TS. La cylindrée de 1605 cm3 permettait l'homologation de la version
1800 compétition. Elle hérite de plus du train arrière de la nouvelle
A310 qui améliore notablement la tenue de cap. (Cote : de 11000à 28 000
euros) A 110-1600 SX (1976/77) : 4 cyl.-1647 cm3-95 ch-389 ex. La "mal
aimée"... Elle est propulsée par le 1647 cm3 de la Renault 16 TX qui ne
possède guère de tonus. Ce modèle brille davantage par son agrément et
sa fiabilité que par son panache. (Cote : de 8000 à 19000 euros)