• GéGémag.Formula Onel'Univers de la Formule1  

     

    Il était une fois...
    ... les saisons 2000 à 2006

    Championnats : 2000  

    Pour Michael Schumacher comme pour Ferrari, le championnat 2000 aura concrétisé les espoirs générés par le titre constructeur acquis en 99, reléguant ainsi aux oubliettes quelques déceptions, voire quelques doutes. Désillusionné lors du dernier acte en 97 et 98, exclus de sept résultats suite à sa fracture en 99, Michael récolta enfin le fruit de son labeur, non sans un inquiétant passage à vide en milieu de saison. À Suzuka, avant-dernière manche, Mika Häkkinen a vu s'éteindre le rêve d'inscrire son nom aux côtés de Juan Manuel Fangio, seul pilote à ce jour à avoir aligné 3 titres consécutifs.

    La mainmise des grands constructeurs s'accentua avec la reprise de l'écurie Stewart par Ford via sa filiale Jaguar, mais les résultats ne furent pas à la hauteur des espérances et des budgets, comme en témoigne la dégringolade de la 4e à la 9e place au Championnat des constructeurs. Plus heureux furent les retours comme motoristes de BMW (Williams) et Honda (BAR), en remplacement du Supertec à bout de souffle.

    Chez les pilotes, un "échange" offrit à Eddie Irvine un poste de no. 1 chez Jaguar, alors que Barrichello emprunta la route inverse vers Maranello. Âgé d'à peine 20 ans mais rempli de promesses, Jenson Button vint chez Williams occuper avec plus de bonheur le baquet laissé vacant par Alex Zanardi après son année catastrophique. Jarno Trulli alla chez Jordan remplacer Damon Hill parti à la retraite. Panis prit le pari de se reconstruire une motivation en sacrifiant une saison pour un poste d'essayeur chez McLaren. Alesi accepta l'offre d'Alain Prost et fit équipe avec le débutant Nick Heidfeld, champion en titre de F3000. Mika Salo, suppléant chez BAR puis Ferrari en 99, reprit le collier à temps plein chez Sauber.

     

    Schumacher opportuniste

    Les débuts de saison se suivent et se ressemblent à Melbourne ! Pour une troisième année d'affilée, Häkkinen et Coulthard monopolisèrent la première ligne de départ avec Michael Schumacher toujours à l'affût. Malheureusement pour les hommes de Ron Dennis, l'histoire se répéta aussi en course. Alors qu'ils parvenaient à contrôler l'Allemand, leurs moteurs Mercedes les trahirent l'un après l'autre, ouvrant la voie à un doublé Ferrari. Le même sort s'abattit sur les Jordan Mugen-Honda lorsque Trulli et Frentzen durent abandonner peu après la mi-course. Ralf Schumacher en profita pour offrir la 3e marche du podium au BMW dès sa première tentative. L'autre nouveau moteur, Honda, ne fut pas en reste avec la 4e place de Jacques Villeneuve et, derrière Fisichella, Zonta héritait du dernier point suite à la disqualification de Salo pour aileron avant non-conforme sur la Sauber. Les 2 pilotes dans les points pour le BAR, voila de quoi effacer les mauvais souvenirs de l'année précédente !

    Au Grand Prix du Brésil, Peter Sauber déclara forfait après les ruptures successives de l'aileron arrière sur ses 2 bolides. Les 2 McLaren furent de nouveau les plus véloces en qualifications mais Schumacher prit les commandes dès le premier tour. Barrichello confirmait la bonne forme des Ferrari en remontant jusqu'à la 2e place quand une panne hydraulique mit fin à sa course. À son tour, Häkkinen rentrait bientôt aux puits, moteur coupé. Coulthard pensait bien avoir ouvert le compte pour l'écurie McLaren en terminant 2e mais l'inspection technique révéla une irrégularité sur l'aileron avant et la colère de l'Écossais ne modifia en rien son exclusion. Fisichella profita de l'aubaine, suivi des 2 Jordan et des 2 Williams.

    Jacques Villeneuve anima les premiers mètres du GP d'Imola en prenant la mesure de 4 adversaires dès Tamburello. Bien que serré de près par Schumacher, Häkkinen semblait en voie d'inscrire un premier triomphe mais l'écurie Ferrari sortit de son chapeau une de ses stratégies de ravitaillements décalés dont elle a le secret et Michael termina la journée avec un compte parfait de 30 points au championnat. Chez McLaren, on pouvait au moins entrevoir des jours meilleurs : la fiabilité retrouvée, Mika et David grimpaient sur le podium.

     

    Retour des McLaren, mais... à quoi sert la pôle ?

    Si le déplacement de juillet à avril du rendez-vous de Silverstone avait pour objectif d'assurer une température plus clémente, ce fut raté ! Les averses tombées vendredi et samedi déjouèrent bien des plans et bousculèrent la hiérarchie sur la grille. Généralement habile à composer avec les aléas de Dame Nature, le leader de la scuderia fut cette fois piégé ; parti 5e, il se retrouva englué dans le peloton mais parvint à remonter à la 3e place au final. Avec une 2e victoire consécutive "à domicile", David Coulthard sonnait le réveil des troupes de Woking, Mika complétant le doublé.

    À Barcelone, Schumacher dut faire face à de nouvelles embûches : son chef-mécanicien Nigel Stepney eut la cheville fracturée suite à "l'ardeur" avec laquelle Michael s'appliqua à sortir des puits, et une crevaison lente l'obligea à un arrêt supplémentaire. Ce contretemps fut à l'origine d'un "conseil de famille" après que Ralf eut été "bloqué" par son frère au profit de Barrichello. Pendant ce temps, les équipiers McLaren rééditaient le doublé, à l'avantage d'Häkkinen cette fois.

    Pour le GP d'Europe, disputé sous la pluie au Nurburgring, seuls 9 pilotes évitèrent pièges et avaries sur les 21 partants, la Prost de Nick Heidfeld n'ayant pas fait le poids à l'inspection. Michael Schumacher fit une démonstration de sa "maestria" sur piste glissante en devançant ses 2 principaux adversaires.

    Déjà quatre fois vainqueur à Monaco et solidement installé en tête du classement, Schumacher était désigné comme favori pour s'imposer en Principauté. Un accrochage ayant transformé le Loews en vaste stationnement, c'est avec une bonne demi-heure de retard que l'on s'élança enfin. Jarno Trulli, détenteur d'une très belle deuxième place sur la grille, devint un atout pour le leader de la scuderia en tenant tête à David Coulthard. Michael en profita pour creuser l'écart au rythme d'une seconde au tour. Après l'abandon de Trulli au 37e tour, Coulthard put enfin abaisser les chronos mais son retard était considérable. Au 55e tour, la chance tourna en sa faveur quand la Ferrari rentra au ralenti, suspension arrière affaissée, laissant l'Écossais savourer sa 2e victoire de la saison. Barrichello prenait la deuxième place, suivi de Fisichella et Irvine qui offrait un premier résultat encourageant à Jaguar.

    Tous les pilotes admettent que la pôle position est un premier pas vers la victoire. Ironiquement, cette "évidence" ne fut validée qu'au 8e départ de la saison, à Montréal. Auteur d'un autre superbe départ, Villeneuve pointait en 3e place au virage Senna et contenait le peloton alors que Schumacher et Coulthard s'envolaient. La lutte à deux perdit tout son intérêt quand les commissaires infligèrent une pénalité de 10 secondes à Coulthard : ses mécaniciens avaient dû intervenir sur la grille pour relancer le moteur. Très à l'aise sous la pluie, les 2 Ferrari profitèrent d'une première averse au 23e tour, suivie d'une autre plus importante au 45e, pour s'enfuir. Au 47e tour, Schumacher fit sursauter son équipe en sortant de piste mais parvint à se relancer. Conséquence ou non de cette escapade, on avait détecté un problème sur sa monoplace et Michael fut soulagé que son coéquipier soit sa seule "menace". Fisichella compléta avec un troisième podium en saison pendant que Villeneuve s'attirait quelques réprimandes pour une tentative de dépassement des plus "optimiste" qui mit fin à sa journée et à celle de Ralf Schumacher.

    Le calvaire de Michael

    Le GP de France devait être le début d'une série noire pour le meneur au championnat. Pourtant, tout avait bien commencé quand Schumacher avait mis les voiles pendant que Barrichello retenait les poursuivants. Après être venu à bout du Brésilien au 21e tour, David Coulthard entama une remontée qui déboucha sur un duel intéressant à l'épingle d'Adelaïde au 33e tour. On vit même un "certain doigt" pointer hors du cockpit de la McLaren quand Schumacher lui referma brutalement la porte au nez ! Six tours plus tard, David transforma l'insulte en injure en forçant le passage au même endroit malgré une manœuvre similaire de l'Allemand qui provoqua un contact, heureusement sans conséquences pour les deux voitures. Aux prises avec un ennui moteur qui devait l'éliminer au 59e tour, Schumacher abandonna la deuxième place à Häkkinen, suivi de Barrichello et Villeneuve. C'était le deuxième doublé McLaren à l'avantage de Coulthard cette saison et ce partage des points entre les deux coéquipiers allait plus tard jouer en faveur de Schumacher.

    En Autriche, tout se joua dès le premier virage. Qualifié troisième, juste devant son chef de file, Rubens Barrichello leva légèrement le pied pour ne pas lui nuire, mais son hésitation surprit Trulli et Zonta qui suivaient derrière et tout ce beau monde entraîna la moitié du peloton à travers champs et bacs à graviers dans un "chassé-croisé" qui immobilisa définitivement Schumacher. Partis en première ligne, Häkkinen et Coulthard avaient évidemment évité le tumulte et s'offrirent une balade vers le podium. Avec un fond plat endommagé, Barrichello s'estima chanceux de terminer en 3e place, devançant Villeneuve qui additionnait trois points pour un 2e départ consécutif.

    Les malheurs de Schumacher se poursuivirent à Hockenheim. Quand il se rabattit devant Fisichella tout en freinant, ce dernier ne put l'éviter et les deux pilotes ne bouclèrent pas un seul tour. L'acteur inattendu de ce GP d'Allemagne fut cependant cet hurluberlu, ancien employé licencié de chez Mercedes, qui força l'entrée du "safety car" en se promenant sur la piste, réduisant ainsi à néant l'écart d'une trentaine de secondes que s'étaient forgés Häkkinen et Coulthard. Parti 18e mais dans une forme resplendissante, Rubens Barrichello signait régulièrement les meilleurs tours, maîtrisait un circuit parfois sec et parfois mouillé, et profitait de quelques drapeaux jaunes pour finalement venir coiffer les deux McLaren au fil d'arrivée. Le Brésilien ne put retenir ses larmes en célébrant son premier triomphe après 123 départs.

    Les deux courses suivantes furent l'affaire de Mika Häkkinen. En Hongrie, il jaillit de la deuxième rangée sur la grille pour s'échapper implacablement vers un "cavalier seul". Résistant à la pression constante de Coulthard, Schumacher le devança à l'arrivée pour ainsi mettre fin à sa série d'insuccès. Spa fut le théâtre d'un événement inusité en F1 quand les officiels décidèrent d'un départ roulant (façon CART) en constatant l'état dangereusement détrempé du circuit. Parti 4e, Schumacher prit avantage sur Button et Trulli avant qu'ils ne s'accrochent et s'empara du commandement à la suite d'une faute d'Häkkinen. Le 40e tour fut l'un des moments forts de la saison : au tour précédent, Häkkinen avait tenté une attaque mais Schumacher l'avait "fermement" rabroué. Cette fois, le Finlandais utilisa un "bouclier" (en l'occurrence Zonta qui accusait un tour de retard) en guise de tampon entre lui et son rival et les trois voitures se présentèrent de front au freinage. Étourdi par le "coup de vent", Zonta évita sagement de se mêler aux débats et Häkkinen sortit gagnant de cette spectaculaire passe d'armes.

    Avec trois victoires et une 2e place lors des quatre derniers Grand Prix, Häkkinen s'était hissé en tête du classement. Après trois courses sans voir le drapeau à damiers, ces deux podiums ne suffisaient pas à assouvir la soif de Schumacher. Chez les rouges, on se devait de réagir ... ET ON RÉAGIT !

     

    Tragédie à Monza !

    Début septembre, l'écurie McLaren parut ébranlée quand le différentiel sur lequel elle travaillait depuis plus d'un an fut interdit par la FIA, suite à une plainte de Ferrari. Schumacher régna sur les qualifications et mena presque de bout en bout un GP de Monza amputé de plusieurs éléments. Dès le premier passage à la "Variante della Roggia", un carambolage majeur causa l'abandon de sept pilotes, parmi lesquels Couthard, Barrichello, Trulli et Frentzen. Malheureusement, un commissaire fut atteint par un débris et décéda quelques heures plus tard. Avant même que le pace-car ne soit rentré aux puits, Button fut surpris par le ralentissement soudain des voitures le précédant et tira droit vers le mur. Bien servi par une belle 4e place sur la grille, Villeneuve roulait en 3e position avant d'être trahi par son moteur au 14e tour. Ralf Schumacher profita de l'hécatombe pour s'offrir un 3e podium en 2000, derrière son frère et Häkkinen.

    La Formule 1 ne s'était plus arrêtée aux USA depuis les rues de Phoenix en 1991. Pour ce retour, aucun endroit ne pouvait être plus approprié que le mythique "brickyard" d'Indianapolis, où l'on aménagea un circuit plus adapté à la F1 que ne l'était le célèbre ovale. À nouveau détenteur de la pole position, Schumacher fut devancé par Coulthard qui allait bientôt devoir purger une pénalité pour départ anticipé. Bien que l'Écossais déploya tous les efforts possibles pour lui nuire, Michael finit par s'emparer des commandes au 6e tour pour filer sans conteste vers le drapeau à damiers.

    Les espoirs d'Häkkinen explosèrent en même temps que son moteur au 25e tour et Barrichello compléta le doublé. Frentzen termina 3e après avoir résisté à une attaque spectaculaire mais sans grands espoirs de Villeneuve qui se retrouva dans les graviers mais ramena tout de même sa voiture à la 4e place.

    En se présentant à Suzuka avec un retard de huit points, Häkkinen n'avait aucune marge d'erreur face à une scuderia Ferrari et son leader en pleine possession de leurs moyens. Le Finlandais bondit en tête dès le départ mais ne parvint jamais à creuser un écart conséquent sur Schumacher. Ce dernier, mieux que son rival, tira profit de la circulation dense et de quelques averses passagères et ressortit en tête de son dernier ravitaillement pour faire savourer à la prestigieuse écurie un titre-pilote attendu depuis 21 ans.

    Sepang n'était plus qu'une formalité, un long tour d'honneur! Häkkinen rétrogradé pour départ anticipé, c'est Coulthard qui prit les devants mais dès le 18e tour, Schumacher passa à l'action pour conclure avec éclat les efforts des cinq dernières années.

    CHAMPIONNAT DU MONDE DES PILOTES

    Pos.

    Pilote

    Nat.

    Marque

    Pts

    1

    Michael Schumacher

    All

    Ferrari

    108

    2

    Mika Hakkinen

    Fin

    McLaren-Mercedes

    89

    3

    David Coulthard

    GB

    McLaren-Mercedes

    73

    4

    Rubens Barrichello

    Bré

    Ferrari

    62

    5

    Ralf Schumacher

    All

    BMW-Williams

    24

    6

    Giancarlo Fisichella

    It

    Benetton-Supertec

    18

    7

    Jacques Villeneuve

    Can

    BAR-Honda

    17

    8

    Jenson Button

    GB

    BMW-Williams

    12

    9

    Heinz-Harald Frentzen

    All

    Jordan-Mugen Honda

    11

    10

    Jarno Trulli

    It

    Jordan-Mugen Honda

    6

    Tous les résultats comptent

    CHAMPIONNAT DU MONDE DES

    CONSTRUCTEURS

    Pos.

    Marque

    Pts.

    1

    Ferrari

    170

    2

    McLaren

    152

    3

    Williams

    36

    4

    Benetton

    20

    5

    BAR

    20

    6

    Jordan

    17

    7

    Arrows

    7

    8

    Sauber

    6

    9

    Jaguar

    4

    10

    Minardi

    -

    11

    Prost

    -

     

    Championnat:2001

    CHAMPIONNAT DU MONDE DES PILOTES

    Pos.

    Pilote

    Nat.

    Marque

    Pts

    1

    Michael Schumacher

    All

    Ferrari

    123

    2

    David Coulthard

    GB

    McLaren-Mercedes

    65

    3

    Rubens Barrichello

    Bré

    Ferrari

    56

    4

    Ralf Schumacher

    All

    BMW-Williams

    49

    5

    Mika Hakkinen

    Fin

    McLaren-Mercedes

    37

    6

    Juan Pablo Montoya

    All

    BMW-Williams

    31

    7

    Jacques Villeneuve

    Can

    BAR-Honda

    12

    8

    Nick Heidfeld

    All

    Sauber-Petronas

    12

    9

    Jarno Trulli

    It

    Jordan-Honda

    12

    10

    Kimi Raikkonen

    Fin

    Sauber-Petronas

    9

    Tous les résultats comptent

    CHAMPIONNAT DU MONDE DES

    CONSTRUCTEURS

    Pos.

    Marque

    Pts.

    1

    Ferrari

    179

    2

    McLaren

    102

    3

    Williams

    80

    4

    Sauber

    21

    5

    Jordan

    19

    6

    BAR

    17

    7

    Benetton

    10

    8

    Jaguar

    9

    9

    Prost

    4

    10

    Arrows

    1

    11

    Minardi

    -

     

    Championnat:2002

    CHAMPIONNAT DU MONDE DES PILOTES

    Pos.

    Pilote

    Nat.

    Marque

    Pts

    1

    Michael Schumacher

    All

    Ferrari

    144

    2

    Rubens Barrichello

    Bré

    Ferrari

    77

    3

    Juan Pablo Montoya

    All

    BMW-Williams

    50

    4

    Ralf Schumacher

    All

    BMW-Williams

    42

    5

    David Coulthard

    GB

    McLaren-Mercedes

    41

    6

    Kimi Raikkonen

    Fin

    McLaren-Mercedes

    24

    7

    Jenson Button

    GB

    Renault

    14

    8

    Jarno Trulli

    It

    Renault

    9

    9

    Eddie Irvine

    GB

    Jaguar-Ford

    8

    10

    Nick Heidfeld

    All

    Sauber-Petronas

    7

    Tous les résultats comptent

    CHAMPIONNAT DU MONDE DES CONSTRUCTEURS

    Pos.

    Marque

    Pts.

    1

    Ferrari

    221

    2

    Williams

    92

    3

    McLaren

    65

    4

    Renault

    23

    5

    Sauber

    11

    6

    Jordan

    9

    7

    Jaguar

    8

    8

    BAR

    7

    9

    Minardi

    2

    10

    Toyota

    2

    11

    Arrows

    2

     
    Championnat:2003

    CHAMPIONNAT DU MONDE DES PILOTES

    Pos.

    Pilote

    Nat.

    Marque

    Pts

    1

    Michael Schumacher

    All

    Ferrari

    93

    2

    Kimi Raikkonen

    Fin

    McLaren-Mercedes

    91

    3

    Juan Pablo Montoya

    Col

    BMW-Williams

    82

    4

    Rubens Barrichello

    Bré

    Ferrari

    65

    5

    Ralf Schumacher

    All

    BMW-Williams

    58

    6

    Fernando Alonso

    Esp

    Renault

    55

    7

    David Coulthard

    GB

    McLaren-Mercedes

    51

    8

    Jarno Trulli

    It

    Renault

    33

    9

    Jenson Button

    GB

    BAR-Honda

    17

    10

    Mark Webber

    Aus

    Jaguar-Ford

    17

    10

    Heinz-Harald Frentzen

    All

    Sauber-Petronas

    13

    Tous les résultats comptent (nouveau barème de points)

    CHAMPIONNAT DU MONDE DES CONSTRUCTEURS

    Pos.

    Marque

    Pts.

    1

    Ferrari

    158

    2

    Williams

    144

    3

    McLaren

    142

    4

    Renault

    88

    5

    BAR

    26

    6

    Sauber

    19

    7

    Jaguar

    18

    8

    Toyota

    16

    9

    Jordan

    13

    10

    Minardi

    -

     
    Championnat:2004

    CHAMPIONNAT DU MONDE DES PILOTES

    Pos.

    Pilote

    Nat.

    Marque

    Pts

    1

    Michael Schumacher

    All

    Ferrari

    148

    2

    Rubens Barrichello

    Bré

    Ferrari

    114

    3

    Jenson Button

    GB

    BAR-Honda

    85

    4

    Fernando Alonso

    Esp

    Renault

    59

    5

    Juan Pablo Montoya

    Col

    BMW-Williams

    58

    6

    Jarno Trulli

    It

    Renault

    46

    7

    Kimi Raikkonen

    Fin

    McLaren-Mercedes

    45

    8

    Takuma Sato

    Jap

    BAR-Honda

    34

    9

    Ralf Schumacher

    All

    BMW-Williams

    24

    10

    David Coulthard

    GB

    McLaren-Mercedes

    24

    Tous les résultats comptent (nouveau barème de points)

    CHAMPIONNAT DU MONDE DES CONSTRUCTEURS

    Pos.

    Marque

    Pts.

    1

    Ferrari

    262

    2

    BAR

    119

    3

    Renault

    105

    4

    Williams

    88

    5

    McLaren

    67

    6

    Sauber

    34

    7

    Jaguar

    10

    8

    Toyota

    9

    9

    Jordan

    5

    10

    Minardi

    1

     

    Championnat:2005

     

    CHAMPIONNAT DU MONDE DES PILOTES

    Pos.

    Pilote

    Nat.

    Marque

    Pts

    1

    Fernando Alonso

    Esp

    Renault

    133

    2

    Kimi Raikkonen

    Fin

    McLaren-Mercedes

    112

    3

    Michael Schumacher

    All

    Ferrari

    62

    4

    Juan Pablo Montoya

    Col

    McLaren-Mercedes

    60

    5

    GianCarlo Fisichella

    It

    Renault

    58

    6

    Ralf Schumacher

    All

    Toyota

    45

    7

    Jarno Trulli

    It

    Toyota

    43

    8

    Rubens Barrichello

    Bré

    Ferrari

    38

    9

    Jenson Button

    GB

    BAR-Honda

    37

    10

    Mark Webber

    Aus

    BMW-Williams

    36

    Tous les résultats comptent (nouveau barème de points)

    CHAMPIONNAT DU MONDE DES CONSTRUCTEURS

    Pos.

    Marque

    Pts.

    1

    Renault

    191

    2

    McLaren

    182

    3

    Ferrari

    100

    4

    Toyota

    88

    5

    Williams

    66

    6

    BAR

    38

    7

    Red Bull

    34

    8

    Sauber

    20

    9

    Jordan

    12

    10

    Minardi

    7

     

    Championnat:2006

     

    CHAMPIONNAT DU MONDE DES PILOTES

    Pos.

    Pilote

    Nat.

    Marque

    Pts

    1

    Fernando Alonso

    Esp

    Renault

    134

    2

    Michael Schumacher

    All

    Ferrari

    121

    3

    Felipe Massa

    Bré

    Ferrari

    80

    4

    GianCarlo Fisichella

    It

    Renault

    72

    5

    Kimi Raikkonen

    Fin

    McLaren-Mercedes

    65

    6

    Jenson Button

    GB

    Honda

    56

    7

    Rubens Barrichello

    Bré

    Honda

    30

    8

    Juan Pablo Montoya

    Col

    McLaren-Mercedes

    26

    9

    Nick Heidfeld

    All

    BMW-Sauber

    23

    10

    Ralf Schumacher

    All

    Toyota

    20

    Tous les résultats comptent (nouveau barème de points)

    CHAMPIONNAT DU MONDE DES CONSTRUCTEURS

    Pos.

    Marque

    Pts.

    1

    Renault

    206

    2

    Ferrari

    201

    3

    McLaren

    110

    4

    BAR

    86

    5

    Sauber

    36

    6

    Toyota

    35

    7

    Red Bull

    16

    8

    Williams

    11

    9

    Toro Rosso

    01

    10

    Midland

    -

    11

    Super Aguri

    -

     

     

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  • GéGémag.Formula Onel'Univers de la Formule1 

     

    Il était une fois...
    ... les saisons 1990 à 1999

    Championnats : 1990

    Pour la troisième saison consécutive, ce fut Ayrton Senna contre Alain Prost. Comme en 1988, le brésilien décrocha le titre mondial après son duel avec le Français. Au début de la saison, pourtant, il semblait qu'il n'allait pas être autorisé à disputer le championnat.

    La cause des tensions entre Senna et les autorités provenait de son affrontement avec Prost au Japon en 1989 et du fait que le Brésilien avait été disqualifié après avoir franchi la ligne en première position. Il accusa ensuite Jean-Marie Balestre, le président de la FISA, de manipuler le championnat en faveur de Prost : on lui refusa par conséquent l'entrée pour le championnat de 1990. C'était donc une impasse cet hiver-là et ce ne fut qu'à l'approche de la première course que Senna fut finalement réadmis.

     

    Senna se met en route

    Mais de quelle façon Senna commença-t-il sa campagne ! Il débuta par le grand prix des États-Unis dans les rues de Phœnix : il suivit le leader impromptu Jean Alesi de Tyrrell, prit la tête, fut malicieusement re-dépassé par le Français, puis arriva en tête une fois pour toutes. Thierry Boutsen fut un lointain troisième sur sa Williams. Et qu'en était-il de la Ferrari de Prost ? Et bien elle commença septième, arriva jusqu'à la quatrième position et abandonna.

    La victoire obtenue à Phœnix renforça l'attitude de Senna, mais, ne pas pouvoir gagner pour la première fois sur son terrain au Brésil le refroidit. En fait, il avait frôlé la victoire, lorsque soudain le pilote japonais Satoru Nakajima entra en collision avec lui, l'obligeant à rentrer aux stands pour changer le museau de sa voiture. Le retard lui coûta la course, le contraignant à rester troisième derrière Berger, pire même : derrière Prost, le gagnant de la course.

    Au troisième round, le Grand Prix de San Marino à Imola, ni Senna, ni Prost n'eurent les lauriers car ceux-ci allèrent à Ricardo Patrese, le pilote italien de Williams, comblant ainsi un fossé de sept ans. Senna menait depuis la pôle position mais une pierre se cala dans ses freins et il dérapa, tandis que Prost termina sept secondes derrière Patrese, mais fut classé quatrième derrière Berger et Alessandro Nannini de Benetton.

    La course suivante étant celle de Monaco, il ne devait y avoir qu'un seul gagnant : Senna. Et c'est là qu'il montra toute sa force, poursuivi par un Alesi qui, dans sa Tyrrell très maniable mais quelque peu sous-puissante, était un expert des circuits en ville. La troisième place pour Berger maintenait celui-ci dans le combat pour le titre. Prost était en seconde position quand il fut obligé d'abandonner.

    Au Canada, nouveau schéma mais même vainqueur : Senna. Berger partit trop tôt à Montréal et eut une pénalité d'une minute. Avec la pluie tombant à verse, il devenait évident qu'il fallait des pneus sculptés et donc McLaren demanda à Berger, puis à Senna de rentrer. Ayant du temps à rattraper, Berger conduisit plus rapidement que n'importe qui et Senna le laissa passer. Mais en traversant la ligne 45 secondes devant Senna, l'Autrichien ne pouvait que rattraper suffisamment de temps pour être quatrième, derrière la Benetton de Nelson Piquet et la Ferrari de Nigel Mansell, mais devant Prost.

     

    La lutte de Prost

    Le Grand Prix du Mexique allait donner à Prost une opportunité pour saisir la gloire. Mais après les qualifications, cela ne semblait plus un résultat aussi sûr, car Prost était en treizième position. Cependant, il pilota avec science et patience sur une piste qui mangeait littéralement les pneus. Berger dut se ranger au stand dès le douzième tour pour en changer. Senna fut un peu plus précautionneux et mena pendant les 60 premiers tours, mais il eut une crevaison et abandonna en remettant la tête de course à Prost. Mansell et Berger se heurtèrent les roues au coin de Peralta, Nigel était à l'extérieur mais l'Anglais tint bon et termina en réalisant un doublé pour Ferrari.

    De retour en Europe pour le Grand Prix de France, ce fut Prost qui obtint les lauriers, mais il faillit y avoir un accroc : Ivan Capelli avait mené pendant 45 tours pour Leyton House, une équipe qui n'avait jusqu'à présent marqué aucun point. Il semblait que la piste lisse de Paul Ricard convenait aux voitures Leyton House. Mauricio Gugelmin courut derrière son coéquipier Capelli jusqu'à ce que son moteur casse. Prost en profita pour arriver en première position à trois tours de l'arrivée. Cependant, Capelli était, malgré tout heureux d'avoir obtenu la seconde place.

    Mansell ne gagna pas la course suivante, le Grand Prix de Grande-Bretagne, mais il fit la une des journaux en annonçant qu'il abandonnait la Formule 1 à la fin de la saison. Ce jour là, la victoire revint à Prost, après l'abandon de Mansell à cause de problèmes de boîte de vitesse ; Boutsen rattrapa la seconde position avec Senna arrivant en troisième place suite à un dérapage.

    Ensuite c'était l'Allemagne et ce fut au tour de Senna de gagner sur Nannini, après s'être débattu pour redoubler la Benetton de l'Italien qui avait pour stratégie de ne pas s'arrêter alors que Senna avait un arrêt planifié. Berger fut troisième et Prost quatrième loin derrière. A la course suivante, Au Grand Prix de Hongrie, Thierry Boutsen remporta la victoire suivit de quelques mètres de Senna qui profita du Grand Prix de Belgique pour gagner de nouveau avec Prost en seconde position.

    Quant au Grand Prix d'Italie, on s'en rappellera plus pour un incident que pour le résultat de la course. Cette fois-ci, ce fut la Lotus de Derek Warwick qui attira l'attention en tapant violemment contre les barrières des stands. Incroyable mais vrai, il revint aux stands pour monter dans son mulet et prendre part au second départ. Cette fois-ci, Senna l'emporta devant Prost.

    Mansell se fit remarquer au Portugal en n'aidant pas Prost pour réduire les points que Senna avait en menant. Mansell fit une queue de poisson à Prost au départ, ce qui l'obligea à lever le pied de l'accélérateur. Mais en un instant, Prost était de nouveau en cinquième position. La voie était cependant ouverte pour que Mansell aille tout droit vers la victoire devant Senna et Prost.

    Lotus eu de nouveau des problèmes au Grand Prix d'Espagne de Jerez. Cette fois-ci, ce n'était pas Warwick mais Martin Donnelly, et celui-ci fut extrêmement chanceux de survivre à un accident qui le laissa sur la piste, car sa voiture s'était désintégrée lors de l'impact contre les barrières. Cette fois-là, Prost gagna, comptabilisant des points doublement précieux puisque Senna abandonna.

     

    Prost et Senna en conflit

    Une année après leur dispute au Japon, Senna et Prost s'accrochèrent à nouveau à Suzuka, cette fois-ci dans le premier virage, ce qui donna à Senna le titre mondial. Ensuite, les querelles commencèrent. Passant presque inaperçu derrière cette dispute. Piquet et Moreno firent un doublé, Nannini s'étant gravement blessé à une main dans un accident d'hélicoptère.

    Benetton gagna de nouveau en Australie par l'intermédiaire de Piquet. Mansell et Prost furent respectivement second et troisième, Senna ayant eu un accident qui l'élimina de la tête aux trois quarts de la distance après une bonne échauffourée avec Mansell. Et par conséquent, Senna fut champion devant Prost. Ayant marqué deux victoires alors que Berger n'en avait marqué aucune, Piquet eut la troisième place dans le classement final.

    CHAMPIONNAT DU MONDE DES PILOTES

    Pos.

    Pilote

    Nat.

    Marque

    Pts

    1

    Ayrton Senna

    Bré

    McLaren-Honda

    78

    2

    Alain Prost

    Fr

    Ferrari

    71

    3

    Nelson Piquet

    Bré

    Benetton-Ford

    43

    4

    Gerhard Berger

    Aut

    McLaren-Honda

    43

    5

    Nigel Mansell

    GB

    Ferrari

    37

    6

    Thierry Boutsen

    Bel

    Williams-Renault

    34

    7

    Riccardo Patrese

    It

    Williams-Renault

    23

    8

    Alessandro Nannini

    It

    Benetton-Ford

    21

    9

    Jean Alesi

    Fr

    Tyrrell-Ford

    13

    10 

    Ivan Capelli

    It

    Leyton House-Judd

    6

     

    Roberto Moreno

    Bré

    Benetton-Ford

    6

     

    Aguri Suzuki

    Jap

    Lola-Lamborghini

    6

    Les onze meilleurs scores comptent

    CHAMPIONNAT DU MONDE DES

    CONSTRUCTEURS

    Pos.

    Marque

    Pts.

    1

    McLaren

    121

    2

    Ferrari

    110

    3

    Benetton

    71

    4

    Williams

    57

    5

    Tyrrell

    16

    6

    Lola

    11

     

    Leyton House

    11

    8

    Lotus

    3

    9

    Arrows

    2

     

    Brabham

    2

    Championnats : 1991

    Ayrton Senna et McLaren signèrent deux titres mondiaux d'affilée, tandis que Nigel Mansell choisit, non pas de prendre sa retraite, mais de courir avec une écurie Williams retrouvée, il allait relever le challenge de Senna, mais sans parvenir à gagner. 

    Senna ne pouvait pas mieux commencer : il gagna les quatre premières courses. La première fut le Grand Prix américain à Phœnix, quand il passa sans concurrent au premier tour, et même après un certain retard, il gagna de seize secondes par rapport à la Ferrari d'Alain Prost et à la Benetton de Nelson Piquet. Le Finlandais débutant dans la Formule 1, Mika Hakkinen fit une course remarquée, car il obtint un excellent résultat bien que le volant lui restât dans les mains. 

    Senna gagne à domicile 

    Au Grand Prix du Brésil, la victoire était plus étroite, car Senna ne gagna que par trois secondes par rapport à la Williams de Ricardo Patrese et le coéquipier Gerhard Berger de McLaren à deux secondes derrière le deuxième. Mais pour Senna, une seule chose comptait : il avait gagné la course sur son propre terrain à son huitième essai, à un moment où l'on commençait à croire que cela lui échapperait. En fait, cette fois-ci, c'était tout juste. Talonné par Mansell au début, il fut libre quand la boîte de vitesse de l'Anglais se coinça. Mais la voiture de Senna commença elle aussi à lui créer des difficultés car il fit le dernier tour avec la boîte de vitesse coincée en sixième. 

    Le Grand Prix de San Marino était plus facile pour Senna, car seul Berger termina dans le même tour, la McLaren ayant écrasé l'opposition. Patrese devint le premier pilote à devancer Senna, mais sa Williams ralentit après dix tours à cause de problèmes de moteur. Mansell abandonna au premier tour après s'être accroché avec la Brabham de Martin Brundle. Mais Prost n'alla même pas aussi loin car il dérapa sur la piste mouillée sur le tour de chauffe. 

    Ensuite Senna gagna à Monaco comme il se devait. Le pilote qui se rapprocha le plus de lui fut Stefano Modena qui fit sa meilleure course dans une Tyrrell. Mais son moteur explosa, ce qui eut pour conséquence de faire déraper Patrese sur la flaque d'huile résultante. Mansell eut la seconde place. Le

    Grand Prix du Canada sera retenu comme celui dans lequel Mansell manqua d'arriver alors qu'il était en vue de la ligne. Il était très loin devant, et faisait des gestes à la foule, car il était heureux d'avoir brisé l'étreinte des McLaren, mais, tout à coup, son moteur défaillit et c'est Piquet qui remporta la victoire. Modena termina second pour compenser sa déception à Monaco. Senna s'était qualifié troisième derrière les Williams mais était contraint à l'abandon au 44e tour. 

    A Mexico, Patrese eut la première place après un duel avec son coéquipier Mansell. Senna les suivit jusqu'au bout, mais il avait déjà eu un week-end tourmenté car il avait accidenté sa McLaren aux qualifications. Il en sortit indemne puis il s'attaqua à Honda pour ne pas avoir été capable de mettre au point un moteur pouvant rivaliser avec le Renault de Williams. 

    Un encouragement pour Mansell 

    Mansell eut sa première victoire de l'année dans le Grand Prix de France qui eut lieu pour la première fois à Magny-Cours. Il échangea la position de tête avec Prost mais il fut devant au bon moment. Senna résista à une attaque de dernière minute de la part d'Alesi pour la troisième position. Une semaine plus tard, Mansell répéta son succès au Grand Prix de Grande-Bretagne à Silverstone devant une foule acquise à sa cause. Démarrant en pole position, menant à chaque tour, et obtenant le record du tour le plus rapide, il donna une idée de sa classe, laissant seulement Berger et Prost dans le même tour. 

    L'énorme différence de points que Senna avait auparavant fut encore réduite dans le Grand Prix d'Allemagne, car Mansell gagna trois points d'un seul coup. De nouveau Senna tomba en panne d'essence au dernier tour, perdit la quatrième place et encore plus de points précieux. Patrese complétait le doublé de Williams devant le fantastique Alesi. 

    Avec un avantage de point par rapport à Mansell descendu à huit, Senna fut très heureux de gagner le Grand Prix de Hongrie, car avec les circuits qu'il avait devant lui, ce devait être sa dernière chance de victoire avant un retour aux pistes tortueuses qui l'attendaient à la fin de l'année. Mansell talonna Senna de près mais le Brésilien se qualifia devant lui sur cette piste étroite qui ne permet pratiquement pas de doubler. 

    Spa est un circuit qui favorise ceux qui ont de la puissance, par exemple le moteur Renault dans la Williams de Mansell. Ce fut donc une surprise de voir gagner Senna. Lui-même semblait étonné car sa boîte de vitesses lui donnait encore du fil à retordre. En outre, il fut dépassé par Mansell puis par Alesi, mais tous deux abandonnèrent. Andrea de Cesaris allait être second pour Jordan, mais son moteur l'abandonna à trois tours de la fin. Ce qui le priva du meilleur résultat qu'il eût jamais obtenu. 

     

    Schumacher fait ses débuts 

    Ce jour-là, son coéquipier était un dénommé Michael Schumacher qui faisait sa

    première apparition dans la Formule 1. Il se qualifia devant Cesaris mais fut éliminé au premier tour. Cependant on entendait beaucoup parler de lui. En fait, lors de la course suivante, il ne pilotait déjà plus pour Jordan mais pour Benetton prenant la place de Roberto Moreno. 

    Mansell gagna le Grand Prix d'Italie pour rester dans la course pour le titre. Senna mena pendant de nombreux tours, mais il était en train d'user ses pneus en essayant de rester devant Patrese, puis devant Mansell, et il dut se contenter d'une seconde place. Schumacher marqua ses premiers points en venant en cinquième place. Il était évident que l'Allemand de 22 ans n'allait pas attendre très longtemps avant d'obtenir une bonne position parmi les très grands. 

    Après une saison qui avait été pleine de promesses mais aussi de résultats irréguliers, Patrese gagna de nouveau au Portugal mais cette victoire lui fut amenée sur un plateau car Mansell perdit une roue en quittant son stand. La roue fut remise, mais dans un endroit illégal, donc Mansell fut disqualifié. La seconde place pour Senna le mit à 24 points d'avance avec trois courses encore à faire. Mansell fit de son mieux, comme toujours, et gagna le Grand Prix d'Espagne devant Prost et Patrese avec Senna quelque peu nerveux, en cinquième position. Au Japon, ce fut au tour de Berger de gagner, mais seulement après le ralentissement de Senna au dernier tour pour le laisser passer. Car, à ce moment-là, il n'avait plus besoin des quatre points supplémentaires car le titre était déjà à lui. En fait, il avait vu Mansell sortir de la piste au dixième tour. Malheureusement, Senna ne parvenait pas à éviter les controverses : il saisit l'occasion de son troisième titre de Formule 1 pour attaquer le président sortant Jean-Marie Balestre en remuant de vieilles querelles et en accusant le Français de l'avoir empêché de gagner le titre de 1989. 

    Heureusement, la saison se termina de façon plus heureuse au Grand Prix d'Australie, car Senna fut le meilleur sur le terrain dans des conditions torrentielles, dans une course qui fut arrêtée après 14 tours sur les 81 prévus. Seuls des demi points furent accordés. Il y eut cependant un goût d'amertume, car Prost avait été renvoyé de chez Ferrari. Mais il s'en allait de toute façon car il était fatigué de la politique et il ne s'attendait pas à piloter à Adélaïde. Quand on considère les conditions, il ne fut en fait probablement pas très déçu.

    CHAMPIONNAT DU MONDE DES PILOTES

    Pos.

    Pilote

    Nat.

    Marque

    Pts

    1

    Ayrton Senna

    Bré

    McLaren-Honda

    96

    2

    Nigel Mansell

    GB

    Williams-Renault

    72

    3

    Riccardo Patrese

    It

    Williams-Renault

    53

    4

    Gerhard Berger

    Aut

    McLaren-Honda

    43

    5

    Alain Prost

    Fr

    Ferrari

    34

    6

    Nelson Piquet

    Bré

    Benetton-Ford

    26,5

    7

    Jean Alesi

    Fr

    Ferrari

    21

    8

    Stefano Modena

    It

    Tyrrell-Honda

    10

    9

    Andrea de Cesaris

    It

    Jordan-Ford

    9

    10 

    Roberto Moreno

    Bré

    Benetton-Ford

    8

    Tous les résultats comptent

    CHAMPIONNAT DU MONDE DES

    CONSTRUCTEURS

    Pos.

    Marque

    Pts.

    1

    McLaren

    139

    2

    Williams

    125

    3

    Ferrari

    55,5

    Benetton

    38,5

    Jordan

    13

    Tyrrell

    12

    Minardi

    6

    Dallara

    5

    Brabham

    3

    Lotus

    3

    Championnats : 1992

    Ce fut l'année où Nigel Mansell montra finalement au monde de la course qu'il pouvait être un champion, et non un simple acteur quelque peu mélodramatique. Un pilote avait rarement dominé le championnat de Formule 1 comme il le fit.

    Après dix Grands Prix, Mansell avait déjà remporté huit victoires. Le onzième Grand Prix lui assura le titre de Champion du monde qu'il avait brigué depuis si longtemps, il restait encore cinq Grand Prix à courir. A la fin de la saison, Nigel avait presque le double du score du deuxième homme sur les rangs, le coéquipier de Williams, Ricardo Patrese. Bien que la conduite de Williams fût déjà nettement supérieure pendant toute l'année 1992, il reçut un grand encouragement grâce à l'équipe Williams, avec ce formidable châssis et ce moteur Renault de renommée mondiale. Malheureusement, Mansell n'eut pas la bonne grâce de reconnaître qu'il jouait avec tous les as dans la main.

     

    La série de victoires de Mansell

    La carrière de Mansell commença en Afrique du Sud, quand, pour la première fois depuis 1985, la victoire avait été remportée par un pilote Williams du nom de N. Mansell. Les retrouvailles de ce dernier avec Kyalami durent lui plaire car il propulsa sa Williams immédiatement en pole position. Et mena à chaque tour de la course devant Patrese avec 24 secondes d'avance. Mexico fut l'étape suivante et ce fut la même histoire, Mansell en tête avec un doublé Williams. De nouveau, le pilote en troisième place était à 10 secondes derrière Patrese, mais, cette fois-ci, ce fut Schumacher qui fit sa première apparition sur le podium. Senna avait couru troisième, mais abandonna dès le début. Le fait que Williams terminât premier et second faisait clairement partie du plan pour cette année-là, car ce fut répété de nouveau au Grand Prix du Brésil à Interlagos avec Mansell qui battit Patrese cette fois-ci d'une bonne demi minute. De nouveau, Schumacher était troisième avec un tour de retard.

    Avec Mansell dominant le Grand Prix d'Espagne à Barcelone, la grande surprise vint de Schumacher qui termina second devant Patrese, du fait que ce dernier dérapa à cause de la piste humide. Jean Alesi, très à l'aise dans des conditions pluvieuses amena sa Ferrari en troisième position.

    A Imola, patrie du Grand Prix de San Marino, ce fut la cinquième des victoires de Mansell, avec Patrese obtenant la seconde place pour la quatrième fois. Senna réussit à obtenir la troisième place, mais son épuisement physique avait été si grand qu'il lui fallut vingt minutes avant de pouvoir sortir de sa McLaren.

     

    Victoire de justesse pour Senna à Monaco

    Le record de Mansell devait quand même se terminer, ce qui fut fait à Monaco. Mais seulement de justesse. En fait, Mansell n'était qu'à 0,2 seconde de la victoire quand il franchi la ligne d'arrivée. Ce fut au terme d'une bataille titanesque pour re-dépasser Senna, alors que le Brésilien arrivait en tête, et que Mansell sentait l'un de ses pneus se dégonfler. Il rentra au stand et se remit derrière Senna quand il le rejoignit. Mais à Monaco, il était presque impossible de doubler, et Senna garda sa position jusqu'à la victoire.

    Le Grand Prix du Canada apporta une véritable surprise : La victoire n'alla ni à Mansell, ni à Patrese, ni à Senna. Elle revint à Gerhard Berger, sa McLaren franchissant la ligne avec douze secondes d'avance sur Schumacher. Senna avait mené pendant la moitié de la distance, mais son système électrique avait défailli, et Mansell était descendu de la seconde place. Cela éleva Patrese à cette seconde place derrière Berger mais sa boîte de vitesses se brisa. Le Grand Prix de France annonça la première victoire de Patrese pour la saison. Mais la course fut arrêtée par la pluie, et il perdit au redémarrage car les ordres de l'équipe l'obligèrent à laisser passer Mansell. Patrese n'était pas très satisfait de la situation. C'était l'inverse pour Mansell, car cela l'aidait à égaliser le record de victoires de Jackie Stewart avec 27 courses remportées. Brundle arriva sur le Podium en troisième position.

    Il ne devait y avoir qu'un seul gagnant pour le Grand Prix de Grande-Bretagne : Nigel Mansell. Non seulement il avait battu le camps adverse à Silverstone mais il le démoralisa. Départ en tête, tour le plus rapide et victoire avec 40 secondes d'avance en étaient la preuve. Patrese fut deuxième de nouveau et Brundle troisième après avoir dépassé Senna près de la fin au moment où le Brésilien abandonnait. Deux semaines plus tard, Mansell gagna de nouveau, cette fois-ci en Allemagne devant Senna, avec Schumacher troisième à une certaine distance mais juste devant Brundle.

    Finalement ce fut le Grand Prix de Hongrie qui décida que Mansell allait être Champion du monde. Celui-ci espérait terminer son périple avec une autre victoire, mais il s'inclina devant la victoire de Senna. Cependant, c'était suffisant pour recevoir la couronne de lauriers tant désirée. Il y eut malgré tout le coup de théâtre habituel : Mansell creva aux trois quarts de la distance et dut se battre pour dépasser Berger.

    Ensuite, Schumacher marqua la première d'un très grand nombre de victoires en gagnant en Belgique avec beaucoup de chance. Chacun démarra sur des pneus lisses malgré la pluie fine qui avait précédé la course. Mais la plus tomba de plus belle, et seul Senna continua à se battre avec des pneus lisses, ce qui le retarda au fur et à mesure que les autres rentraient aux stands pour mettre des pneus sculptés. Si la pluie s'était arrêtée, cela aurait été parfait pour Senna, mais elle continua et il termina cinquième. Schumacher fut troisième pendant la plus grande partie de la course mais retomba derrière Brundle. Tout à coup, il remarqua que les pneus de son coéquipier étaient en train de se cloquer. Il pensa que les siens feraient de même et rentra au stand. Ce fut le moment optimal car cela lui permit de se placer devant Mansell et Patrese au moment où eux-mêmes étaient rentrés aux stands.

     

    Mansell fait sa sortie

    Le Grand Prix d'Italie fut sous un nuage à cause de deux événements importants. Tout d'abord, Mansell annonça à nouveau qu'il se retirait de la Formule 1. Deuxièmement, Honda décidait de mettre fin à son aventure également, donc McLaren aurait à chercher ailleurs pour ses moteurs. Concernant la course, Mansell mena puis laissa passer Patrese pour que celui-ci puisse gagner sur son terrain, mais les deux voitures eurent des problèmes de boîte de vitesses. Mansell abandonna, tandis que Patrese rentra cinquième, et Senna les dépassa tous pour gagner devant Brundle et Schumacher.

    L'étape suivante était Estoril, et Mansell était de nouveau en pleine forme, battant le record pour le nombre de victoires acquises dans une seule saison. Il gagnait pour la neuvième fois en 1992. Alors qu'il allait tranquillement vers la victoire, il fut presque éliminé par les débris de la voiture de Patrese qui étaient en train de s'éparpiller sur la piste en ligne droite après le terrible accident de l'Italien qui heurta la McLaren de Berger aux stands. Berger put continuer et terminer second, tandis que Senna dépassa Brundle pour arriver en troisième position sur le podium.

    Ensuite, on se transporta au Japon et, pour une fois, il n'y eut aucune querelle à Suzuka. Mansell joua les héros magnanimes et laissa Patrese prendre la première place ; mais son moteur explosa et Berger et Brundle complétèrent donc le podium.

    La saison se termina dans les rues d'Adélaïde ; l'on vit Berger arracher sa seconde victoire de l'année devant Schumacher et Brundle, dans une course qui perdit Mansell et Senna dans un accident alors que le Brésilien, en essayant de prendre la tête, heurta la Williams à l'arrière. Ce ne fut donc pas pour ces deux hommes un épisode heureux, et Senna passa de la troisième à la quatrième place dans la classification finale.

    CHAMPIONNAT DU MONDE DES PILOTES

    Pos.

    Pilote

    Nat.

    Marque

    Pts

    1

    Nigel Mansell

    GB

    Williams-Renault

    108

    2

    Riccardo Patrese

    It

    Williams-Renault

    56

    3

    Michael Schumacher

    All

    Benetton-Ford

    53

    4

    Ayrton Senna

    Bré

    McLaren-Honda

    50

    5

    Gerhard Berger

    Aut

    McLaren-Honda

    49

    6

    Martin Brundle

    GB

    Benetton-Ford

    38

    7

    Jean Alesi

    Fr

    Ferrari

    18

    8

    Mika Hakkinen

    Fin

    Lotus-Ford

    11

    9

    Andrea de Cesaris

    It

    Tyrrell-Ilmor

    8

    10 

    Michele Alboreto

    It

    Footwork-Honda

    6

    Tous les résultats comptent

    CHAMPIONNAT DU MONDE DES

    CONSTRUCTEURS

    Pos.

    Marque

    Pts.

    1

    Williams

    164

    2

    McLaren

    99

    3

    Benetton

    91

    4

    Ferrari

    21

    5

    Lotus

    13

    6

    Tyrrell

    8

    7

    Footwork

    6

    Ligier

    6

    9

    March

    3

    10

    Dallara

    2

    Championnats : 1993

    Le jeu se résume à la domination d'un seul pilote. Cette année-là encore, ce pilote était au commandes d'une Williams, mais, cette fois-ci, c'était Alain Prost qui avait profité d'une année d'absence de la course pour retrouver son flegme et sa passion.

    Prost n'avait pas perdu contact avec ce sport, car, en 1992, il avait travaillé comme commentateur à la télévision française. Et, en fait, on savait déjà pendant l'année du championnat de Mansell que le patron d'équipe Franck Williams était désireux de revoir Prost en 1993. Il voulait le français ainsi qu'Ayrton Senna au lieu de Mansell, ce qui précipita le départ de ce dernier vers l'Indycar.

     

    Un bon départ pour Prost.

    Ainsi Williams commença avec Prost dans la voiture de tête, et Damon Hill avait été sorti de l'équipe d'essai pour piloter à ses côtés. Prost se refit immédiatement la main, en gagnant le premier round, le Grand Prix d'Afrique du Sud à Kyalami. Senna avait couru tout d'abord en tête pour McLaren, mais Prost se retrouva rapidement devant, à un tiers de la distance, et y resta pour battre Senna de vingt secondes, avec Martin Brundle, surprenant troisième.

    Ayant finalement gagné au Brésil en 1992, Senna répéta cette performance avec une victoire tactique remarquable à Interlagos. Prost était en tête quand il se mit à pleuvoir sérieusement : il heurta une voiture qui avait dérapé. Cela mit Hill en tête, mais Senna réussit à le dépasser. Hill fut malgré tout satisfait de finir en seconde place.

    La pluie devenait le thème de l'année car elle fut présente au Grand Prix d'Europe de Donington Park, mais Senna fit l'une de ses plus grandes performances de tous les temps en forçant son chemin de la quatrième position sur la grille jusqu'à la première à la fin d'un premier tour étonnant ; il distança ainsi ses rivaux qui le suivirent péniblement. Les pilotes Williams n'étaient pas du tout de la même classe et Senna devança Hill de plus d'une minute. Prost montra son dégoût pour la pluie et fut troisième avec un tour de retard, mais il dût subir une multitude d'arrêts en raison d'erreurs tactiques répétées.

    Furieux des critiques qu'il reçut de la presse en France pour sa performance apathique à Donington, Prost riposta par une victoire contrôlée à Imola, bien qu'il ait eu à se battre avec un accélérateur coincé. Hill mena pendant les premiers tours mais dérapa. Senna courait deuxième quand son système hydraulique céda, donc il laissa sa position à Schumacher qui n'en demandait pas tant.

    Hill était vraiment désireux de marquer sa première victoire à Barcelone. Il mena dès le début, retomba derrière Prost puis repris la pression, et sa performance allait donner de bons résultats mais son moteur se cassa, ce qui laissa Prost gagner comme il le voulait devant Senna et Schumacher. Il est à noter que le coéquipier de Senna, Michael Andretti, le fils du champion mondial de 1978, Mario Andretti, termina finalement une course en marquant les deux points de la cinquième place. Pour le héros de la course Indycar, il était pas très facile de passer à la Formule 1.

     

    Senna lutte pour la première position

    A Monaco, il fallait que Senna gagne. C'est ce qui se passa pour la sixième fois mais la course n'alla pas en sa faveur comme précédemment. Prost mena dès le début mais reçut une pénalité "stop and go", et cette punition fut aggravée par le fait qu'il cala à deux reprises au moment de repartir. Cela plaça Schumacher devant, mais son système hydraulique céda et Senna prit donc la tête. Hill vint en second, espérant l'abandon de Senna afin de pouvoir gagner la course remportée cinq fois par son père, Graham Hill. Jean Alesi fut troisième pour Ferrari. Le Grand Prix du Canada marqua le début d'une série de quatre victoires pour Prost. Personne d'autre ne put se placer, car Schumacher bénéficia encore de l'abandon tardif de Senna pour arriver péniblement deuxième, et Hill troisième.

    Compte tenu de la supériorité technique de la Williams, il était surprenant qu'il ait fallu huit rounds avant qu'elle puisse marquer un doublé. Cela se produisit comme il se doit sur le terrain de leur fournisseur de moteur, Renault. Hill mena à partir de la pole position, mais fut retardé dans les stands et relégué au second rang par Prost. Et cela resta ainsi jusqu'à la fin de la course, cette paire de pilotes franchissant la ligne l'un derrière l'autre. Schumacher fut troisième. Si Prost était capable de gagner sur son terrain, Hill l'était pareillement au Grand Prix de Grande-Bretagne ; ou du moins c'était ce que pensait Damon. Mais malheureusement, il n'en fut pas ainsi. Au début, depuis le départ, il vit ses efforts anéantis quand son moteur se cassa aux deux tiers de la distance. Prost n'eut pas besoin de se faire prier et fila tout droit vers la victoire, qui était sa 50e. Les compères de chez Benetton, Schumacher et Riccardo Patrese, terminèrent deuxième et troisième.

     

    La série gagnante de Hill

    Le destin semblait s'interposer entre Hill et la victoire, car, alors qu'il paraissait réussir en Allemagne, l'infortune arriva deux tours avant la fin. Il avait été en tête pendant 43 tours et un pneu explosa. Prost, qui était dix secondes derrière après avoir subi une autre pénalité "stop and go", le dépassa à toute allure, alors que Hill essayait en vain de revenir jusqu'à son stand, et bien sûr Schumacher et Brundle en profitèrent pour arriver deuxième et troisième.

    Finalement, la chance tourna : Hill gagna au Hungaroring où Mansell avait eu le titre en 1992, Bien qu'il se soit qualifié derrière Prost, Hill mena sur toute la distance quand Prost fut forcé de partir de l'arrière de la grille après avoir calé pendant le tour de chauffe. Senna suivit Hill comme son ombre dans les premiers tours, mais il abandonna pour laisser le champ libre à Patrese et Berger qui complétèrent le podium.

    Les deux courses suivantes eurent deux choses en commun : toutes deux furent gagnées par Hill et toutes deux eurent des accidents effroyables. Alessandro Zanardi, qui partit d'abord, eut un grave accident alors qu'il se qualifiait en Belgique : il racla sa Lotus sur les barrières de sécurité au terrible virage de l'Eau Rouge. Ensuite, en Italie, Christian Fittipaldi en touchant la voiture de son coéquipier au sprint final, effectua un véritable looping aérien. Ce fut un miracle qu'elle retombât sur ses quatre roues pour franchir ainsi la ligne d'arrivée. Schumacher et Prost suivirent Hill jusqu'au bout à Spa, tandis qu'Alesi et Andretti furent second et troisième à Monza. Prost aurait dû gagner en Italie et donc recevoir son quatrième titre mondial, mais son moteur cassa à cinq tours de la fin.

     

    Schumacher fait un beau score

    Les performances de Schumacher avaient été prometteuses durant la saison et il n'y eut pas de surprise quand il marqua la seconde victoire de sa carrière au Portugal. Cependant il lui fallut fournir un réel effort, car Prost était juste derrière lui et les pneus de l'Allemand étaient presque usés. Mais il persista et gagna.

    Prost à une seconde derrière, reçut le titre mondial et annonça sa retraite. Hill se qualifia en pôle position mais il cala et dut rattraper son retard pour arriver finalement troisième depuis l'arrière de la grille. Il en fut de même au Japon. Senna gagna avec style, mais il chercha la bagarre en allant trouver Irvine qui, à son avis, avait bloqué son chemin.

    Une fois de plus, Senna se fit réprimander. Cela indiquait également qu'Irvine (qui termina remarquablement sixième pour Jordan) était un pilote sur lequel il fallait ouvrir l'œil. Prost et Mika Hakkinen, qui remplaçait superbement Andretti chez McLaren, complétèrent le podium. La saison se termina à Adélaïde pour Senna et sa victoire contribua à faire passer McLaren devant Ferrari comme étant l'équipe de Formule 1 la plus performante de tous les temps. Prost fut second et Hill troisième et le reste, un tour derrière. Cela résumait la saison.

    CHAMPIONNAT DU MONDE DES PILOTES

    Pos.

    Pilote

    Nat.

    Marque

    Pts

    1

    Alain Prost

    Fr

    Williams-Renault

    99

    2

    Ayrton Senna

    Bré

    McLaren-Ford

    73

    3

    Damon Hill

    GB

    Williams-Renault

    69

    4

    Michael Schumacher

    All

    Benetton-Ford

    52

    5

    Riccardo Patrese

    It

    Benetton-Ford

    20

    6

    Jean Alesi

    Fr

    Ferrari

    16

    7

    Martin Brundle

    GB

    Ligier-Renault

    13

    8

    Gerhard Berger

    Aut

    Ferrari

    12

    9

    Johnny Herbert

    GB

    Lotus-Ford

    11

    10 

    Mark Blundell

    GB

    Ligier-Renault

    10

    Tous les résultats comptent

    CHAMPIONNAT DU MONDE DES CONSTRUCTEURS

    Pos.

    Marque

    Pts.

    1

    Williams

    168

    2

    McLaren

    84

    3

    Benetton

    72

    4

    Ferrari

    28

    5

    Ligier

    23

    6

    Lotus

    12

     

    Sauber

    12

    8

    Minardi

    7

    9

    Footwork

    4

    10

    Jordan

    3

     

    Larrousse

    3

    Championnats : 1994

    Ce fut une année particulièrement difficile, un championnat gâché par la mort de Senna et par toutes sortes de querelles. Il se termina à Adélaïde, lorsque Michael Schumacher s'adjugea la couronne de lauriers d'une manière quelque peu controversée.

    Peu de personnes auraient été intéressées de parier sur le résultat du championnat à venir. Ce devait être en toute certitude Ayrton Senna pour Williams. Mais, en fait, ce n'est pas ce qui se produisit. Au moment de sa mort au mois de mai, le grand Brésilien n'avait marqué aucun point aux deux premières courses, tandis que l'Allemand Michael Schumacher avait déjà deux victoires à son crédit chez Benetton. Que se passait-il donc ? La technologie avait changé depuis 1993, et certaines aides au pilotage telles que la commande de traction avaient été interdites. Pour 1994, il était nécessaire pour les voitures de refaire une fois le plein, donc l'aspect tactique de la course devenait crucial.

    Senna partit en tête au Brésil. Cependant le premier round d'arrêt dans les stands révéla quelque chose d'important : Benetton était le roi de l'arrêt au stand. Ils libérèrent Schumacher plus rapidement que Williams renvoyant Senna en course. Schumacher se trouva donc en tête et il y resta. Senna ne put garder l'allure, et dans ses efforts désespérés, il dérapa, ce qui laissa son coéquipier Damon Hill terminer second, avec Jean Alesi troisième pour Ferrari. La course fut tristement mémorable à cause d'un terrible accident dans lequel Jos Verstappen fit faire un tonneau à la seconde Benetton et tamponna la McLaren de Martin Brundle quand il retomba. Mais heureusement, personne ne fut blessé.

    Ensuite, ce fut le tour du circuit T1 entièrement nouveau, au Japon, qui accueillait un Grand Prix pour la première fois. Toutes pensées d'un autre combat entre Senna et Schumacher furent dissipées au premier tournant de ce circuit étroit, car Senna fut projeté dans le gravier par Mika Hakkinen de McLaren. Cela laissa Schumacher libre de gagner comme il le voulait avec la Ferrari de Berger, et pour Rubens Barrichello ce fut l'extase, car il marquait le premier podium de l'équipe Jordan.

     

    Tragédies à Saint Marin

    Arriva ensuite le plus mauvais Week-end dont on puisse se souvenir : Le Grand Prix de San Marino. Lors de la qualification du vendredi, Barrichello faillit se tuer dans un accident à la dernière chicane. Il eut de la chance, mais le jour suivant, l'Autrichien Roland Ratzenberger se tua en heurtant un mur à près de 320 km/h dans sa Simtek. Ensuite l'événement le plus cruel et le plus incroyable se produisit : Senna eut un accident alors qu'il se trouvait en tête dans le virage rapide de Tamburello. Celui qui paraissait immortel venait de rejoindre son destin.

    Monaco eut lieu dans l'ombre de cette double tragédie, et rien n'aurait pu être pire que ce qui se passa dans la qualification, car Karl Wendlinger eut un accident avec sa Sauber à la sortie du tunnel et il tomba dans le coma durant un mois. Schumacher gagne sa quatrième victoire de suite. Martin Brundle était à plus de trente secondes derrières lui, en seconde place pour McLaren avec Berger en troisième position.

    Au moment du Grand Prix d'Espagne, les pilotes avaient insisté pour que l'on change le circuit de Barcelone pour lui apporter davantage de sécurité. Cela signifiait l'introduction de plusieurs chicanes provisoires pour ralentir les voitures. Le résultat de la course fut ce que tout le monde espérait : une victoire pour Williams. Schumacher était en tête mais sa boîte de vitesse bloqua en cinquième vitesse et Hill le dépassa. Mais ce qui est incroyable, c'est que Schumacher put terminer second avec Mark Blundle troisième pour Tyrrell. Au Canada, Schumacher repris son habitude de victoire. Il gagna sur Hill de quarante secondes, avec Alesi et Berger juste derrière. Coulthard marqua ses premiers points en cinquième position.

    Les médias étaient inquiets de la baisse du chiffre de téléspectateurs, on ramena Mansell de l'Indycar pour une seule course dans le Grand Prix de France. Renault paya pour son retour en espérant qu'il allait leur donner une victoire sur leur propre sol. Cependant, bien que s'étant qualifié en première ligne aux côtés de Hill, aucun des pilotes Williams ne réussit à passer en tête au premier virage et aucun ne gagna. Schumacher, par contre, réussit à démarrer d'une façon incroyable et emporta la victoire avec Hill en second et Berger juste derrière.

    Ensuite vint le Grand Prix de Grande-Bretagne. Et ce fut à Silverstone que la comédie commença. Schumacher brisa l'ordre de la grille et passa deux fois devant Hill, qui était en pole position, pendant le tour de chauffe. Cela est contraire aux règles, et on lui montra donc le drapeau noir pendant la course. Au lieu de rentrer au stand, il ne tint pas compte de ce drapeau. Il fut donc suspendu sur deux courses. Finalement, il rentra pour une pénalité "Stop and go" et Hill gagna donc sur son terrain, avec Schumacher deuxième et Alesi troisième.

     

    Le retour de Ferrari

    L'équipe de Schumacher, qui était décidée à ne pas manquer sa course sur son terrain, s'arrangea pour que la suspension soit retardée mais il était dit que Schumacher ne devait pas gagner à Hockenheim. La victoire revint en fait à Berger, ce qui, pour Ferrari, était la première victoire depuis 58 Grands Prix. Cependant, cette course sera mémorable pour un incendie de stand qui dévora la Benetton de Verstappen. Incroyablement, Verstappen s'en tira avec de faibles brûlures. La course souffrit aussi d'un carambolage au premier tournant qui fit sortir onze voitures et pour lequel Hakkinen fut blâmé et suspendu d'une course.

    Les choses ne pouvaient qu'aller mieux en Hongrie. Et c'est ce qui se passa, surtout pour Benetton avec Schumacher et Verstappen prenant Hill en sandwich en première et troisième position. La controverse reprit à Spa. Schumacher gagna devant Hill et Hakkinen mais il avait trop usé le dessous de sa planche et fut disqualifié, ce qui éleva Verstappen en troisième position.

    Schumacher manqua les deux courses suivantes en Italie et au Portugal. Il était essentiel que Hill gagnât les deux. Et c'est ce qu'il fit. A Monza, il réussit à dépasser les Ferrari et faillit réaliser un doublé pour Williams quand Coulthard manqua de carburant au dernier tour, ce qui laissa Berger et Hakkinen prendre la seconde et troisième place. Ensuite à Estoril, Hill réussit à tenir tête à Coulthard jusqu'à la fin, avec Hakkinen pour compléter le podium.

    Et le décor était donc dressé pour les trois dernières courses, avec Hill juste à un point derrière Schumacher. L'Allemand revint de la meilleure façon possible, en battant Hill à Jerez quand la Williams ne put pas prendre la bonne quantité de carburant lors d'un arrêt au stand. Une fois de plus, Hakkinen fut troisième.

    La course japonaise, la plus exaltante de l'année, eut lieu sous une pluie battante. Schumacher prit la tête, Hill lui colla derrière au point de ne rien voir dans les projections provoquées par la voiture qui le précédait. La course allait se décider sur le fait que Schumacher choisit de faire deux arrêts et Hill juste un seul. Les derniers tours furent désespérés, car Schumacher utilisa ses pneus neufs pour se rapprocher de Hill. Il était très près mais Hill tint bon. Alesi fut troisième. Ce fut une victoire cruciale car Schumacher arriva à la dernière course avec un avantage d'un seul point.

    Comme au Japon, Schumacher et Hill furent au top sur le terrain d'Adélaïde. Juste à mi course, alors que Hill comblait inexorablement le retard, Schumacher perdit le contrôle, sortit de la piste et toucha le mur. Hill plongea immédiatement dans l'intervalle laissé au virage suivant, mais l'Allemand, sachant que sa voiture était endommagée, tamponna Hill. Schumacher abandonna mais il s'était attribué la place de nouveau champion du monde étant donné que la monoplace de Hill était trop endommagée pour continuer. Mansell passa donc en tête pour gagner devant Berger et Brundle.

    CHAMPIONNAT DU MONDE DES PILOTES

    Pos.

    Pilote

    Nat.

    Marque

    Pts

    1

    Michael Schumacher

    All

    Benetton-Ford

    92

    2

    Damon Hill

    GB

    Williams-Renault

    91

    3

    Gerhard Berger

    Aut

    Ferrari

    41

    4

    Mika Hakkinen

    Fin

    McLaren-Peugeot

    26

    5

    Jean Alesi

    Fr

    Ferrari

    24

    6

    Rubens Barrichello

    Bré

    Jordan-Hart

    19

    7

    Martin Brundle

    GB

    McLaren-Peugeot

    16

    8

    David Coulthard

    GB

    Williams-Renault

    14

    9

    Nigel Mansell

    GB

    Williams-Renault

    13

    10 

    Jos Verstappen

    Hol

    Benetton-Ford

    10

    Tous les résultats comptent

    CHAMPIONNAT DU MONDE DES

    CONSTRUCTEURS

    Pos.

    Marque

    Pts.

    1

    Williams

    118

    2

    Benetton

    103

    3

    Ferrari

    71

    4

    McLaren

    42

    5

    Jordan

    28

    6

    Ligier

    13

     

    Tyrrell

    13

    8

    Sauber

    12

    9

    Footwork

    9

    10

    Minardi

    5

    Championnats : 1995

    Nouveau duel de Williams contre Benetton, de Damon Hill contre Michael Schumacher. Le plus rapide des qualifications face au meilleur pilote du monde. Tout se passa très vite car, avant même la dernière épreuve, l’Allemand avait remporté son deuxième titre mondial de manière incontestable.

     Personne de s'attendait à ce que Michael Schumacher remporte le titre de Champion du monde en 1994. C'est le malheureux décès d'Ayrton Senna qui lui laissa le champs libre pour décrocher le titre sous le nez de Damon Hill. En 1995 par contre, c'est l'Anglais qui allait avoir le dernier mot. Fidèle à l'écurie Williams, il bénéficiait du meilleur châssis et du moteur le plus puissant : le V10 Renault.

    Schumacher courait lui aussi sur Renault. Enfin à égalité en terme de puissance après avoir souffert d'une infériorité en 1994, l'Allemand avec sa Benetton avait des airs de brute au niveau du maniement de sa monoplace. L'équipier de Schumacher, Johnny Herbert, pouvait témoigner de la nervosité du véhicule.

    En pôle position dans le Grand Prix du Brésil, Hill était en tête devant Schumacher quand sa suspension lâcha, permettant à l'Allemand de remporter la victoire devant l'équipier de Hill, David Coulthard. Les deux premiers furent ensuite disqualifiés pour avoir utilisé du carburant non standard. Ils furent réhabilités par la suite.

    Puis vint l'Argentine, avec son premier Grand Prix en 14 ans. Hill dominait devant la Ferrari de Jean Alesi et un Schumacher qui n'était pas en forme. Alesi eut de la chance étant donné qu'il avait perdu le contrôle de son véhicule au départ et s'était attiré un drapeau rouge pour avoir provoqué un carambolage. Heureusement pour Alesi, c'était son tour d'avoir le mulet, qui fut donc préparée pour lui et pas pour son coéquipier Gerhard Berger, à la carrure plus grande.

    La course suivante se déroula en Europe, permettant à Imola de revenir en pleine forme juste un an après la rencontre qui avait coûté la vie à Ayrton Senna et à Roland Ratzenberger. Cette fois-ci, tout se passa bien et Hill se classa en tête devant les Ferrari, Alesi et Berger. Et Schumacher ? Il avait fait une erreur et envoyé sa voiture dans les barrières de sécurité.

    Tout finit pour le mieux pour Benetton en Espagne, Schumacher prenant la tête au classement devant Berger. Schumacher démarra en pôle position et resta en tête pendant toute la course. Hill aurait dû prendre la seconde place mais son système hydraulique le lâcha au dernier tour, le faisant reculer en quatrième position. Une panne du même type fit perdre la troisième place à Coulthard.

     

    Un seul arrêt fait des merveilles

    Il fut un temps où Monaco était la chasse gardée de Senna. De nos jours, tout le monde regarde en direction de Schumacher pour l'arrivée. Mais certains furent déçus quand Hill se plaça résolument en pole position. Dans la course cependant, le choix d'un seul arrêt de Benetton permit à Schumacher de battre de 35 secondes Hill qui s'était arrêté deux fois.

    Au Canada, Schumacher décida une fois de plus de s'arrêter une seule fois, mais il dût se résoudre à un arrêt inopiné à cause de problèmes de changements de vitesse. Alesi grignota son temps pour remporter son premier Grand Prix après 91 tentatives et déclencha une émotion intense, surtout chez son ancien manager Eddie Jordan dont les voitures prirent la deuxième et troisième place, avec Rubens Barrichello devant Eddie Irvine.

    Schumacher s'imposa face à Hill en France, réussissant à prendre le contrôle, plus grâce à la stratégie d'arrêt dans les stands que par sa technique pour doubler sur la piste. Hill fut coincé parmi les derniers de la course lors du premier arrêt de Schumacher et ne put s'arrêter par la suite car son coéquipier se trouvait déjà dans les stands. Coulthard parvint de justesse à résister à la Ligier de Martin Brundle et prit la troisième place.

    Les historiens marqueront l'année 95 comme celle de nombreux accrochages entre Schumacher et Hill. Le premier incident survint à Silverstone alors que Hill cherchait à doubler Schumacher pour prendre la tête de la course, après son deuxième arrêt dans les stands. Le coup montrait un énorme culot et les fit sortir tous deux de la piste. Coulthard avait donc le champ libre pour remporter sa première course mais il fut pénalisé de 10 secondes pour avoir dépassé la limite de vitesse dans le couloir des stands. Herbert s'imposa donc face à Alesi.

    L'Allemagne suivant la Grande-Bretagne sur le calendrier des courses, Hill fut donc hué par les foules de Hockenheim. Démarrant en pole position, il ouvrit une brèche dans le premier tour mais perdit rapidement le contrôle de son véhicule, provoquant un accident au début du second tour. Schumacher prit le relais et put gagner comme il le voulait devant Coulthard, obtenant ainsi une avance de 21 points au classement.

    Hill se racheta en Hongrie avec une performance parfaite : pole position, record de temps dans le tour et victoire, suivit par Coulthard en seconde place, Schumacher ayant abandonné suite à une panne de pompe à carburant vers la fin de la course alors qu'il occupait la seconde place.

    Coulthard domina le circuit en Belgique mais ayant cassé sa boîte de vitesses, il laissa la place à Hill et à Schumacher (qui avait remonté depuis la seizième position !) pour une bataille acharnée. Il y eut un contact léger alors que Schumacher (équipés en pneus lisses) faisait tout son possible pour bloquer Hill (équipé de pneus pluie), tous deux conservant la tête et faisant mentir les avantages des nouveaux pneus. Et cette tactique fut récompensée bien que Schumacher ait récolté une interdiction avec sursis de courir sur circuit sur une période probatoire de quatre Grands Prix, en raison de la "puissance" de ses tactiques. Irvine eut de la chance d'échapper à un incendie alors qu'il faisait le plein à son stand.

    En Italie, Coulthard se lança de nouveau en tête avant d'abandonner, alors que Schumacher et Hill provoquaient à nouveau un carambolage. Cette fois, la responsabilité incombait à Hill qui accrocha l'arrière de la Benetton alors qu'elle était à la poursuite de Berger. Celui-ci dut également finir par abandonner. Alesi le remplaça en tête mais il était écrit que Ferrari n'allait pas gagner sur son terrain car il fut contraint lui aussi à l'abandon et c'est Herbert qui fit une percée et remporta la course devant la McLaren de Mika Hakkinen et la Sauber de Heinz-Harald Frentzen.

    Coulthard fait des siennes à Estoril

    C'est au Portugal que Coulthard finit par être récompensé de ses efforts. Schumacher ayant fait reculer Hill en troisième position dans les dernier tours. A cause d'Ukyo Katayama qui avait fait un tonneau avec sa Tyrrell au démarrage, il fallut redonner le départ de la course.

    Le Grand Prix d'Europe au Nurburgring fut surprenant. Malgré des conditions pluvieuses, Alesi parvint à étonner tout le monde non seulement en démarrant avec des pneus lisses mais en parvenant ensuite à remonter pour se placer en tête. La course prit ensuite un tournant féroce. Hill heurtant la barrière avec sa monoplace, puis Hill et Schumacher ayant un accrochage. Ce fut l'abandon pour Hill laissant Schumacher libre de se lancer à la poursuite d'Alesi pour le rattraper et le dépasser trois tours avant la fin de la course. Sa victoire n'était que méritée.

    Deux courses s'ensuivirent au Japon, avec en premier le Grand Prix du Pacifique sur le circuit de T1. Celui-ci fut remporté par Schumacher, qui décrochait ainsi son second titre mondial consécutif. Coulthard était en tête pendant les 50 premiers tours mais la stratégie de trois arrêts de Schumacher, alors que Coulthard n'en faisait que deux, fut décisive. Sa vitesse fantastique n'en était pas moins extraordinaire. Hill se classa troisième loin derrière.

    Schumacher ne fit que confirmer sa suprématie à Suzuka, remportant là sa neuvième victoire de suite dans l'année, ce qui valut à Benetton de recevoir sa première couronne de constructeur. Courue dans des conditions mixtes, Hill et Coulthard abandonnant tous les deux, laissant le champ libre à Hakkinen (qui était de retour après une absence d'une course due à une appendicectomie) pour prendre la seconde place devant Herbert.

    Vint ensuite Adélaïde, dernière course de la saison. Coulthard voulait couronner d'une victoire sa dernière course chez Williams, mais il laissa son écurie désemparée quand, lors d'un arrêt (alors qu'il était en tête), il fonça dans le mur d'entrée du stand. Hill eut alors l'opportunité de remporter la course, alors que Schumacher et Alesi furent éliminés dans un accrochage. Frentzen prit alors la seconde position avant d'abandonner à son tour. Idem pour Herbert. En fait, presque tous les favoris durent abandonner et Hill remporta la victoire avec deux tours d'avance sur la Ligier d'Olivier Panis, et l'Arrows de Gianni Morbidelli.

    CHAMPIONNAT DU MONDE DES PILOTES

    Pos.

    Pilote

    Nat.

    Marque

    Pts

    1

    Michael Schumacher

    All

    Benetton-Renault

    102

    2

    Damon Hill

    GB

    Williams-Renault

    69

    3

    David Coulthard

    GB

    Williams-Renault

    49

    4

    Johnny Herbert

    GB

    Benetton-Renault

    45

    5

    Jean Alesi

    Fr

    Ferrari

    42

    6

    Gerhard Berger

    Aut

    Ferrari

    31

    7

    Mika Hakkinen

    Fin

    McLaren-Mercedes

    17

    8

    Olivier Panis

    Fr

    Ligier-Mugen Honda

    16

    9

    Heinz-Harald Frentzen

    All

    Sauber-Ford

    15

    10 

    Mark Blundell

    GB

    McLaren-Mercedes

    13

    Tous les résultats comptent

    CHAMPIONNAT DU MONDE DES

    CONSTRUCTEURS

    Pos.

    Marque

    Pts.

    1

    Benetton

    137

    2

    Williams

    112

    3

    Ferrari

    73

    4

    McLaren

    30

    5

    Ligier

    24

    6

    Jordan

    21

    7

    Sauber

    18

    8

    Footwork

    5

    9

    Tyrrell

    5

    10

    Minardi

    1

    Championnats : 1996

    Mission accomplie pour Damon Hill. En 1996, le Britannique a enfin décroché le titre de champion du monde que Schumacher lui avait soufflé sous le nez a deux reprises. La force des Williams, cette fois, avait payé.

    La saison 1996 s’annonçait comme celle de tous les records pour Damon Hill. Le champion du monde 1994 et 1995, Michael Schumacher, étant parti chez Ferrari, il semblait que rien ne pourrait empêcher l’Anglais d’imiter son père et de décrocher à son tour le titre.

    Quatre victoires au cours des cinq premières courses donnèrent raison aux pronostiques. Mais c'est alors que le destin frappa, et empêcha Damon de remporter le Grand Prix de Monaco, une épreuve qu’il souhaitait désespérément accrocher à son palmarès depuis ses débuts en F1. Ce jour-là, trois voitures seulement franchirent la ligne d’arrivée, qui couronna un surprenant Olivier Panis sur sa Ligier. Deux semaines plus tard, un abandon au Grand Prix d’Espagne signifia à nouveau que Hill ne marquait aucun point, alors que Schumacher faisait carton plein sous la pluie.

    Il faut toutefois préciser que depuis le tout premier Grand Prix, en Australie, Damon Hill a ressenti une certaine menace provenant de l’intérieur même de son équipe. Car le Québécois Jacques Villeneuve, Champion Indycar en titre, avait effectué un hiver de tests très complet, afin d’être prêt à ses début en F1. Le petit Canadien eut même l’audace de montrer à Hill comment piloter au cours du premier Grand Prix, à Melbourne, avant qu’une fuite d’huile ne le contraigne à ralentir. Villeneuve n’eut pas à patienter longtemps : Il remporta son quatrième Grand Prix, au Nurburgring, après une longue course poursuite avec Schumacher.

     

    Mauvaises nouvelles

    Ses victoires au Canada et en France ont replacé Damon Hill sur les rails du succès. Mais il n’eut pas la même fortune sur son propre terrain, à Silverstone, où il trébucha et où Villeneuve s’imposa. L’univers de Hill sembla même s’effondrer à Hockenheim, lorsque la rumeur de son remplacement par Heinz-Harald Frentzen commença à courir dans le paddock. Il parvint toutefois à rentrer d’Allemagne avec le sourire puisqu’il y décrocha une victoire chanceuse au moment où le moteur Renault de la Benetton de Gerhard Berger explosa à trois tours de l’arrivée. Ce qui plaçait Hill en tête du championnat avec 21 points d’avance sur Villeneuve.

    Une avance qui ne tarda pas à fondre, puisque Villeneuve remporta le Grand Prix de Hongrie avec une courte tête d’avance sur Hill, avant de réduire l’avance de ce dernier à 13 points en terminant deuxième au Grand Prix de Belgique. Quelques jours plus tard, Franck Williams annonça que Frentzen remplacerait effectivement Hill la saison suivante. Même si le Britannique finissait par décrocher le titre mondial, il devrait se chercher un autre volant pour 1997. Et toutes les bonnes places étaient déjà prises…Lorsque Damon Hill, en tête de la course, sortit de route au Grand Prix d’Italie, son cas sembla devenir sérieux. Mais Villeneuve ne parvint pas non plus à marquer, ce qui permettait à Hill d’être en position de s’attribuer le titre au Portugal. Il mena l’épreuve jusqu’au 48eme tour. Mais c’est alors que Villeneuve le dépassa après une course somptueuse, qui le vit doubler Schumacher par l’extérieur de la longue courbe précédant la ligne droite. Villeneuve parvint ainsi à conserver ses chances jusqu’à la dernière course de la saison, au Japon, quoique Hill n’avait besoin que d’un seul point pour s’attribuer le titre.

    Damon Hill marqua ce grand prix de son autorité, menant le peloton du départ jusqu’à l’arrivée. Toutefois, il était déjà devenu le premier champion du monde de deuxième génération car Villeneuve avait perdu une roue et était sorti de piste quinze tours plus tôt. Pour Damon Hill, le but de toute une vie était enfin atteint. Pour Villeneuve, ce n’était que le commencement.

     

    La transition pour Villeneuve

    Pour beaucoup d’observateurs, Jacques Villeneuve et ses quatre victoires fut une révélation en 1996. L’instinct de pilote de Jacques Villeneuve ne se manifesta pas dans le même style flamboyant que son père Gilles, mais il était tout aussi efficace. Beaucoup jugèrent 1996 comme une répétition générale, concluant que personne ne pourrait enlever le titre à Villeneuve en 1997.Derrière ce tandem doré, Michael Schumacher se montra royal à chaque fois qu’il parvint à faire fonctionner sa Ferrari convenablement tout comme Alesi l’année précédente. A la mi-saison, ce ne fut pas souvent le cas. Schumacher remporta néanmoins les Grand Prix d’Espagne, de Belgique et d’Italie, son pilotage sous la pluie de Barcelone s’avérant le plus impressionnant de la saison. La Scuderia avait commencé la saison avec une monoplace au nez abaissé, un mauvais choix, avant de changer à la mi-saison pour sacrifier à la mode des nez hauts. Ferrari passa donc l’essentiel de la saison à courir après le temps perdu, Michael Schumacher effectuant la quasi totalité des essais privés. Finalement, la troisième place décrochée par Eddie Irvine lors du premier Grand Prix se révéla son meilleur résultat de la saison.

     

    Benetton déçoit

    Gerhard Berger et Jean Alesi méritaient de remporter quelques victoires sur leur Benetton, mais ils n’en décrochèrent aucune. Gerhard Berger fut victime d’un sérieux virus au début de l’année, dont il ne se remit qu’à la mi saison. Alesi était presque toujours dans le coup, mais signa quelques gaffes qui provoqua la colère de son patron Flavio Briatore – comme sa sortie de route du premier tour au

    Grand Prix du Japon, qui permit à Ferrari de s’emparer de la seconde place du championnat des constructeurs.

    Mercedes nourrissait de gros espoirs de récolter quelques succès pour la première fois depuis son alliance avec McLaren, mais même si les deux pilotes Mika Hakkinen et David Coulthard firent de leur mieux, ils en restèrent loin. Jordan monta d’une place par rapport à 1995 pour terminer cinquième du championnat, passant devant Ligier. Eddie Jordan remercia ses deux pilotes, Rubens Barrichello et Martin Brundle, à sa manière en les congédiant. Ligier, par contre, remporta un Grand Prix. Mais à part le coup de chance qui permit à Olivier Panis de s’imposer à Monaco, le Grenoblois ne marque de points qu’à deux autres reprises. Heinz-Harald Frentzen resta le favori de l’écurie Sauber, quoique son coéquipier Herbert poussa parfois l’Allemand dans ses retranchements.

    Tyrrell, Footwork et Minardi continuèrent d’aligner deux voitures et de prier pour marquer quelques points par-ci par-là.

    CHAMPIONNAT DU MONDE DES PILOTES

    Pos.

    Pilote

    Nat.

    Marque

    Pts

    1

    Damon Hill

    GB

    Williams-Renault

    97

    2

    Jacques Villeneuve

    Can

    Williams-Renault

    78

    3

    Michael Schumacher

    All

    Ferrari

    59

    4

    Jean Alesi

    Fr

    Benetton-Renault

    47

    5

    Mika Hakkinen

    Fin

    McLaren-Mercedes

    31

    6

    Gerhard Berger

    Aut

    Benetton-Renault

    21

    7

    David Coulthard

    GB

    McLaren-Mercedes

    18

    8

    Rubens Barrichello

    Bré

    Jordan-Peugeot

    14

    9

    Olivier Panis

    Fr

    Ligier-Mugen Honda

    13

    10 

    Eddie Irvine

    GB

    Ferrari

    11

    Tous les résultats comptent

    CHAMPIONNAT DU MONDE DES

    CONSTRUCTEURS

    Pos.

    Marque

    Pts.

    1

    Williams

    175

    2

    Ferrari

    70

    3

    Benetton

    68

    4

    McLaren

    49

    5

    Jordan

    22

    6

    Ligier

    15

    7

    Sauber

    11

    8

    Tyrrell

    5

    9

    Footwork

    1

    Championnats : 1998

    Comme le laissait présager la course d'ouverture de Melbourne, Le Championnat du monde de Formule 1 est revenu cette année à Mika Hakkinen et McLaren Mercedes. Pourtant, contre toute attente, leur couronnement n'a eu lieu qu'à l'issue de l'ultime épreuve, au Japon.

    Même s'il ne disposa pas de la meilleure monoplace du plateau, Michael Schumacher réussit chaque année, avec une maestria peu commune, à contester jusqu'au bout le titre de Champion du monde. Malheureusement, à chaque fois, le sort en décida autrement. Ni la fiabilité exemplaire, ni le baroud d'honneur de Goodyear n'ont pu redresser la barre à temps et le titre se joua en fait dans la première partie de la saison.

    La domination McLaren

    Au premier rendez-vous de la saison à Melbourne, La McLaren de Mika Hakkinen chaussée pour la première fois de pneus Bridgestone, outrageusement dominante s'installe en tête dès l'extinction des feux pour ne la quitter que lors d'une confusion entre Hakkinen et son stand, son coéquipier Coulthard prenant la relève. Mais le résultat final n'en changera pas pour autant dans la mesure où ce dernier laissa Hakkinen le repasser ce qui donna lieu a controverse. La troisième place fut acquise par Frentzen sur sa Williams mais à un tour du vainqueur.

    Malgré la réclamation portée par Ferrari à l'encontre de McLaren et de leur système de freinage assisté, ce fut une nouvelle victoire pour Hakkinen au Grand Prix du Brésil qui commença à laisser fuser des avants-goûts de suprématie impériale. C'était en effet le deuxième doublé McLaren sur deux courses et tous les efforts fournis par Schumacher ne lui permirent que de terminer sur la troisième marche du Podium. Cependant, le pilote allemand n'attendit pas plus longtemps et ce fut au cours du Grand Prix d'Argentine à Buenos Aires que Schumacher gravit pour la première fois de l'année, la plus haute marche du podium grâce à deux arrêts ravitaillement contre un seul pour les autres écuries. Irvine arriva juste derrière Hakkinen, pour la troisième place.

    Le Grand Prix de San Marino fut remporté par David Coulthard. Auteur de la pôle position, il mena le Grand Prix de bout en bout suivi comme son ombre par un Michael Schumacher bien décidé à ne pas baisser les bras. Jacques Villeneuve réussit quant à lui une très belle course, prenant un départ canon le faisant passer de la sixième à la quatrième place et bataillant durant tout le Grand Prix avec Eddie Irvine pour le gain de la troisième place finalement acquise à l'Irlandais.

    Outre la victoire désormais habituelle d'une McLaren, le Grand Prix d'Espagne fut marqué par l'accrochage opposant la Ferrari d'Eddie Irvine à la Benetton de Giancarlo Fisichella au 29e tour. Les deux protagonistes livraient bataille pour la quatrième place avant d'échouer tous les deux dans le bac à sable. Visiblement, le jeune Italien était furieux contre l'attitude d'Irvine souvent à la limite de la sportivité. Ce Grand Prix fut marqué par les deux premiers points récoltés par Barrichello au volant de sa Steward-Ford au terme d'une furieuse bataille contre Jacques Villeneuve dont la Williams n'avait semble-t-il plus rien à voir avec celle de l'an passé.

    Monaco devait être la course de Schumacher ; l'empattement long des McLaren ne permettant pas théoriquement d'être à l'aise sur ce tracé sinueux. Il en fut tout autrement et même à Monaco, Hakkinen démontra ses qualités de champion en gagnant l'épreuve devant le jeune Fisichella sur sa Benetton et la Ferrari d'Irvine. Schumacher ayant abandonné suite à une bagarre homérique avec Alexander Wurz. Dès lors, si Ferrari ne redressait par la situation de toute urgence, il était certain qu'elle ne pourrait plus le faire. Schumacher allait s'y employer par tous les moyens et ce fut le cas au Grand Prix du Canada.

     

    Schumacher redresse la barre

    Personne ne s'attendait à vivre un Grand Prix du Canada aussi tourmenté, ni les pilotes, ni le public. Pas moins de deux départs, et trois sorties de la Pace Car en moins d'une heure furent nécessaires suite à des carambolages au départ et à des incidents de courses. Ce Grand Prix ne fut pas exempt non plus de controverse avec encore une fois l'implication de Schumacher. Profitant de la neutralisation de la course, Schumacher s'engouffra dans les stands pour ravitailler et ressorti en trombe sur la piste obligeant Heinz-Harald Frentzen à sortir de la piste alors que la course était toujours neutralisée… Il écopa d'une pénalité de 10 secondes aux stands mais grâce à son talent hors du commun, il mena un train d'enfer pour cueillir un succès très contesté dont le seul point positif fut de relancer le Championnat. Il est à noter que durant ce Grand Prix, Olivier Panis sur sa Prost fut troisième avant d'abandonner suite à un problème mécanique. Fisichella réussissait à rééditer son exploit de Monaco suivi par la Ferrari d'Irvine.

    A Magny-Cours, le Podium fut rouge Ferrari, Hakkinen n'ayant pas réussit à s'infiltrer entre les deux Ferrari. Ce fut un grand jour pour la Scuderia italienne car elle n'avait pas réalisé de doublé depuis Prost-Mansell au Grand Prix du Mexique en 1990. La confusion et les controverses reprirent de plus belle à Silverstone, circuit où Schumacher remporta sa première victoire. Ce Grand Prix de Grande-Bretagne se déroula sous un vrai déluge, avec au départ de la course, Hakkinen filant droit vers la victoire avec plus de 40 seconde sur son poursuivant Michael Schumacher pourtant impérial sous la pluie. Il a suffit d'une neutralisation de course pour annihiler tout l'avantage acquis par le Finlandais. A la reprise, il ne put maintenir le rythme de Schumacher et fit un tout droit dans l'herbe ayant pour seule conséquence d'avoir perdu la tête de la course. Pour Schumacher, il ne restait plus qu'à récolter les fruits d'une victoire chanceuse malgré un stop and go rendu inutile suite à des erreurs de commissaires.

    En remportant le Grand Prix d'Autriche, Mika Hakkinen mit un terme à la série de victoires enregistrées par Michael Schumacher. Il avait à présent une avance de huit point sur son dangereux rival mais jugeant que cela ne suffisait pas, le "Finlandais volant" gagna aussi le Grand Prix suivant à Hockenheim portant son avance à seize points et réalisant un doublé pour McLaren Mercedes. Le podium fut complété par Jacques Villeneuve auteur d'une course brillante.

     

    Le Championnat se resserre

    La victoire de Schumacher en Hongrie a relancé complètement le Championnat du monde aidé en cela par une rupture d'amortisseur sur la McLaren d'Hakkinen l'obligeant à terminer à la sixième place. Villeneuve termina pour la deuxième fois consécutive sur la troisième marche du podium juste derrière Coulthard.

    Le Grand Prix de Belgique fut un mélange de Montréal et de Silverstone. D'une part à cause d'un énorme carambolage qui survint au départ mettant hors d'état plus de 13 voitures ! et d'autre part pour les conditions dantesques dans lesquelles c'est déroulé cette course. Au second départ, Hakkinen s'accroche avec Schumacher mais ne parvient pas à repartir. Profitant de la confusion, Hill dans sa Jordan métamorphosée s'échappe en tête mais pour quelques tours seulement. Le virtuose Allemand se jouant de la pluie ne fit qu'une bouchée de son adversaire. La fin de course fut plus désastreuse pour le Champion allemand : perdant patience derrière un David Coulthard quelque peu dépassé par les événements et peu enclin à se laisser dépasser, Schumacher le percute au moment de lui prendre un tour l'obligeant à abandonner. Une explication aussi brève que violente se produisit dans les stands. Pour le Championnat, ce ne fut que partie remise mais pour Jordan ce fut un jour de gloire. Hill talonné par son coéquipier Ralf Schumacher réalisèrent un doublé fantastique apportant à Jordan la première victoire de son histoire. Avec Alesi toujours aussi doué sous la pluie sur la troisième marche du podium. Prost GP ramassa un petit point grâce à la sixième place de Jarno Trulli.

    Le Grand Prix d'Italie fut la véritable célébration du 600e Grand Prix de la Scuderia Ferrari. Schumacher et Irvine offrirent à leur équipe et aux milliers de Tifosi, les deux premières places de la course, signant le 12e succès d'une Ferrari sur ses terres et le sixième pour le pilote allemand cette année. Cette victoire permit à Schumacher de remettre les pendules à zéro, les deux prétendants au titre suprême ayant chacun 80 points à deux courses de la fin.

    Hakkinen ne voulant pas se laisser déborder par son rival remporta de façon magistrale le Grand Prix du Luxembourg avec les armes habituellement utilisées par Ferrari : la tactique de course. Après avoir réussit à passer Irvine, Hakkinen dépassa Schumacher aux ravitaillements et s'installa en tête pour ne plus en partir. Désormais, tout était clair : Le dernier affrontement aura lieu au Japon.

    Tout était réuni pour le grand final au Grand Prix du Japon à Suzuka. La tension après un mois d'interruption, avec la promesse d'une course palpitante que tout le monde rêvait de voir se dérouler de manière différente que celle de Jerez 1997. Schumacher marqua le premier point psychologique en obtenant la pôle position. Après un premier faux départ provoqué par Jarno Trulli, ce fut au tour de Schumacher de trembler et de caler sur la ligne. Le Championnat était joué, Schumacher devait partir de la dernière ligne. Cependant, au baisser du drapeau, l'Allemand démarra comme une fusée en passant de la 21e à la 15e place dès le premier virage et continua sa folle remontée jusqu'à ce qu'il butte sur Damon Hill en prise avec la Williams de Jacques Villeneuve. Après les premiers ravitaillement, Schumacher se retrouva en troisième position mais n'ayant pas encore ravitaillé lui-même. Paradoxalement, c'est un accident entre Tuero et Takagi qui mit fin à la course au titre et aux espoirs de Schumacher car ce dernier roula sur des débris et son pneu explosa l'obligeant à abandonner. Il ne lui restait plus qu'à regarder du bord de la piste la huitième victoire de son adversaire, Hakkinen nouveau Champion du monde.

    CHAMPIONNAT DU MONDE DES PILOTES

    Pos.

    Pilote

    Nat.

    Marque

    Pts

    1

    Mika Hakkinen

    Fin

    McLaren-Mercedes

    100

    2

    Michael Schumacher

    All

    Ferrari

    86

    3

    David Coulthard

    GB

    McLaren-Mercedes

    56

    4

    Eddie Irvine

    GB

    Ferrari

    47

    5

    Jacques Villeneuve

    Can

    Williams-Mécachrome

    21

    6

    Damon Hill

    GB

    Jordan-Mugen Honda

    20

    7

    Heinz-Harald Frentzen

    All

    Williams-Mécachrome

    17

    Alexander Wurz

    Aut

    Benetton-Mécachrome

    17

    9

    Giancarlo Fisichella

    It

    Benetton-Mécachrome

    16

    10

    Ralf Schumacher

    All

    Jordan-Mugen Honda

    14

    Tous les résultats comptent

    CHAMPIONNAT DU MONDE DES

    CONSTRUCTEURS

    Pos.

    Marque

    Pts.

    1

    McLaren

    156

    2

    Ferrari

    133

    3

    Williams

    38

    4

    Jordan

    34

    5

    Benetton

    33

    6

    Sauber

    10

    7

    Arrows

    6

    8

    Stewart

    5

    9

    Prost

    1

     

    Championnats : 1999

    L'année 1999 fut l'année du sang, des larmes, de la joie et de la douleur. La cinquantième saison a tenu toutes ses promesses au niveau du suspense. Mika Hakkinen réussi la passe de deux alors que Michael Schumacher fut victime d'un terrible accident qui le priva de toute chance de disputer le titre. 1999, nous a offert un second double champion du monde.

    Goodyear absent, Bridgestone se retrouva en position de monopole. Jacques Villeneuve rejoignit la toute nouvelle écurie BAR dirigée par son ami Craig Pollock mais cette première saison fut désastreuse à cause d'un manque de fiabilité certain. Alessandro Zanardi revint à la formule reine auréolé de ses deux titres de champion d'Indycar et fut accueilli par Williams qui en a profité pour changer ses deux pilotes en faisant un échange avec Jordan qui pris Heinz-Harald Frentzen à la place de Ralf Schumacher. L'intersaison fut marquée par une polémique au sujet des ailerons arrières flexibles qui obligea la FIA à prendre les mesures nécessaires pour les interdire.

     

    Le combat attendu arrive avec du retard

    A Melbourne, profitant de l'abandon des McLaren boys sur des McLaren toujours aussi rapides mais bien plus fragiles et de son chef de file, Eddie Irvine remporta son premier Grand Prix suivi comme une ombre par un Frentzen transfiguré et la Williams de Ralf Schumacher. Si pour les prétendants au titre, ce premier round se conclu sur un match nul, la désillusion est de mise dans la plupart des écuries. Prost GP qui ne parvient pas à terminer, le faiblesse chronique des boîtes de vitesse de la Sauber cloue Alesi sur la ligne de départ. La perte de l'aileron arrière de la BAR de Villeneuve et la panne de transmission de Zonta sur la seconde monoplace à huit tours de la fin vient contredire les déclarations fracassantes faites par Craig Pollock et Reynard durant l'intersaison. Les moteurs des deux Stewart de Barrichello et de Herbert qui cassent de concert. Ces multiples abandons permirent au tout jeune Pedro de la Rosa de remporter le point de la sixième place pour Arrows.

    Le Grand Prix du Brésil arriva un mois plus tard suite à l'annulation de l'épreuve argentine. Et Rubens Barrichello fit honneur à ses supporters en sautant dans les roues de Mika Hakkinen pour le dépasser trois tous plus tard et prendre la tête. Mais le festival du petit brésilien s'arrêta net quand son moteur rendit l'âme au 43ème tour. Hakkinen et Schumacher seuls sur leur planète terminèrent le GP logiquement à la première et seconde place reléguant leurs poursuivant à plus d'un tour. Le mois offert ne permit pas encore de résoudre les problèmes de fiabilité général des monoplace puisque seulement neuf pilotes franchirent la ligne d'arrivée. A noter quand même la belle prestation de Stéphane Sarrazin qui au volant de la Minardi réussit l'exploit de passer de la 17ème à la 11ème place avant d'abandonner suite à une rupture de suspension.

    Les deux GP suivants, St Marin et Monaco, furent remportés par Michael Schumacher décidément très à l'aise sur ses circuits et bénéficiant enfin d'une monoplace à la hauteur de son talent. A St Marin, Ferrari fit une démonstration de stratégie dont elle a le secret. Hakkinen seul en tête commet une erreur en sortant de la piste laissant le commandement à son équipier David Coulthard. Réorganisant sa stratégie en fonction de l'abandon du Finlandais, Schumacher en accord avec Ross Brawn décide d'anticiper son premier ravitaillement et d'en programmer un second 70 km plus tard. L'objectif étant de disposer d'une monoplace légère et de pneus neufs durant une vingtaine de minutes afin de creuser un écart déterminant sur David Coulthard. La manœuvre fonctionne parfaitement et c'est en tête que le leader Ferrari franchi la ligne d'arrivée. A Monaco, Schumacher et Irvine réussissent l'exploit de faire le premier doublé Ferrari de l'histoire sur ce circuit. Désormais, Ferrari possédait 24 points d'avance au championnat Constructeur

    Il fallait, pour McLaren, remettre les pendules à l'heure. C'est ce que Mika Hakkinen et David Coulthard firent en remportant à leur tour un joli doublé sur les terres ibériques. Mais les vrais héros de Barcelone furent Jacques Villeneuve et sa BAR-Supertec : en passant les Ferrari en course, il ne lui manquait qu'un peu de fiabilité pour réaliser un podium. Mais ceci mis à part, ce GP nous offrit juste une procession monotone. Heureusement que le GP du Canada arriva pour remettre un peu de fun. Fertile en rebondissement, il fit honneur à son histoire. Il s'y passe toujours quelque chose. Alesi, Trulli et Wurz pourraient même préciser "qu'il s'y passe toujours la même chose" puisqu'ils se retrouvèrent empêtrés dans le premier virage comme en 1998. Ainsi que Villeneuve qui vint comme en 1997 entrer dans le club privé des "Bienvenue au Québec" en tapant le muret tout comme le fit Michael Schumacher un peu plus tôt. La victoire revint au Finlandais après que la Jordan de Frentzen, alors en tête à 10 tours de la fin, tira tout droit pour aller s'écraser avec violence contre le rail. La sortie de piste fut provoquée par l'explosion du disque de frein avant droit. Hakkinen fut donc rejoint sur le podium par Fisichella et Irvine.

    Deux courses avaient suffi à bouleverser la hiérarchie établie par les Ferrari. Le GP de France fut remarquable par son déroulement. Mais la météo y fut pour beaucoup. Première surprise, Barrichello prends la pole position sur sa Stewart et Mika Hakkinen se trouve relégué à la 14ème place, un cas de figure qui a dû lui rappeler ses début au volant de la Lotus. Après une course riche en événements, Frentzen, qui avait été évacué sur civière quinze jours plus tôt, offrit une deuxième victoire pour l'écurie Jordan. Hakkinen et Barrichello complétèrent le podium après avoir chacun offerts une magnifique course.

     

    L'absence de Schumacher

    La saison était maintenant lancée, le combat entre les deux prétendants au titre promettait encore de magnifiques passe d'armes. Hélas, la Formule 1 reste malgré tout, un sport dangereux, et vient nous le rappeler à chaque fois qu'on ose l'oublier. Depuis 4 ans, jamais Michael Schumacher n'avait aussi bien débuté sa campagne mondiale. Mais cette fois-ci c'est le sort et non sa Ferrari qui lui barra la route. GP d'Angleterre, Météo ensoleillée. Au départ, Irvine prends un meilleur envol que son leader, et au même moment, Zanardi et Villeneuve, restés scotchés sur la grille de départ, déclenchent le drapeau rouge. Mais plus loin, Schumacher n'a pas le temps d'être prévenu, il veut à tout prix repasser son coéquipier quand soudain, un problème sur sa Ferrari provoque une violente sortie de piste dans les protections placées à l'extérieur de Stowe. La Ferrari à peine immobilisée dans un enchevêtrement de pneumatiques que son pilote tente déjà de s'en extraire. Mais une violente douleur le force à rester dans son cockpit. Le champion est blessé. Il est évacué avec une double fracture des tibia et péroné. Pour lui, la saison est désormais terminée. La course reprendra et Coulthard viendra coiffer la couronne du vainqueur avec un Irvine désormais bombardé leader de la scuderia et un magnifique Ralf Schumacher au volant d'une Williams. L'abandon des deux favoris provoque un resserrement à la tête du classement du championnat. Mika Hakkinen en tête avec 18 point d'avance sur Coulthard vainqueur du jour, Irvine et Schumacher se partageant la seconde place suivis par Frentzen. Après l'accident de Schumacher, plus personne n'a de doute : le championnat est joué ! Hakkinen conservera son titre. Mais c'était sans compter sur David Coulthard qui chamboule tout. Au GP d'Autriche il provoque un accrochage sans gravité avec son équipier et permet ainsi à Irvine de remporter la victoire grâce à une stratégie parfaite. Irvine continuera sur sa lancée au GP d'Allemagne grâce au cadeau de son nouveau coéquipier qui lui offre sa troisième victoire de la saison et la tête du classement provisoire.

    Il était alors bien temps pour McLaren de réagir. C'est ce qu'ils firent au GP de Hongrie. Hakkinen qui n'avait plus gagné depuis 4 GP a écrasé de son emprise la concurrence. Coulthard arriva en bon second grâce à une faute commise par Eddie Irvine alors deuxième. Est-ce l'absence de Schumacher qui donne cet excès de confiance à Coulthard ou les déclarations de Ron Dennis insistant sur l'égalité de ses pilotes ? toujours est-il qu'au début du GP de Spa Francorchamps, Coulthard profite d'un mauvais départ du Finlandais pour venir l'attaquer à l'épingle de la Source, le résultat est là… Coulthard est à présent en tête avec un Hakkinen qui le suit comme une ombre. Et c'est ainsi jusqu'au drapeau à damier. Le doublé est bien là mais cette fois-ci en sens inverse. Ferrari semble de plus en plus démotivée sans son chef de file… et les résultats commencent à s'en ressentir. Irvine et Salo descendent petit à petit sur les différentes grilles de départ. Démotivation de l'écurie ou pilotes n'ayant pas le même sens aigu de la mise au point que l'Allemand ? à la fin du GP, Mika Hakkinen possède un seul point d'avance sur Eddie Irvine. Le championnat reste complètement ouvert à quatre GP de la fin.

    Fort heureusement pour Ferrari qui semble perdue sans Schumacher, McLaren et ses pilotes n'en profitent absolument pas pour plier la saison à leur avantage. Au GP d'Italie, la coupe est pleine pour Hakkinen. Non seulement il n'est pas aidé par son coéquipier mais depuis quelques temps, le sort semble s'acharner sur lui. La faute qu'il commet à Monza, alors qu'il est seul en tête, et qui provoque une sortie de piste est la goutte d'eau qui fait déborder le vase. Hakkinen craque et ne peut retenir ses larmes, signe que le doute et l'incompréhension sont bien là. Hakkinen ne sera jamais aussi fort que quand son adversaire principal est là pour le pousser. Frentzen ne demandait pas mieux pour venir emporter cette victoire suivi par Ralf Schumacher et un étonnant Mika Salo qu'on attendait plus à une telle place.

    Mais l'une des nombreuses surprises de la saison a été ce GP d'Europe qui a vu la première et seule victoire remportée par la sympathique équipe Stewart grâce au talent de Johnny Herbert. Et il s'en est fallu de peu pour qu'elle ne signe un fantastique doublé. L'empêcheur de tourner en rond, fut tout aussi inattendu, le jeune Jarno Trulli au volant de sa Prost parvint au prix d'un final historique à garder en respect la Stewart de Barrichello pour venir accrocher une très belle deuxième place. Ce GP d'Europe restera comme une petite bouffée d'oxygène dans les courses de cette saison dont les premières places furent souvent trustées par McLaren et Ferrari. Mais à présent, le temps était venu pour Schumacher de revenir et le final entre les deux équipes allait s'avérer passionnant.

     

    Le retour du fils prodigue

    2 Grands Prix. Voilà ce qu'il restait à effectuer lorsque Schumacher fut prêt à revenir. Et Michael avait soif de victoire, les sept courses manquées lui avait donné la volonté farouche de se battre encore davantage. Et il n'a suffit que d'une séance de qualification pour prouver au reste du monde qu'il était toujours aussi fort. McLaren savait qu'elle pouvait de nouveau compter sur un adversaire farouche. Durant la course, Schumacher démontra que son talent n'avait pas eu à souffrir de son accident et protégea consciencieusement Irvine de la menace Hakkinen en le bouchonnant allègrement. Irvine gagna donc son quatrième grand prix avec la bénédiction de Schumacher, deuxième et un Hakkinen défait par la chaleur et le traitement dont il fut victime. Mais au soir de ce doublé des rouges, un coup de théâtre vint tout remettre en cause. Les deux Ferrari furent disqualifiées pour déflecteurs non conformes. Ferrari reconnut les faits mais fit appel. Et le tribunal d'appel trancha étrangement en faveur de Ferrari pour la plus grande joie des tifosi. Le titre allait donc bien se jouer au Japon lors de la dernière course de la saison.

    Irvine arriva donc au Japon avec quatre points d'avance sur son adversaire direct Hakkinen. La course au titre s'avérait plus ardue pour le pilote finlandais. Surtout en présence de Schumacher bien décidé cette fois-ci à gagner lui-même afin d'offrir le titre constructeur à Ferrari. Il commença par s'adjuger la pôle position mais rata son départ et laissa filer Hakkinen, Irvine lui-même se laissa surprendre par la Prost d'Olivier Panis qui prit un fantastique départ pour se placer en troisième position mais devra abandonner peu après son premier ravitaillement. La course d'Hakkinen prouva qu'il avait retrouvé toute sa motivation et qu'il reste le seul capable de tenir tête à son redoutable rival. Il remporta la course et le titre de champion du monde pour la deuxième année consécutive rejoignant ainsi Michael Schumacher. Quand à Irvine, durant ce week end, il apparu malheureusement peu sûr et trop lent en piste, l'Irlandais qui disputait sa dernière course au sein de Ferrari avait laissé passer sa chance, dommage, ce genre d'opportunité se présente rarement deux fois.

    CHAMPIONNAT DU MONDE DES PILOTES

    Pos.

    Pilote

    Nat.

    Marque

    Pts

    1

    Mika Hakkinen

    Fin

    McLaren-Mercedes

    76

    2

    Eddie Irvine

    GB

    Ferrari

    74

    3

    Heinz-Harald Frentzen

    All

    Williams-Mécachrome

    54

    4

    David Coulthard

    GB

    McLaren-Mercedes

    48

    5

    Michael Schumacher

    All

    Ferrari

    44

    6

    Ralf Schumacher

    All

    Williams-Mécachrome

    35

    7

    Rubens Barrichello

    Bré

    Stewart-Ford

    21

    8

    Johnny Herbert

    GB

    Stewart-Ford

    15

    9

    Giancarlo Fisichella

    It

    Benetton-PlayLife

    13

    10

    Mika Salo

    GB

    Ferrari

    10

    Tous les résultats comptent

    CHAMPIONNAT DU MONDE DES

    CONSTRUCTEURS

    Pos.

    Marque

    Pts.

    1

    Ferrari

    128

    2

    McLaren

    124

    3

    Jordan

    61

    4

    Stewart

    36

    5

    Williams

    35

    6

    Benetton

    16

    7

    Prost

    9

    8

    Sauber

    5

    9

    Arrows

    1

    10

    Minardi

    1

     

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  • GéGémag.Formula Onel'Univers de la Formule1  

     

    Il était une fois...
    ... la saison 1980

    Championnats : 1980

    Alan Jones triompha au Championnat du monde de 1980 malgré un fort challenge de la part de Nelson Piquet. Cependant, pour la première fois dans l'histoire, la politique qui entourait la Formule 1 commença à attirer autant l'attention que le sport lui-même.

    Colin Chapman n'avait pas pu poursuivre son succès de 1978, et l'équipe d'Enzo Ferrari perdit son chemin en 1980. La nouvelle 312T5 n'était pas une voiture à effet de sol très efficace.

     

    Une autre association

    Les équipes Wolf et Fittipaldi s'associèrent mais en conservant leurs pilotes respectifs. Rosberg et Emerson commencèrent la saison dans la voiture rebaptisée 1979Wolf, tandis qu'une nouvelle F8 allait apparaître plus tard. Alfa Roméo revenait maintenant avec deux machines soutenues par Marlboro pour Bruno Giacomelli et Depailler. Jones commença la saison plus ou moins de la façon dont il termina celle de 1979. Il domina en Argentine, malgré trois dérapages. Piquet marqua le meilleur résultat qu'il ait jamais obtenu avec la seconde place, tandis que Rosberg donna une idée de son potentiel en arrivant troisième. A Long Beach, ce fut la fin de la carrière de Clay Regazzoni : il eut un accident et resta paralysé.

    Cependant, Piquet arriva en tête et marqua sa première victoire, devant Patrese et Fittipaldi. La plupart des grands noms abandonnèrent, Depailler eut une excellente seconde place avec la nouvelle Alfa. La FW07B se présenta à Zolder et bien qu'elle fut rapide, Jones et Reutemann furent devancés par Pironi, autre premier gagnant. Didier Pironi était de nouveau en forme à Monaco mais, après avoir heurté la barrière, Reutemann au style régulier remporta la victoire.

    A Jarama, la politique et la course se heurtèrent de plein front car la FOCA était en conflit avec la FISA. Un week-end confus se termina par une course de "formule Ford" qui eut lieu sans Ferrari, ni Alfa ni Renault. En Allemagne, les Renault furent rapides mais fragiles et quand le leader Jones eut une crevaison, Laffite saisit la victoire. Triste événement, dans les essais avant la course : Depailler eut un accident mortel dans l'Alfa.

    La France marqua une nouvelle victoire en Autriche, Jabouille marquant son second succès en maintenant à distance Jones qui était déterminé. Le pilote d'essai de Lotus, Nigel Mansell, reçut finalement sa chance dans une troisième voiture, mais dut commencer la course dans une combinaison trempée de carburant. En Hollande, Jones abandonna en endommageant une aile de sa voiture sur une bordure. Piquet qui devenait un rival dangereux, gagna la course devant Arnoux. Le Grand Prix d'Italie eut lieu à Imola pour la première fois et Piquet marqua une autre victoire devant Jones empêtré avec des problèmes de freins.

     

    Duel entre les grands.

    La situation était tendue à Montréal et elle explosa quand Piquet et Jones s'emmêlèrent au premier tour et provoquèrent un carambolage monstre. Pour le second départ, Piquet devait conduire dans le mulet mais son moteur céda. Pironi mena sur toute la longueur mais fut pénalisé pour un départ trop intempestif. Jones arriva second et prit le maximum de points ainsi que le titre.

    Deux grands noms se disputèrent leurs courses finales au Glen. N'ayant pas réussi à qualifier la terrible Ferrari au Canada, Scheckter termina onzième et dernier. Cependant, Fittipaldi cassa sa suspension au quinzième tour, ce qui mit fin à une autre saison épuisante avec sa propre équipe.

    CHAMPIONNAT DU MONDE DES PILOTES

    Pos.

    Pilote

    Nat.

    Marque

    Pts

    1

    Alan Jones

    Aus

    Williams-Ford

    67

    2

    Nelson Piquet

    Bré

    Brabham-Ford

    54

    3

    Carlos Reutemann

    Arg

    Williams-Ford

    42

    4

    Jacques Laffite

    Fr

    Ligier-Ford

    34

    5

    Didier Pironi

    Fr

    Ligier-Ford

    32

    6

    René Arnoux

    Fr

    Renault

    29

    7

    Elio de Angelis

    It

    Lotus-Ford

    13

    8

    Jean-Pierre Jabouille

    Fr

    Renault

    9

    9

    Riccardo Patrese

    It

    Arrows-Ford

    7

    10

    Derek Daly

    Irl

    Tyrrell-Ford

    6

    Jean-Pierre Jarier

    Fr

    Tyrrell-Ford

    6

    Keke Rosberg

    Fin

    Fittipaldi-Ford

    6

    Gilles Villeneuve

    Can

    Ferrari

    6

    John Watson

    GB

    McLaren-Ford

    6

    Les cinq meilleurs scores des sept premières courses et 
    les cinq meilleurs scores des suivantes, comptent

    CHAMPIONNAT DU MONDE DES

    CONSTRUCTEURS

    Pos.

    Marque

    Pts.

    1

    Williams

    120

    2

    Ligier

    66

    3

    Brabham

    56

    4

    Renault

    38

    Lotus

    14

    Tyrrell

    12

    Arrows

    11

    Fittipaldi

    11

    McLaren

    11

    10

    Ferrari

    8

    Championnats : 1981

    Nelson Piquet réussit à devancer Alan Jones en 1981, gagnant ainsi son premier Championnat du monde et également le premier pour Brabham depuis que Bernie Ecclestone était aux commandes. Malheureusement, les disputes hors piste dominaient les grands titres des journaux.

    Ferrari réagit après le désastre de 1980. Le plus grand changement fut le passage au nouveau moteur turbo V6, l'équipe italienne devenant la première à suivre le chemin de pionnier ouvert par Renault. L'autre grande nouvelle de cet hivers-là fut la reprise de McLaren par Ron Dennis : John Barnard se mit à travailler sur un châssis révolutionnaire en fibre de carbone et Prost quitta l'écurie pour remplacer Jabouille chez Renault.

    Le championnat commença à Long Beach et les jupes coulissantes furent officiellement interdites. Patrese marqua un succès surprise avec l'Arrows mais la victoire revint au champion Jones devant Reutemann et Piquet. Les Ferrari étaient rapides mais fragiles. Au Brésil, les nouvelles règles tournèrent à la farce. Brabham avait perfectionné un système de suspension hydro-pneumatique - la voiture était légale dans les stands mais sur la piste, elle s'affaissait et les jupes touchaient le sol. Piquet prit la pôle position, commençant cette course humide sur des pneus lisses et perdit ses chances. Reutemann devança Jones ce qui créa une controverse étant donné qu'il était supposé laisser Jones passer devant.

    En Argentine, Piquet ne fit pas d'erreur et gagna facilement tandis que son coéquipier Rebaque courait second jusqu'à ce que sa voiture tombe en panne.

    La saison européenne commença à Imola avec le nouveau Grand Prix de San Marino - une excuse pour avoir deux courses en Italie. Villeneuve et Pironi furent les héros, à la tête de cette course par temps humide. Piquet devança tout le monde pour gagner devant Patrese et Reutemann.

     

    Désastre à Zolder

    A Zolder, un mécanicien de la petite équipe Osella mourut après avoir été renversé par une voiture en cours d'entraînement, et un mécanicien d'Arrows eut les jambes brisées quand il vint voir la voiture de Patrese qui avait calé sur la grille de départ - juste au moment où la course démarrait. Pironi mena jusqu'à ce que ses freins cèdent. Jones eut un accident après s'être heurté contre Piquet, et la victoire revint à Reutemann.

    Mansell était en pleine forme à Monaco et se qualifia troisième derrière Piquet et Villeneuve. Nelson mena la course, mais Jones le talonna et le Brésilien eut un accident. Jones dut faire face à un problème d'approvisionnement de carburant, et Villeneuve en profita pour accélérer et marquer une superbe victoire dans la Ferrari à pilotage difficile. Il répéta ce succès étonnant à Jarama. Quand Jones s'arrêta, Gilles mena un train de voiture comprenant Laffite, Watson, Reutemann et de Angelis.

    Dijon fut une autre course bizarre. La pluie sépara l'événement en deux parties et Prost gagna sa première victoire dans la Renault. Watson et Piquet complétaient le podium.

     

    Triomphe pour Watson

    Pour Watson, ce fut à Silverstone le grand jour. Prost et Arnoux s'étaient relayés à la tête, mais quand il rencontrèrent des problèmes, Jones se fraya à la première place. C'était sa première victoire depuis l'Autriche en 1976.

    En Allemagne, Villeneuve, Prost et Arnoux prirent la tête chacun leur tour alors que Jones, Prost et Reutemann avaient divers problèmes de moteur. Piquet remporta une victoire confortable, avec Prost en seconde place. En Autriche ce fut une victoire populaire pour Laffite.

    A Zandvoort, Prost et Jones se battirent vaillamment dans les premiers tours, mais les pneus de Jones cédèrent. Prost se détacha pour gagner sur Piquet, et Jones fut troisième. Reutemann s'accrocha avec Laffite, donc Piquet pris la tête sur l'Argentin.

    Prost mena sur toute la distance à Monza, et gagna par rapport à Jones et Reutemann. Piquet semblait devoir prendre la troisième position jusqu'à ce que son moteur cède au dernier tour. Le Grand Prix du Canada fut un événement excitant, mais eut lieu sous la pluie. Jones dérapa alors qu'il menait, Prost pris la tête, ensuite Laffite vint en première position et se maintint ainsi pour gagner la course. Ils allèrent à la finale avec Reutemann à 49, Piquet à 48 et Laffite à 43 points.

    La course suivante eut lieu sur un parking à Las Vegas. Reutemann prit la pôle position, mais au cours de la course, il échoua. Jones gagna devant Prost et Giacomelli, tandis que Piquet prenait la cinquième place et gagnait le championnat à un point près.

    CHAMPIONNAT DU MONDE DES PILOTES

    Pos.

    Pilote

    Nat.

    Marque

    Pts

    1

    Nelson Piquet

    Bré

    Brabham-Ford

    50

    2

    Carlos Reutemann

    Arg

    Williams-Ford

    49

    3

    Alan Jones

    Aus

    Williams-Ford

    46

    4

    Jacques Laffite

    Fr

    Ligier-Matra

    44

    5

    Alain Prost

    Fr

    Renault

    43

    6

    John Watson

    GB

    McLaren-Ford

    27

    7

    Gilles Villeneuve

    Can

    Ferrari

    25

    8

    Elio de Angelis

    It

    Lotus-Ford

    15

    9

    René Arnoux

    Fr

    Renault

    11

     

    Hector Rebaque

    Mex

    Brabham-Ford

    11

    Les onze meilleurs scores comptent pour le championnat

    CHAMPIONNAT DU MONDE DES

    CONSTRUCTEURS

    Pos.

    Marque

    Pts.

    1

    Williams

    95

    2

    Brabham

    61

    3

    Renault

    54

    4

    Ligier

    44

    5

    Ferrari

    34

    6

    McLaren

    28

    7

    Lotus

    22

    8

    Alfa Roméo

    10

     

    Arrows

    10

     

    Tyrrell

    10

    Championnats : 1982

    La saison de 1982 s'avéra l'une des plus turbulentes et des plus tragiques de l'histoire de la Formule . Keke Rosberg devint le premier depuis 1964 à acquérir le championnat avec une seule victoire à son palmarès.

    Niki Lauda était de retour, après deux années, pour rejoindre Watson chez McLaren. Williams choisit Keke Rosberg pour remplacer Jones, alors que Brabham semblait plus fort que quelques années auparavant, ayant recruté un bon coéquipier pour Piquet : Ricardo Patrese.

    Piquet eut un accident pendant la première course à Kyalami et les Renault dominèrent jusqu'à ce que Prost ait une crevaison. Mais il revint à la charge depuis la huitième position pour prendre la tête devant Arnoux et Reutemann.

    A Long Beach, Lauda fut le héros devant Rosberg. Du fait de la disqualification au Brésil de Piquet et Rosberg de leur première et seconde place pour cause de montage de réservoirs d'eau pour le "refroidissement des freins", les équipes FOCA avaient annoncé qu'elle boycottaient la course de

    San Marino qui ne fut pas un événement très animé.

    Pironi et Villeneuve dominèrent la course et changèrent de place dans ce que de nombreuses personnes prirent pour un spectacle destiné au fans. Pironi dépassât le Canadien au dernier tour et remporta la victoire. Et ainsi une guerre mortelle commença.

     

    Un autre jour sombre à Zolder

    Les querelles continuèrent à Zolder où, dans les derniers essais qualificatifs, dans une tentative désespérée de dépasser Pironi, il se produisit la tragédie suivante : Villeneuve heurta l'arrière de la March de Jochen Mass et fut projeté dans un tonneau effrayant. C'est ainsi que l'un des pilotes les plus doués de l'époque se tua. La course se poursuivit sans Ferrari et fut remportée par Watson.

    Monaco fut une course extrêmement spectaculaire. Arnoux mena jusqu'à son dérapage, puis Prost prit la tête et eut un accident sévère près du port à trois tours de la fin ; Patrese prit ensuite la tête, dérapa et Pironi et de Cesaris continuèrent. Ensuite, à un tour de la fin, Pironi s'arrêta en proie à des problèmes électriques, de Cesaris tomba en panne d'essence et le pilote de rechange Williams, Derek Daly, abandonna après avoir heurté la barrière de sécurité. Patrese récupéra quelque peu pour prendre la victoire.

    A Montréal, sur le circuit désormais baptisé Gilles Villeneuve, Pironi en pôle position cala sur la grille et fut heurté par Ricardo Paletti, qui fut tué sur le coup. Piquet arriva en tête et Patrese en seconde position. A Zandvoort, Ferrari eut finalement quelques bons résultats, Pironi gagnant dans un excellent style et le nouveau second pilote Patrick Tambay s'adapta bien également.

    A Brands Hatch, Lauda remporta la victoire mais le héros de la course fut Warwick qui amena la Toleman-Hart construite comme un tank jusqu'en seconde place avant d'être forcé d'abandonner. Pironi alla à Hockenheim en menant par neuf points, mais pendant les essais libres sous la pluie, il heurta l'arrière de la Renault de Prost et fut projeté dans un accident qui lui brisa les jambes et signa la fin de sa carrière de Formule 1. Dans la course, Tambay marqua sa première victoire dans la seconde Ferrari.

    Pour la première et unique fois, un round de championnat du Grand Prix de Suisse eut lieu à Dijon. Les Renault menaient, mais Rosberg arriva pour gagner sur Prost. Après la victoire d'Arnoux, à Monza, devant Tambay. Watson devait maintenant gagner la dernière course à Las Vegas pour empêcher Rosberg d'obtenir le titre.

    Arnoux et Prost menaient tous les deux, mais la victoire fut un choc car elle fut décernée à Alboreto. Watson fut deuxième, mais ce n'était pas suffisant, et Rosberg en cinquième place reçut les honneurs.

    CHAMPIONNAT DU MONDE DES PILOTES

    Pos.

    Pilote

    Nat.

    Marque

    Pts

    1

    Keke Rosberg

    Fin

    Williams-Ford

    44

    2

    Didier Pironi

    Fr

    Ferrari

    39

    John Watson

    GB

    McLaren-Ford

    39

    4

    Alain Prost

    Fr

    Renault

    34

    5

    Niki Lauda

    Aut

    McLaren-Ford

    30

    6

    René Arnoux

    Fr

    Renault

    28

    7

    Michele Alboreto

    It

    Tyrrell-Ford

    25

    Patrick Tambay

    Fr

    Ferrari

    25

    9

    Elio de Angelis

    It

    Lotus-Ford

    23

    10

    Riccardo Patrese

    It

    Brabham-Ford

    21

    Les onze meilleurs scores comptent

    CHAMPIONNAT DU MONDE DES

    CONSTRUCTEURS

    Pos.

    Marque

    Pts.

    1

    Ferrari

    74

    2

    McLaren

    69

    3

    Renault

    62

    4

    Williams

    58

    5

    Brabham

    41

    6

    Lotus

    30

    7

    Tyrrell

    25

    8

    Ligier

    20

    9

    Alfa Roméo

    7

    10

    Arrows

    5

    Championnats : 1983

    Nelson Piquet accéda à son deuxième titre mondial pendant que Prost et Renault gâchèrent leurs chances durant ce qui fut une saison sûre, sans grève ni querelle technique. Tout ce qui comptait était l'action sur la piste.

    Après toutes les querelles des années précédentes, cette saison fut remarquablement pacifique hors de la piste. La nouvelle réglementation des fonds plats obligea à enlever les carénages latéraux, tandis que les turbos (et arrêt planifiés dans les stands) devinrent essentiels. Chez Williams, Keke Rosberg, rejoint par Jacques Laffite, allait devoir passer une autre saison avec les moteurs Ford jusqu'à ce que la FW09 à moteur Honda fût prête. Le fabricant japonais était de retour en F1 après 15 ans, et il effectua des débuts discrets avec la petite équipe Spirit. McLaren dut aussi se montrer patient. Son sponsor TAG paya le nouveau V6 de Porsche mais tant qu'il n'était pas prêt, Lauda et Watson durent se contenter du Ford d'usine.

    Colin Chapman avait réussi un coup de maître en signant avec les moteurs Renault, mais le légendaire patron de Lotus mourut au mois de décembre. L'équipe continua : de Angelis disposa de la nouvelle voiture pour la deuxième course, tandis que Mansell dut se contenter du Ford jusqu'à la mi-saison. Parmi ceux qui avaient l'expérience du turbo, Piquet et Patrese avaient conservé la puissance BMW et disposaient de la superbe nouvelle BT52, tandis qu'Arnoux quitta Renault pour rejoindre Tambay chez Ferrari. Les autres équipes restaient avec le Ford, dont Ligier, Arrows et Tyrrell.

     

    Piquet commence bien

    Piquet gagna dans un style impressionnant à Rio, mais Rosberg attira l'attention. Il menait, fut victime d'un incendie dans son stand, avant de revenir en seconde position puis fut exclu pour un démarrage poussé. Lauda et Laffite prirent les places restantes sur le podium. La Renault de Prost fut ralentie par une vibration au niveau des pneus.

    Long Beach était une excellente opportunité pour les monoplaces à moteur Ford. Watson et Lauda se qualifièrent 22e et 23e mais ils comprirent tout de suite la disposition de la course et ils signèrent le doublé, avec Arnoux en troisième position. Rosberg fit une course folle, en dérapant et en s'emmêlant avec Tambay.

    Pour changer, la saison européenne démarra au Paul Ricard, Renault gagna à domicile, Prost arrivant devant Piquet et Cheever. San Marino fut mémorable. Tambay remporta une victoire émotionnelle pour Ferrari, conscient que 12 mois plus tôt son ami Villeneuve en avait été dépossédé par Pironi.

    Monaco était une autre chance de montrer les possibilités du Ford. Rosberg se qualifia sixième derrière les turbos, mais la pluie se mit à tomber et il prit la décision de partir en pneus lisses, ce qui lui évita de devoir s'arrêter. Chez McLaren, Watson et Lauda ne purent se qualifier.

    Après une rupture de 13 années, le Grand Prix de Belgique retourna à Spa. La piste avait été reconstruite plus courte que celle d'origine, mais elle fut reconnue instantanément comme la meilleure de la saison. Prost gagna devant Tambay et Cheever.

    Il semble que Detroit allait donner aux coureurs "atmosphériques" une autre chance et c'est ce qui se produisit. Alboreto marqua sa seconde victoire pour Tyrrell. Ce fut la 155e victoire pour le Ford Cosworth et personne ne pouvait savoir que ce serait aussi la dernière. Au Canada, Arnoux dominait et marqua une belle victoire pour Ferrari, devant le duo Cheever, Tambay. Prost marqua une brillante victoire à Silverstone. Honda fit ce jour-là un retour discret avec Spirit, six ans après que Renault eut commencé la révolution turbo.

    Arnoux marqua une autre victoire à Hockenheim, mais il défia les ordres de l'équipe car il était supposé laisser Tambay devant. De Cesaris prit la seconde place, devant Patrese et Prost. Alain était maintenant à onze points devant Piquet dans la course pour le titre. Prost dû faire un gros effort pour gagner en Autriche, dépassant Arnoux six tours avant l'arrivée. Piquet garda ses espoirs de titre avec la troisième position. En Hollande, le Français entra en collision avec Piquet, ce qui les mit tous deux hors de combat. Arnoux effectua une belle course pour gagner devant Tambay et Watson.

    Maintenant, Prost menait devant Arnoux de 8 points et Piquet de 14. Cependant, pour Prost, Monza apporta le résultat le plus mauvais possible - Piquet gagna et Arnoux fut second. Lors du Grand Prix d'Europe, à Brands Hatch, Piquet gagna de nouveau mais Prost garda espoir, avec la seconde place.

    Il ne restait alors que l'Afrique du Sud. Piquet fut très rapide dans la première moitié de la course, tandis que Prost se battait en troisième place avant d'abandonner. Piquet rétrograda en troisième place derrière Patrese et de Cesaris, mais s'assura du titre malgré une essence non conforme. Renault et Prost était battus et abattus.

    CHAMPIONNAT DU MONDE DES PILOTES

    Pos.

    Pilote

    Nat.

    Marque

    Pts

    1

    Nelson Piquet

    Bré

    Brabham-BMW

    59

    2

    Alain Prost

    Fr

    Renault

    57

    3

    René Arnoux

    Fr

    Ferrari

    49

    4

    Patrick Tambay

    Fr

    Ferrari

    40

    5

    Keke Rosberg

    Fin

    Williams-Ford

    27

    6

    Eddie Cheever

    US

    Renault

    22

    John Watson

    GB

    McLaren-Ford

    22

    8

    Andréa de Cesaris

    It

    Alfa Romeo

    15

    9

    Riccardo Patrese

    It

    Brabham-BMW

    13

    10

    Niki Lauda

    Aut

    McLaren-Ford

    12

    Les onze meilleurs scores comptent

    CHAMPIONNAT DU MONDE DES

    CONSTRUCTEURS

    Pos.

    Marque

    Pts.

    1

    Ferrari

    89

    2

    Renault

    79

    3

    Brabham

    72

    4

    Williams

    36

    McLaren

    34

    Alfa Romeo

    18

    Lotus

    12

    Tyrrell

    12

    9

    Toleman

    10

    10

    Arrows

    8

    Championnats : 1984

    Niki Lauda profita une fois de plus de la possibilité d'exercer son jugement et sa ruse quand il battit son coéquipier plus rapide et plus jeune, Alain Prost, pour s'emparer de son troisième titre. Pour McLaren, c'était le début d'une série d'années fantastiques.

    Alain Prost étonna tout le monde de la Formule 1 quand il rejoignit Marlboro McLaren. Il était en désaccord avec la gestion de Renault et McLaren était le seul refuge logique pour lui. Avec le moteur TAG Porsche, McLaren donnait l'impression d'être l'équipe à battre, d'autant qu'il y avait une nouvelle limite de 220 litres pour le carburant en course - Porsche pouvait profiter de son expérience en endurance.

    Il y eu un sérieux remue-ménage chez Renault. Cheever et Prost furent remplacés par Tambay et Warwick. Cheever trouva refuge chez Alfa où il fut rejoint par Patrese. Ligier s'était appuyé sur les moteurs Renault pour attirer de Cesaris aux cotés du Français François Hesnault. Arrows avait un deal avec BMW et deux bons pilotes, Boutsen et Marc Surer. Toleman avait engagé un débutant brésilien, Ayrton Senna. Tout le monde avait un turbo - sauf Tyrrell. L'équipe produisit une voiture agile, la 012, et fut avantagée par deux jeunes talents, Stefan Bellof et Martin Brundle.

    Alboreto mena au Brésil mais parti en travers. Lauda et Warwick prirent la tête chacun leur tour, mais Prost se dégagea facilement et gagna sa première course dans une McLaren, tandis que Rosberg démontra le potentiel de Honda avec sa seconde place. McLaren domina en Afrique du Sud. Piquet mena jusqu'à ce qu'il rencontre des problèmes de turbo et Lauda remporta une victoire facile. Prost dut partir des stands sur le mulet et termina deuxième.

    La saison européenne démarra en Belgique, à Zolder. Alboreto y mena toute la course pour sa première victoire dans une Ferrari. Warwick termina second, devant Arnoux.

    McLaren était en pleine forme à Imola. Prost mena toute la course malgré un tête-à-queue. Lauda ne fut jamais en tête et abandonna avec des problèmes de moteur. Piquet conserva la seconde place jusqu'à une panne de turbo, ainsi Arnoux hérita de cette place.

    Renault voulait désespérément gagner en France, et Tambay mena pendant les trois quarts de la course avant de buter sur des problèmes de freins et d'embrayage. Lauda prit la tête et remporta la course.

     

    Problèmes à Monaco

    La course de

    Monaco eut lieu sous une pluie battante. Mansell prit la tête devant Prost, qui s'était qualifié en pôle, mais il eut un accident dû à une "ligne blanche" sur laquelle il glissa. Prost retrouva la première position et il était encore en tête de justesse devant Senna et Bellof, qui remontaient sur lui, lorsque la course prit fin sous le drapeau rouge. A Montréal, Piquet et Brabham étaient de nouveau en forme. La voiture avait un nouveau refroidisseur d'huile à l'avant, ce qui aida la répartition des masses. Mais l'effet secondaire de cette conception fut que Piquet se brûla les pieds tandis qu'il menait du début à la fin !

    La course de Détroit commença par une collision entre Piquet, Prost et Mansell pour laquelle Mansell reçut un blâme. Piquet montra que la BT53 pouvait être efficace sur des circuits routiers en menant toute la course.

    De Detroit on passa directement à Dallas pour une autre course sur piste provisoire. Il faisait extrêmement chaud, la piste se désagrégea, de nombreux concurrents eurent des accidents, et le Grand Prix n'y revint jamais. Rosberg fut le héros de ce jour-là, gagnant avec panache dans la Williams-Honda. Mansell mena pendant la plus grande partie de la course, mais sa boîte de vitesse cassa et lui-même s'évanouit alors qu'il essayait de pousser sa voiture.

     

    Tyrrell disqualifiée

    Des conditions plus normales revinrent en Europe, à Brands Hatch. Prost mena jusqu'à la rupture de sa boîte de vitesses, laissant Lauda gagner devant Warwick et Senna. De Angelis et Piquet abandonnèrent tous les deux alors qu'ils menaient à Hockenheim, laissant Prost gagner devant Lauda et Warwick. En Autriche, Prost sortit de route alors qu'il était second, et Lauda gagna devant Piquet et Alboreto. Piquet mena en Hollande mais fut victime d'une fuite d'huile. Prost et Lauda effectuèrent une nouvelle démonstration devant Mansell. Maintenant, Lauda comptait 54 points et Prost 52,5. Le moteur de Prost lâcha au quatrième tour à Monza, et Lauda gagna devant Alboreto. Accusée de tricher sur le poids avec des réservoir d'eau, Tyrrell fut bannie du championnat et perdit tous ses résultats et ses points.

    Au Grand Prix d'Europe, Prost gagna, Lauda terminant quatrième. Lauda avait alors 66 points et Prost 62,5. La finale était à Estoril au Portugal. Prost gagna sa septième victoire de l'année tandis que Lauda fit ce qu'il fallait, termina deuxième et décrocha le titre avec 72 points contre 71,5 à Prost. Ce fut la marge la plus étroite de toute l'histoire du championnat.

    CHAMPIONNAT DU MONDE DES PILOTES

    Pos.

    Pilote

    Nat.

    Marque

    Pts

    1

    Niki Lauda

    Aut

    Mclaren-Porsche

    72

    2

    Alain Prost

    Fr

    McLaren-Porsche

    71,5

    3

    Elio de Angelis

    It

    Lotus-Renault

    34

    4

    Michele Alboreto

    It

    Ferrari

    30,5

    5

    Nelson Piquet

    Bré

    Brabham-BMW

    29

    6

    René Arnoux

    Fr

    Ferrari

    27

    7

    Derek Warwick

    GB

    Renault

    23

    8

    Keke Rosberg

    Fin

    Williams-Honda

    20,5

    9

    Nigel Mansell

    GB

    Lotus-Renault

    13

    Ayrton Senna

    Bré

    Toleman-Hart

    13

    Les onze meilleurs scores comptent

    CHAMPIONNAT DU MONDE DES

    CONSTRUCTEURS

    Pos.

    Marque

    Pts.

    1

    McLaren

    143,5

    2

    Ferrari

    57,5

    3

    Lotus

    47

    4

    Brabham

    38

    5

    Renault

    34

    6

    Williams

    25,5

    7

    Toleman

    16

    8

    Alfa Romeo

    11

    9

    Arrows

    6

    10

    Ligier

    3

    Championnats : 1985

    En 1985, Alain Prost arriva finalement au sommet. Après avoir échoué au cours des deux précédentes années, le Français obtint son premier titre au terme d'une année très compétitive dans la McLaren-TAG. Désormais, personne ne pourrait l'arrêter.

    En 1985, deux futurs champions prirent d'importantes décisions pour leurs carrières. Nigel Mansell, qui avait été chez Lotus depuis son début en 1980, passa chez Williams-Honda, tandis qu'Ayrton Senna quitta Toleman pour rejoindre Lotus.

    Après deux années improductives chez Williams, Jacques Laffite revint chez Ligier. Arrows enrôla l'Autrichien Berger, tandis que Téo Fabi prit la direction de Toleman. Tyrrell avait finalement rejoint le club des turbos en passant un accord avec Renault pour ses jeunes pilotes Brundle et Bellof.

    Alboreto commença la saison en pleine forme, qualifiant sa Ferrari en pôle position à Rio, mais la victoire revint à Prost. Alboreto prit la seconde place, devant de Angelis. Arnoux termina quatrième dans la deuxième Ferrari, mais peu après se querella avec Enzo Ferrari et fut remplacé par Stefan Johansson.

    Senna montra sa classe en amenant sa Lotus en tête au 

    GP du Portugal, dans des conditions très humides. Alboreto fut une minute derrière en seconde place. Ayrton fut de nouveau en tête à San Marino, course qui tourna rapidement à la farce. Senna mena pendant 56 tours, puis tomba en panne de carburant. Johansson semblait devoir gagner sa seconde course pour Ferrari, mais lui aussi tomba en panne d'essence. Prost gagna, mais pour être disqualifié car sa voiture ne faisait pas le poids. La victoire fut accordée à de Angelis.

    Senna signa la pole à Monaco. Ayrton et Alboreto se relayèrent en tête, mais Prost signa sa deuxième victoire de l'année. Au Canada, les Lotus furent les plus fortes, avec de Angelis devant Senna. Elio mena pendant 15 tours, mais c'est Alboreto qui remporta sa première victoire de l'année devant Johansson et Prost.

    Senna était de nouveau en pôle à Detroit, mais il fut l'un des nombreux pilotes à avoir un accident, comme Mansell et Prost. Rosberg prit la tête dès le début et offrit à Williams sa première victoire de l'année.

    Rosberg mena au Paul Ricard mais, pour la seule fois de l'année, ce fut la journée de Brabham. Piquet gagna et fournit à Pirelli son premier succès depuis Monza en 1957. Rosberg finit deuxième devant Prost.

     

    Rosberg brille à Silverstone.

    Silverstone fut sans doute le théâtre de la performance la plus impressionnante de l'année aux essais, Rosberg y tournant à plus de 260 km/h de moyenne. En course, Prost prit la tête et gagna d'un tour par rapport à Alboreto et Laffite.

    Au Nurburgring, Téo Fabi signa une surprenante pôle position sur sa Toleman, Alboreto et Johansson, s'accrochèrent au premier virage, mais Alboreto se reprit pour gagner. Prost continuait à accumuler des points avec sa deuxième place.

    En Autriche, après un accident au premier tour, Lauda fut en tête pendant 14 tours, pour la première fois de l'année. Prost gagna devant Senna et Alboreto.

    La piste de Zandvoort fut l'hôte d'une course de Formule 1 pour la dernière fois. Piquet prit la tête, puis Rosberg. Prost prit la première place quand Rosberg abandonna à cause d'une nouvelle panne de moteur. Lauda arriva alors pour marquer sa première victoire de la saison et ce qui allait être la dernière de sa carrière. A Monza, Senna prit la tête. Mais la victoire revint à Prost, devant Piquet et Senna. A Spa, Prost se qualifia en pôle, mais Senna marqua sa deuxième victoire de l'année devant Mansell. Prost arriva troisième et se mit ainsi à la portée du titre. 

    Comme en 1983, Brands Hatch fut l'hôte du Grand Prix d'Europe. Mansell avait été éclipsé par Rosberg pendant la plus grande partie de l'année, mais devant son public, avec panache, il marqua sa première victoire devant Senna et Rosberg. Pendant ce temps, la quatrième place assurait le titre à un Prost prudent. Lauda étant blessé, Watson fit un unique retour pour McLaren. Ce fut sa dernière course de Formule 1.

    Mansell était désormais en pleine forme, et à Kyalami, il prit la tête et mena devant Rosberg, avec Prost en troisième position loin derrière. La saison se termina par une nouvelle course australienne dans les rues d'Adélaïde. Senna mena, mais Prost gagna cette course, qui fut très éprouvante. Ligier termina la saison sur une bonne note avec Laffite et Streiff prenant la deuxième et troisième place. Lauda mena pendant plusieurs tours mais il eut un accident. Pour la deuxième fois de sa carrière, il se retira de la compétition, mais cette fois-ci sa décision était définitive. Bien que la Formule 1 eut une saison sûre, deux pilotes talentueux se tuèrent en voitures de sport. Manfred Winkelhock à Mosport et Stefan Bellof tué à Spa.

    CHAMPIONNAT DU MONDE DES PILOTES

    Pos.

    Pilote

    Nat.

    Marque

    Pts

    1

    Alain Prost

    Fr

    McLaren-Porsche

    73

    2

    Michele Alboreto

    It

    Ferrari

    53

    3

    Keke Rosberg

    Fin

    Williams-Honda

    40

    4

    Ayrton Senna

    Bré

    Lotus-Renault

    38

    5

    Elio de Angelis

    It

    Lotus-Renault

    33

    6

    Nigel Mansell

    GB

    Williams-Honda

    31

    7

    Stefan Johansson

    Sué

    Ferrari

    26

    8

    Nelson Piquet

    Bré

    Brabham-BMW

    21

    9

    Jacques Laffite

    Fr

    Ligier-Renault

    16

    10

    Niki Lauda

    Aut

    McLaren-Porsche

    14

    Les onze meilleurs scores comptent

    CHAMPIONNAT DU MONDE DES

    CONSTRUCTEURS

    Pos.

    Marque

    Pts.

    1

    McLaren

    90

    2

    Ferrari

    82

    3

    Lotus

    71

    Williams

    71

    5

    Brabham

    26

    6

    Ligier

    23

    7

    Renault

    16

    8

    Arrows

    14

    9

    Tyrrell

    7

    Championnats : 1986

    Cette année-là se conclut d'une façon spectaculaire. Mansell et Piquet s'étaient affrontés avec acharnement pendant toute l'année. Mais lors de la dernière course, Nigel fut victime d'une crevaison, Piquet fit un arrêt prudent et Prost tout étonné, décrocha son deuxième titre mondial.

    Lauda ayant pris sa retraite, Ron Dennis le remplaça par un autre champion qui avait fait ses preuves : Keke Rosberg. Malheureusement, la McLaren ne convenait pas à son style. Keke fut lui-même remplacé chez Williams par un champion : Piquet. Chez Lotus, Ayrton Senna refusa la venue de Derek Warwick à ses cotés, et l'écurie engagea le jeune Johnny Dumfries.

    Cet hiver-là, Toleman se transforma en Benetton, avec Berger et Fabi comme pilotes et le moteur BMW, probablement le plus puissant. Piquet effectua d'excellents débuts chez Williams en gagnant sur son terrain, à Rio. Grâce à Senna placé en seconde position, ce fut une bonne journée pour le Brésil.

    Après une rupture de plusieurs années, l'Espagne eut de nouveau un Grand Prix sur la nouvelle piste tortueuse et étroite de Jerez. Une course remarquable, Senna devançant Mansell de juste 0,014 seconde. Prost était troisième. Senna fut à nouveau plus rapide à Imola. Cependant un boulon de roue desserré le força à abandonner. Piquet et Rosberg menèrent tous les deux, mais Prost, toujours fiable, fut la pour gagner devant Piquet.

    Prost rompit la série de pôles de Senna à Monaco et gagna la course devant Rosberg. Senna, brièvement en tête, finit troisième. Une tragédie frappa alors lorsque de Angelis, se tua aux essais privés au Paul Ricard.

    A Spa, Piquet se qualifia en pole, mais c'est Mansell qui gagna devant Senna et Johansson. Au mois de juin, au cours d'un sinistre week-end, l'ancien pilote d'Osella, Jo Gartner, se tua au Mans, tandis que Marc Surer se blessa grièvement en Rallye. Il fut remplacé chez Arrows par Danner.

    La fin tragique de Laffite

    Au Canada, Brabham était à nouveau en forme, Warwick revenant à la F1 pour remplacer de Angelis. Mansell gagna devant Prost et Piquet. Senna remporta la course de Detroit devant un surprenant Laffite. Mansell porta l'assaut au Paul Ricard, finissant devant Prost, Piquet et Rosberg. Personne ne pouvait arrêter Mansell sur son terrain. Au départ, Johansson et Laffite se tamponnèrent et le Français frappa le rail à angle droit, se brisant les jambes. Cet accident marqua la fin de sa carrière juste au moment où il atteignait le record de Graham Hill : 176 Grands Prix.

    Au Grand Prix d'Allemagne, il fut surprenant de voir Rosberg et Prost s'emparer de la première ligne devant les Honda et BMW. Keke mena pendant quelques temps mais Piquet gagna et garda ses chances en vue du titre mondial. Senna et Mansell terminèrent sur le podium.

     

    La Formule 1 s'ouvre à l'Est

    Le deuxième nouveau circuit de la saison fut le Hungaroring, qui constituait la première visite de la Formule 1 dans les pays de l'Est. Le circuit était étroit, et si lent que la course dut être stoppée un tour avant la fin car elle enfreignait la règle des deux heures. Piquet s'imposa devant Senna et Mansell.

    En Autriche, les BMW firent leurs preuves. Fabi et Berger étaient en première ligne. Berger mena pendant 25 tours avant que son turbo casse, et Prost s'imposa. Fabi fut de nouveau le héros de Monza en se qualifiant en pôle avec ce qui était probablement la voiture la plus puissante jamais vue en Formule 1. Il partagea la première ligne avec Prost, mais c'est Piquet qui gagna devant Mansell. Senna fut en pôle position au Portugal, mais Mansell remonta à l'assaut du titre en menant toute la course devant Prost et Piquet. A Mexico, Berger remporta sa première victoire devant Prost et Senna.

    Dans une finale spectaculaire à Adélaïde avec les deux pilotes de Williams et Prost, jouant le titre. Mansell prit la pôle et était parfaitement placé pour décrocher le titre quand son pneu arrière éclata. Williams fit arrêter Piquet pour un changement par précaution, et le Brésilien tomba en deuxième position derrière Prost. Cette victoire inattendue donnait au Français son second titre. Rosberg, qui mena 57 tours, prit sa retraite à la fin de la saison.

    CHAMPIONNAT DU MONDE DES PILOTES

    Pos.

    Pilote

    Nat.

    Marque

    Pts

    1

    Alain Prost

    Fr

    McLaren-Porsche

    72

    2

    Nigel Mansell

    GB

    Williams-Honda

    70

    3

    Nelson Piquet

    Bré

    Williams-Honda

    69

    4

    Ayrton Senna

    Bré

    Lotus-Renault

    55

    5

    Stefan Johansson

    Sué

    Ferrari

    23

    6

    Keke Rosberg

    Fin

    McLaren-Porsche

    22

    7

    Gerhard Berger

    Aut

    Benetton-BMW

    17

    8

    Michele Alboreto

    It

    Ferrari

    14

     

    René Arnoux

    Fr

    Ligier-Renault

    14

     

    Jacques Laffite

    Fr

    Ligier-Renault

    14

    Les onze meilleurs scores comptent

    CHAMPIONNAT DU MONDE DES

    CONSTRUCTEURS

    Pos.

    Marque

    Pts.

    1

    Williams

    141

    2

    McLaren

    96

    3

    Lotus

    58

    4

    Ferrari

    37

    Ligier

    29

    Benetton

    19

    Tyrrell

    11

    Lola Haas

    6

    Brabham

    2

    Championnats : 1987

    Les coéquipiers Nelson Piquet et Nigel Mansell se battirent pour le titre. L'Anglais se présentait comme un adversaire redoutable jusqu'à ce qu'un accident le mette sur la touche au Japon. Piquet s'empara des lauriers pour la troisième fois.

    Il devenait de plus en plus difficile de gérer l'ère des turbos. Les voitures étaient trop puissantes, la mise au point des moteurs trop coûteuse. On annonça une nouvelle formule : à partir de 1989, la Formule 1 allait revenir aux moteurs atmosphériques mais de 3,5 litres. Il y eut deux années intermédiaires avec les deux types de voitures concourant côte à côte. Pour encourager les équipes à changer, une classification séparée fut introduite pour les pilotes "Atmos" La Jim Clark Cup. Ce ne fut donc pas une surprise de voir Cosworth rapidement mettre au point le nouveau DFZ. Ken Tyrrell fut le premier grand propriétaire d'équipe à construire des voitures pour cette formule. Il enrôla Palmer et Streiff et ceux-ci devaient dominer la nouvelle catégorie. Leurs adversaires étaient Français : AGS et Larrousse.

    Il y eut beaucoup de changements côté moteurs. Renault s'étant retiré de la compétition, Lotus retomba sur ses pieds avec Honda, tandis que Ford s'associa avec Benetton. Williams continua avec Mansell et Piquet. Nigel attendait sa revanche. Les deux pilotes partagèrent la première ligne à Rio, et bien que Piquet menât au début, ce fut Prost qui gagna la course.

    A Imola la chance tourna en défaveur de Piquet, qui eut un sérieux accident aux essais et qui fut contraint de déclarer forfait pour la course. Mansell l'emporta. Mansell et Piquet étaient en première ligne à Spa. Une collision entre Mansell et Senna les mit tous les deux héros de combat, et entraîna une confrontation des deux hommes dans les stands. Prost gagna la course après que Piquet eût abandonné en raison d'une panne turbo.

    Mansell était en pôle position à Monaco, et mena jusqu'à la rupture de son turbo. Senna reprit et marqua la première de ses nombreuses victoires en Principauté. Piquet était deuxième, devant les Ferrari. Le résultat fut semblable à Detroit. Mansell était chef de file et mena la première moitié de la course mais Senna le passa, car le Britannique souffrait d'une crampe. Senna gagna dans la Lotus "active", devant Piquet et Prost. Mansell termina cinquième. La chance tourna finalement en sa faveur au Paul Ricard où il prit la tête.

    A Silverstone, après un arrêt tardif pour changer de pneus, Nigel battit le Brésilien dans une charge spectaculaire qui se termina dans une célèbre manœuvre de dépassement à Stone Corner. Mansell était de nouveau à l'arrivée en Allemagne, mais, dans cette course, son moteur céda, et Piquet gagna. Mansell eut le même problème en Hongrie : il prit la tête, mais ne réussit pas à finir car il perdit un écrou de roue. Piquet gagna à nouveau, devant Senna et Prost.

    Sur le magnifique Osterreichring, la course fut arrêtée deux fois par des collisions multiples au départ. Mais quand elle démarra enfin, Mansell gagna facilement devant Piquet. Aussi bien en Autriche qu'en Italie, Piquet ravit la pôle. A Monza, Nelson remporta la victoire alors que Mansell était troisième, le couple étant séparé par Senna. Au Portugal, Berger mena l'essentiel de l'épreuve, mais Prost décrocha la victoire. Piquet prit quatre points essentiels tandis que Mansell abandonnait sur panne de moteur.

    Nigel était de nouveau à la recherche du titre après avoir gagné à Jerez devant Prost, Johansson et Piquet. Il gagna encore à Mexico devant Piquet et Patrese. Pour la première fois depuis 1976, le Japon eut son Grand Prix à Suzuka. Mansell eut un accident au cours des essais, et se blessa au cou. Il était hors de combat pour le week-end et n'alla pas non plus à Adélaïde. Piquet ne marqua aucun point dans l'une ni l'autre course. En fait, la victoire de ces deux courses alla à la Ferrari de Berger. En Australie, l'Autrichien mena pendant toute la course pour gagner devant Senna. Cependant la Lotus fut disqualifiée pour des tuyauteries de frein inégales, ce qui coûta à Ayrton la seconde place dans le championnat.

    Jonathan Palmer mena la catégorie "Atmo" pendant la plus grande partie de l'année et décrocha la coupe Jim Clark. Tyrrell gagna celle des constructeurs.

    CHAMPIONNAT DU MONDE DES PILOTES

    Pos.

    Pilote

    Nat.

    Marque

    Pts

    1

    Nelson Piquet

    Bré

    Williams-Honda

    73

    2

    Nigel Mansell

    GB

    Williams-Honda

    61

    3

    Ayrton Senna

    Bré

    Lotus-Honda

    57

    4

    Alain Prost

    Fr

    McLaren-Porsche

    46

    5

    Gerhard Berger

    Aut

    Ferrari

    36

    6

    Stefan Johansson

    Sué

    McLaren-Porsche

    30

    7

    Michele Alboreto

    It

    Ferrari

    17

    8

    Thierry Boutsen

    Bel

    Benetton-Ford

    16

    9

    Téo Fabi

    It

    Benetton-Ford

    12

    10

    Eddie Cheever

    US

    Arrows-Megatron

    8

    Les onze meilleurs scores comptent

    CHAMPIONNAT DU MONDE DES

    CONSTRUCTEURS

    Pos.

    Marque

    Pts.

    1

    Williams

    137

    2

    McLaren

    76

    3

    Lotus

    64

    4

    Ferrari

    53

    5

    Benetton

    28

    6

    Arrows

    11

    Tyrrell

    11

    8

    Brabham

    10

    9

    Lola

    3

    10

    Zakspeed

    2

    Championnats : 1988

    Alain Prost marqua davantage de points que son coéquipier Ayrton Senna, mais le Brésilien décrocha le titre au décompte des meilleurs résultats (11 pris en considération sur 16 courses). Le brésilien comptait huit victoire alors que Prost n'en avait que sept.

    Leur combat commença au Brésil. Senna s'y qualifia en pôle, devant Nigel Mansell et Prost. Cependant, Senna du partir des stands dans sa voiture de réserve. Prost passa devant Mansell, et personne ne put le doubler. Senna rendit la foule hystérique quand il passa de la 21e position à la fin du premier tour, à la seconde au 20e tour, mais il fut disqualifié pour avoir utilisé sa voiture de réserve. Senna devait se rattraper à Imola, et c'est ce qu'il fit en menant de bout en bout.

    La ruée McLaren

    Si vous habitez Monaco, comme c'est le cas pour de nombreux pilotes, la course dans les rues devient votre propre Grand Prix. Senna y vivait en 1988 et il put ainsi faire un break dans son appartement quand il abandonna. Il avait presque une minute d'avance sur Prost à 12 tours de la fin quand la roue avant gauche de sa McLaren tapa le rail juste avant le tunnel. Prost s'imposa.

    La course de Mexico se résuma aux McLaren, et Prost battit Senna de sept secondes. Au Canada, ce fut un autre doublé pour McLaren, bien que cette fois-ci Senna gagnât devant Prost. A Detroit, cœur de l'industrie automobile américaine, le tracé était d'une nature très différente du circuit du Canada. Mais cela ne changea rien, car Senna, Prost et Boutsen terminèrent dans le même ordre. Mansell abandonna pour la sixième fois consécutive. En France, le terrain était sec et ensoleillé mais, quand la compétition se déplaça à Silverstone, le temps était horrible. Prost abandonna en disant que la course était trop dangereuse. Senna s'imposa.

    Le Brésilien décrocha sa victoire suivante en Allemagne, devant Prost, second. Là aussi le terrain était humide et Senna semblait être plus à l'aise dans ces conditions. Senna mena l'essentiel de la course en Hongrie, juste devant Prost qui parvint à le passer brièvement au moment de rattraper des attardés. En Belgique, Senna remporta sa quatrième victoire consécutive. Prost était à nouveau second.

     

    Une percée pour Ferrari

    Alors qu'on y croyait plus, le miracle se produisit : une autre voiture qu'une McLaren remporta une course, à Monza. Ce fut Gerhard Berger sur sa Ferrari qui réussit cet exploit. Ce fut même un doublé pour Ferrari. Prost avait abandonné alors qu'il était en seconde position, sur une panne moteur, tandis que Senna, à l'avant-dernier tour, entra en collision avec Jean-Louis Schlesser qui pilotait chez Williams à la place de Mansell, atteint d'une infection virale. Le Français sembla ne pas voir le Brésilien et ils se touchèrent, ce qui obligea Senna à abandonner devant une foule devenue hystérique. Le fondateur de l'équipe, Enzo Ferrari, aurait aimé voir ce résultat, mais il était mort quelques semaines auparavant.

    McLaren remonta la pente au Portugal. Prost remporta la victoire après une bataille très serrée au départ avec Senna. Le Brésilien dévia sa voiture vers Prost quand celui-ci essaya de le remonter au moment où ils passaient devant les stands. Prost garda le pied à fond et prit la tête. Senna perdit rapidement des places en raison de problèmes de tenue de route, et Ivan Capelli devint le poursuivant direct de Prost et termina second devant Boutsen.

    Prost gagna de nouveau en Espagne où Senna arriva quatrième avec peine à cause de son ordinateur de bord qui lui donnait de fausses informations sur sa consommation de carburant. Au Japon, Senna cala sur la grille et passa le premier virage en 14e position. En se battant comme un lion, il remonta sur Prost et arriva alors en seconde position, 31 tours avant la fin. Huit tours plus tard, il dépassa Prost puis s'en alla tout droit pour gagner sa huitième victoire de 1988 et s'emparer du titre. Prost termina la saison en gagnant en Australie, la dernière course de l'ère des turbos, devant Senna et Piquet.

    CHAMPIONNAT DU MONDE DES PILOTES

    Pos.

    Pilote

    Nat.

    Marque

    Pts

    1

    Ayrton Senna

    Bré

    McLaren-Honda

    90

    2

    Alain Prost

    Fr

    McLaren-Honda

    87

    3

    Gerhard Berger

    Aut

    Ferrari

    41

    4

    Thierry Boutsen

    Bel

    Benetton-Ford

    27

    5

    Michele Alboreto

    It

    Ferrari

    24

    6

    Nelson Piquet

    Bré

    Lotus-Honda

    22

    7

    Ivan Capelli

    It

    March-Judd

    17

     

    Derek Warwick

    GB

    Arrows-Megatron

    17

    9

    Nigel Mansell

    GB

    Williams-Judd

    12

     

    Alessandro Nannini

    It

    Benetton-Ford

    12

    Les onze meilleurs scores comptent

    CHAMPIONNAT DU MONDE DES

    CONSTRUCTEURS

    Pos.

    Marque

    Pts.

    1

    McLaren

    199

    2

    Ferrari

    65

    3

    Benetton

    39

    4

    Arrows

    23

    Lotus

    23

    March

    22

    Williams

    20

    Tyrrell

    5

    Rial

    3

    10

    Minardi

    1

    Championnats : 1989

    Le rouleau compresseur nommé McLaren avançait inexorablement. Cette fois-ci, c'était au tour d'Alain Prost de s'emparer du titre mondial et de rejoindre les rangs serrés des triples champions du monde. Le problème, c'est ses relations devenues tendues avec Senna.

    On ne peut dire que Prost et Senna avaient une attitude un peu puérile. Dans leurs voitures, ils poussaient la mécanique à l'extrême. Et, hors course, ils voulaient faire la même chose, chacun essayant de trouver un petit avantage par rapport à l'autre. Ce n'était pas une situation qui pouvait durer, et donc Prost alla chercher ailleurs, en se dirigeant vers chez Ferrari pour 1990, ce qui fut évidemment une déception pour le patron de McLaren, Ron Dennis.

    En 1989, Nigel Mansell allait être en compétition contre les McLaren avec une nouvelle arme : il avait quitté Williams pour Ferrari afin de piloter à coté de Gerhard Berger. Williams s'était débarrassé de ses moteurs Judd et avait signé un contrat avec Renault qui devait les servir honorablement pendant de nombreuses années.

    Donc, pour la première course, le Grand Prix du Brésil, Senna passa en tête devant Patrese, mais le Brésilien sortit au premier tournant avec Berger, et Patrese arriva en tête au début, mais Mansell les rattrapa bientôt et pu maîtriser la course car Prost se battait avec un embrayage défectueux. Les fans de Ferrari dans le monde entier devinrent véritablement hystériques. L'événement fut assombri par l'accident du pilote français Philippe Streiff qui s'écrasa avec son AGS et se cassa la nuque pendant les essais. Il devait rester paraplégique.

     

    Mauvaise querelle à San Marino

    San Marino était la course suivante, et cette fois-ci Senna ne fit aucune erreur. Cependant, c'est là qu'une partie de l'antagonisme avec Prost se développa. Senna menait, mais la course dut être arrêtée lorsque Berger eut une collision terrible à Tamburello où sa voiture prit feu instantanément. Grâce à l'action rapide des commissaires de pistes, l'Autrichien s'en tira avec une côte cassée et des brûlures superficielles. Prost effectua le meilleur départ au redémarrage, mais Senna fit l'inverse de ce qui avait été entendu avant la course et il prit la tête à Tosa puis il continua sans problèmes pour gagner de 40 secondes. Prost était blême devant cette trahison.

    Et donc, à Monaco, Senna et Prost démarrèrent de la première ligne, leurs McLaren étant libres de toute opposition, laquelle, menée par la Williams de Boutsen, se trouvait plusieurs longueurs de rues derrière. Senna mena sur toute la longueur pour gagner de plus de 50 secondes sur Prost tandis que Martin Brundle ne reçut pas la troisième place à cause d'un problème électrique, et laissa son coéquipier de Brabham, Stefano Modena, revendiquer cette position.

    Berger fut de retour à temps pour Mexico, mais il devait conduire avec une main étroitement bandée. Ensuite, il dut jouer un rôle de soutien, car Senna, après avoir pris la première position, mena pendant toute la course. Prost avait choisi les mauvais pneus et ne put arriver qu'en cinquième position. Mansell arriva en seconde position mais sa boîte de vitesse défaillit, ce qui laissa Patrese et Michele Alboreto de Tyrrell compléter le Podium.

    Juste au moment où Prost commençait à sentir que toute l'équipe était sur Senna, il gagna lui-même le Grand Prix des États-Unis, une course très pénible dans les rues de Phœnix. Senna mena, mais son système électrique s'avéra défectueux, ce qui laissa Prost gagner sur Patrese. La domination de McLaren fut interrompue au Canada car Boutsen marqua sa toute première victoire à la suite de l'abandon des deux McLaren. Malheureusement, Senna abandonna la tête du Grand Prix seulement trois tours avant la fin avec une panne de moteur. Patrese, second de nouveau, en fit un doublé pour Williams.

     

    Prost arrive en tête

    N'ayant pas pu qualifier sa Benetton à Phœnix, car le freinage puissant qui était requis s'avéra trop difficile pour les pieds encore blessés de Herbert, celui-ci fut renvoyé par Benetton, et sa place fut prise au Grand Prix de France par Emanuele Pirro. La journée appartenait à Prost qui mena son Grand Prix sur toute la distance, car Senna abandonna au premier tour. En fait, au premier tour du second départ, car Mauricio Gugelmin provoqua l'arrêt de la course quand sa Leyton House fit un tête-à-queue au premier virage. Mansell était second après un assaut phénoménal, ayant démarré depuis les stands car sa Ferrari avait été endommagée par les acrobaties de Gugelmin. Patrese fut troisième juste devant le débutant de Formule 1, Jean Alesi qui remplaçait Alboreto de chez Tyrrell.

    Encore une fois, Senna ne put marquer de points au Grand Prix de Grande-Bretagne car, placé en tête, il dérapa, laissant Prost gagner sa seconde victoire consécutive. Mansell ravit la foule des supporters avec la seconde place en dépit de retards causés par une crevaison. Nannini fut troisième. Senna se vengea au Grand Prix d'Allemagne. Il menait devant Prost mais avait eut un arrêt au stand très long pour changer les pneus et il émergea en seconde position. Prost était sûr de gagner, mais à trois tours de la fin, sa boîte de vitesses commença à donner des signes de faiblesse et Senna le dépassa. Mansell fut troisième en restant à distance.

    Cependant, la forme de Mansell devait s'améliorer en Hongrie quand il attaqua depuis la 12e position pour gagner dans une course extraordinaire sur un circuit célèbre pour son manque de possibilité de dépassement. Il gagna quatre places au premier tour et finalement arriva devant, après 58 des 77 tours, et personne ne l'en délogea. Senna était à quelque distance derrière en seconde position, Boutsen troisième et Prost quatrième.

    Au Grand Prix de Belgique, le temps était humide, et Senna mena sur toute la distance. Prost résista pour empêcher Mansell d'être second. L'atmosphère chez Lotus était encore plus sombre que le temps lui-même car aucune des deux voitures ne se qualifia. Au Grand Prix d'Italie, le temps était ensoleillé ; c'était une bonne chose, du moins pour Prost, car il gagna devant Berger et Boutsen. Senna mena jusqu'à neuf tours avant la fin quand son moteur cassa.

    Au Portugal, Berger remonta d'une place et gagna sur Prost et Stefan Johansson. Cependant, la course avait été plutôt mouvementée, car Mansell dépassa son stand, recula et fut averti par le drapeau noir. Il n'en tint pas compte, puis Senna ferma la porte sur lui et tous les deux abandonnèrent, ce qui joua merveilleusement en faveur de Prost. Il avait maintenant une avance de 24 points avec encore quatre courses à disputer.

     

    Problèmes pour Mansell

    Mansell quitta Estoril avec une amende de 50 000 dollars pour avoir ignoré les drapeaux noirs. Il fut ensuite disqualifié pour une course, et il ne prit donc pas part au Grand Prix d'Espagne, et menaça de quitter la Formule 1. Cela laissa Senna gagner à son aise avec Berger second et Prost troisième loin derrière.

    Ce qui arriva au Grand Prix du Japon donna le ton pour les années suivantes, car Prost et Senna s'affrontèrent et se disputèrent le Championnat du monde cette fois-ci en faveur du Français. Leur contact survint à sept tours de l'arrivée et l'on vit Senna se précipiter vers l'intérieur dans la chicane. Prost refusa de céder et ils s'accrochèrent tous les deux en sortant de la piste. Prost abandonna immédiatement, mais les commissaires poussèrent Senna pour le tirer d'une position dangereuse ; il dut rentrer au stand pour changer le museau de sa monoplace mais il fut quand même premier au drapeau à damier. Cependant, il fut disqualifié pour avoir reçu une aide extérieure, ce qui donna à Nannini sa première victoire. Patrese et Boutsen furent second et troisième.

    La conduite en condition humide semblait convenir à Boutsen car il termina la saison avec sa seconde victoire dans le Grand Prix d'Australie. Senna était quant à lui victime d'un accident avec Martin Brundle à cause des conditions de pluie rendant la course difficile.

    CHAMPIONNAT DU MONDE DES PILOTES

    Pos.

    Pilote

    Nat.

    Marque

    Pts

    1

    Alain Prost

    Fr

    McLaren-Honda

    76

    2

    Ayrton Senna

    Bré

    McLaren-Honda

    60

    3

    Riccardo Patrese

    It

    Williams-Renault

    40

    4

    Nigel Mansell

    GB

    Ferrari

    38

    5

    Thierry Boutsen

    Bel

    Williams-Renault

    37

    6

    Alessandro Nannini

    It

    Benetton-Ford

    32

    7

    Gerhard Berger

    Aut

    Ferrari

    21

    8

    Nelson Piquet

    Bré

    Lotus-Judd

    12

    9

    Jean Alesi

    Fr

    Tyrrell-Ford

    8

    10

    Derek Warwick

    GB

    Arrows-Ford

    7

    Les onze meilleurs scores comptent

    CHAMPIONNAT DU MONDE DES

    CONSTRUCTEURS

    Pos.

    Marque

    Pts.

    1

    McLaren

    141

    2

    Williams

    77

    3

    Ferrari

    59

    4

    Benetton

    39

    5

    Tyrrell

    16

    6

    Lotus

    15

    7

    Arrows

    13

    8

    Brabham

    8

    Dallara

    8

    10

    Minardi

    6

    Onyx

    6

     

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  • GéGémag.Formula Onel'Univers de la Formule1 

     

    Il était une fois...
    ... la saison 1970

    Championnats : 1970

    Jochen Rindt se tua à Monza alors qu'il menait le championnat pour Lotus, et cet Autrichien très populaire fut le premier champion à titre posthume. Bruce McLaren et Piers Courage se tuèrent également dans ce qui fut considéré comme étant une énième année noire.

    Le grand événement de l'hiver fut l'arrivée de March Engineering. Cette société britannique qui semblait ne sortir de nulle part apparut à la première course avec le nombre impressionnant de cinq voitures à moteur Ford. March réussit son coup de maître en recevant l'approbation de Ken Tyrrell après le retour de Matra avec sa propre équipe et ses voitures propulsées par des V12. L'équipe de série de March avait d'excellent pilotes sous la forme d'Amon et Siffert. Ferrari semblait bien placé avec la nouvelle 312B, et Ickx revint pour la piloter. BRM reçut le soutien de Yardley et produisit la P153, voiture grandement améliorée.

    Brabham n'avait pas gagné depuis le Grand Prix du Canada de 1967, mais il commença l'année par une excellente victoire en Afrique du Sud, avec sa nouvelle BT33. Stewart menait avant de tomber en troisième position derrière la McLaren de Hulme.

     

    March réussit dès le début.

    A Jarama, Stewart donna à March une victoire dans ce qui n'était que la deuxième course de cette marque. Il était talonné par un Brabham en pleine forme, et malheureusement son moteur se brisa. Brabham fit donc une apparition d'avant-scène à Monaco, en repoussant Rindt dans un combat acharné pour la victoire. Mais l'Australien perdit du terrain au dernier tournant, ce qui permit à Rindt de gagner. Une tragédie se produisit avant la course suivante de Belgique, Bruce McLaren se tuant en testant une voiture CanAm à Goodwood. Il avait été un pilier de la Formule 1 depuis 1959.

    BRM n'avait pas gagné depuis Monaco en 1966, mais à Spa, Rodriguez donna à cette équipe une victoire sensationnelle après avoir maintenu à distance la March d'Amon. A Zandvoort ce fut l'apparition tardive de la nouvelle Lotus 72 de Chapman qui remporta une première victoire dans les mains de Rindt. Malheureusement Piers Courage se tua quand la voiture de Tomaso s'écrasa et prit feu. Une nouvelle tête fut le jeune Français François Cevert, qui rejoignit Tyrrell quand Servoz-Gavin se retira brusquement. Rindt et la 72 gagnèrent à Clermont-Ferrand puis de nouveau à Brands Hatch après que Brabham eut une panne de carburant et le jeune Brésilien Emerson Fittipaldi pilota une Lotus 49C de série pour arriver huitième.

    Ickx avait eu une mauvaise saison avec quatre points seulement mais il réagit avec une seconde place dans le Grand Prix d'Allemagne, couru à Hockenheim, et Rindt gagna sa cinquième victoire. En Autriche, Ickx donna à Ferrari une victoire très attendue, en devançant son nouveau coéquipier Clay Regazzoni.

     

    Mort à Monza

    Nouvelle tragédie en exercice à Monza quand Rindt eu un accident mortel après une panne mécanique. Il n'avait que 28 ans. La course se poursuivit sans Lotus et Regazzoni remporta une excellente victoire pour ce qui n'était qu'un cinquième départ. Rindt avait mené la course pour le titre sans problème, et la seule personne qui pouvait l'usurper était Ickx. Il mena Regazzoni dans un doublé pour Ferrari au Canada et termina quatrième à Watkins Glen puis gagna à Mexico. Ce n'était pas assez mais même lui ne voulait pas gagner par défaut.

    Au Canada, on assista à la première apparition d'une autre nouvelle marque. Ken Tyrrell avait construit sa propre voiture pour remplacer March. Elle fit un excellent début dans les mains de Stewart mais dut attendre 1971 pour remporter son premier succès.

    CHAMPIONNAT DU MONDE DES PILOTES

    Pos.

    Pilote

    Nat.

    Marque

    Pts

    1

    Jochen Rindt

    Aut

    Lotus-Ford

    45

    2

    Jacky Ickx

    Bel

    Ferrari

    40

    3

    Clay Regazzoni

    Sui

    Ferrari

    33

    4

    Denny Hulme

    NZ

    McLaren-Ford

    27

    5

    Jack Brabham

    Aus

    Brabham-Ford

    25

    Jackie Stewart

    GB

    March/Tyrrell-Ford

    25

    7

    Chris Amon

    NZ

    March-Ford

    23

    Pedro Rodriguez

    Mex

    BRM

    23

    9

    Jean-Pierre Beltoise

    Fr

    Matra

    16

     10

    Emerson Fittipaldi

    Bré

    Lotus-Ford

    12

    Les six meilleurs scores des sept premières courses et 
    les cinq meilleurs scores des suivantes, comptent

    CHAMPIONNAT DU MONDE DES

    CONSTRUCTEURS

    Pos.

    Marque

    Pts.

    1

    Lotus

    59

    2

    Ferrari

    55

    3

    March

    48

    4

    Brabham

    35

    McLaren

    35

    6

    BRM

    23

    Matra

    23

    8

    Surtees

    3

    Championnats : 1971

    Jackie Stewart remporta son second titre avec une performance dominante pour Tyrrell. Mais une fois de plus, l'année fut assombrie par la mort de deux des héros les plus rapides et les plus populaires sur les circuits.

    Jack Brabham était absent car il s'était retiré à la fin de l'année précédente après 126 départs et 3 championnat. Il refit sa vie comme propriétaire d'équipe et Graham Hill s'enrôla chez lui pour piloter.

    L'équipe March de série eut une très mauvaise saison et les principaux pilotes partirent. Siffert rejoignit son collègue des voitures de sport Porsche, Rodriguez chez BRM, tandis qu'Amon rejoignit l'équipe prometteuse Matra-Simca. Le troisième pilote STP March, Mario Andretti, rallia Ickx et Regazzoni pour devenir le troisième pilote de Ferrari. En début d'année, l'équipe italienne perdit Ignazio Giunti dans un terrible accident de voiture de sport en Argentine.

    Pour renforcer son équipe, March engagea Ronnie Peterson qui avait fait un excellent travail dans une voiture privée l'année précédente. Le Suédois apparut rapidement comme adversaire de qualité, mais en fait il ne gagna jamais de course. En Afrique du Sud, Andretti sur sa Ferrari marque son premier triomphe bien que Hulme semblât devoir gagner pour McLaren. Stewart termina deuxième et suivit cette performance par des victoires à Barcelone et à Monaco. Peterson arriva bon deuxième dans cette dernière course.

    Stewart eut des difficultés sur la piste mouillée de Zandvoort et termina malheureusement onzième tandis que Ickx gagna pour Ferrari. Le Grand Prix de France se déplaça dans les installations modernes de Paul Ricard, où Stewart et Cevert marquèrent un excellent doublé. Peu après, le héros de BRM, Rodriguez, qui avait terminé second en Hollande, se tua dans une course de voiture de sport peu importante au Norisring.

    Stewart gagna de nouveau à Silverstone, suivi par Peterson puis au Nurburgring, lui-même et Cevert remportèrent à nouveau un doublé. BRM refit surface grâce à une victoire exceptionnelle de Siffert en Autriche et une autre, encore plus spectaculaire pour Peter Gethin à

    Monza. En Autriche, peu de personnes remarquèrent le modeste début de Niki Lauda dans une March louée, tandis qu'à Monza, Amon semblait devoir marquer sa première victoire dans la Matra-Simca - jusqu'à ce qu'il arrachât accidentellement sa visière dans les derniers tours. Il termina sixième.

     

    Une bonne année pour Jackie Stewart

    Le moteur de Stewart s'était cassé en Italie, mais le pilote revint en pleine forme avec une victoire au Canada, Peterson finissant à la deuxième place. A Watkins Glen, ce fut au tour de François Cevert de marquer sa première victoire, après que Stewart fut redescendu en cinquième position à cause de problèmes de pneus. Mais le titre lui était déjà acquis depuis longtemps. Peterson fut la grande révélation de l'année en terminant second dans le championnat grâce à ses résultats réguliers. Cevert, autre jeune pilote brillant, prit la troisième position.

    Lotus eut une année décevante, car cette marque ne put réussir à gagner une seule course durant la saison pour la première fois depuis 1960. Des effort considérables furent fournis en vain pour une voiture à turbine à gaz dérivée de la course d'Indy, et qui fut très décevante. Au mois d'octobre, autre tragédie, Siffert se tua quand sa BRM s'écrasa et prit feu dans une course hors championnat à Brands Hatch. Ce fut une triste fin pour la saison.

    CHAMPIONNAT DU MONDE DES PILOTES

    Pos.

    Pilote

    Nat.

    Marque

    Pts

    1

    Jackie Stewart

    GB

    Tyrrell-Ford

    62

    2

    Ronnie Peterson

    Sué

    March-Ford

    33

    3

    François Cevert

    Fr

    Tyrrell-Ford

    26

    4

    Jacky Ickx

    Bel

    Ferrari

    19

     

    Jo Siffert

    Sui

    BRM

    19

    6

    Emerson Fittipaldi

    Bré

    Lotus-Ford

    16

    7

    Clay Regazzoni

    Sui

    Ferrari

    13

    8

    Mario Andretti

    It

    Ferrari

    12

    9

    Chris Amon

    NZ

    Matra-Simca

    9

     

    Peter Gethin

    GB

    BRM

    9

     

    Denny Hulme

    NZ

    BRM

    9

     

    Pedro Rodriguez

    Mex

    BRM

    9

     

    Reine Wisell

    Sué

    Lotus-Ford

    9

    Les cinq meilleurs scores des six premières courses et 
    les quatre meilleurs scores des suivantes, comptent

    CHAMPIONNAT DU MONDE DES

    CONSTRUCTEURS

    Pos.

    Marque

    Pts.

    1

    Tyrrell

    73

    2

    BRM

    36

    3

    March

    34

    4

    Ferrari

    33

    5

    Lotus

    21

    6

    McLaren

    10

    7

    Matra

    9

    8

    Surtees

    8

    Championnats : 1972

    Lotus revint de nouveau en haut du podium. Son héros en puissance, Emerson Fittipaldi, qui avait fait naître beaucoup d'espoirs l'année précédente, devint le plus jeune champion. Aucun autre ne put soutenir un tel challenge durant toute la saison.

    Lotus arriva en 1972 équipé d'une version améliorée du châssis 72, avec une nouvelle gamme de coloris spectaculaire. Gold Leaf avait été remplacé par les couleurs noir et or de John Player Special. La marque de cigarettes devait s'identifier entièrement à la voiture qui fut rapidement connue sous le nom de JPS. D'autres sponsors avaient été également remarqués. Yardley quitta BRM pour rejoindre McLaren en pleine dynamique, chez qui Hulme avait pour partenaire Peter Revson revenant après un début difficile dans le milieu des années soixante. Cependant, Marlboro devient sponsor de BRM qui, dans ce qui s'avéra être un plan trop ambitieux, fit courir cinq voitures par courses. Il y eut quelques changements chez Brabham qui fut acheté par l'homme d'affaires Bernie Ecclestone. Hill fut rejoint par Carlos Reutemann d'Argentine, le premier talent à sortir de ce pays depuis les années 1950.

    Le nouveau venu Reutemann étonna quand il prit la pôle position pour son premier Grand Prix à Buenos Aires, mais la situation revint à la normale sur le terrain quand il dut rentrer au stand pour changer les pneus, et Stewart gagna sur Hulme. Le Néo-Zélandais remonta de position en Afrique du Sud, donnant à McLaren sa première victoire depuis le Grand Prix du Mexique en 1969.

    Fittipaldi offrit sa première victoire à JPS dans la manifestation hors championnat de Brands Hatch, puis il domina le Grand Prix espagnol. A

    Monaco ce fut une surprise totale quand, dans des conditions humides, Beltoise fit une excellente course pour BRM. Ce devait être la dernière victoire pour cette marque.

    Fittipaldi gagna sur la nouvelle et quelque peu inintéressante piste de Nivelles en Belgique, et Stewart triompha à Clermont-Ferrand après qu'Amon perdit de nouveau une course dans les derniers tours, cette fois sur une crevaison. La Ferrari de Ickx mena le Grand Prix de Grande-Bretagne jusqu'à ce que le Belge subisse une fuite d'huile, ce qui permit à Fittipaldi de gagner. Ickx prit sa revanche par une victoire au Nurburgring, devant son coéquipier Regazzoni. Fittipaldi gagna la course suivante en Autriche puis triompha de nouveau à Monza pour obtenir le titre.

    La chance mitigée de Stewart

    Stewart n'avait pas eu beaucoup de chance mais une nouvelle voiture introduite en Autriche apporta une amélioration. Il termina la saison avec des victoires à Mosport et Watkins Glen en devançant Revson dans la première course et Cevert dans la seconde. C'était suffisant pour que Jackie réalise tardivement la seconde place au championnat devant Hulme. Peterson eut une mauvaise saison. La nouvelle voiture de March tomba en panne et un modèle légèrement plus performant fut construit à la hâte. Cependant Peterson avait impressionné les personnes bien placées : Pour 1973, il put piloter une Lotus à coté du champion Fittipaldi.

    Mais il y eut aussi de mauvaises nouvelles pour le pays de Ronnie Peterson. En juin, le vétéran Jo Bonnier se tua quand sa Lola s'écrasa au Mans. Il avait couru de 1957 à 1971 mais jamais il n'avait récupéré la forme qui avait donné à BRM sa première victoire en 1959.

    CHAMPIONNAT DU MONDE DES PILOTES

    Pos.

    Pilote

    Nat.

    Marque

    Pts

    1

    Emerson Fittipaldi

    Bré

    Lotus-Ford

    61

    2

    Jackie Stewart

    GB

    Tyrrell-Ford

    45

    3

    Denny Hulme

    NZ

    McLaren-Ford

    39

    4

    Jacky Ickx

    Bel

    Ferrari

    27

    5

    Pete Revson

    EU

    McLaren-Ford

    23

    6

    François Cevert

    Fr

    Tyrrell-Ford

    15

    Clay Regazzoni

    Sui

    Ferrari

    15

    8

    Mike Hailwood

    GB

    Surtees-Ford

    13

    9

    Chris Amon

    NZ

    Matra

    12

    Ronnie Peterson

    Sué

    March-Ford

    12

    Les cinq meilleurs scores des six premières courses et 
    les cinq meilleurs scores des suivantes, comptent

    CHAMPIONNAT DU MONDE DES

    CONSTRUCTEURS

    Pos.

    Marque

    Pts.

    1

    Lotus

    61

    2

    Tyrrell

    51

    3

    McLaren

    47

    4

    Ferrari

    33

    5

    Surtees

    18

    6

    March

    15

    7

    BRM

    14

    8

    Matra

    12

    9

    Brabham

    7

    Championnats : 1973

    Jackie Stewart acquit son troisième titre après une dure bataille avec Lotus et décida de partir alors qu'il était au sommet de sa gloire. Une fois de plus, la saison fut assombrie, cette fois-ci par les décès de François Cevert et du nouveau, Roger Williamson.

    La chance sembla sourire à l'équipe de Colin Chapman cette saison. Fittipaldi et Peterson constituaient deux pilotes de haut niveau qui ne pouvaient qu'ajouter un plus à la réussite de l'équipe Lotus, mais certains se rappelaient la fois précédente où l'équipe avait réunit Rindt et Hill en 1969 – et ce fut Stewart qui gagna le championnat.

    Stewart et Cevert étaient devenus de bon associés comme Hulme et Revson chez McLaren. Chez Ferrari, Ickx fut rejoint par le petit Arturo Merzario qui avait gagné quelques courses en 1972 , Regazzoni rejoignit Marlboro BRM. Une nouvelle marque intriguait : la Shadow financée par les américains. Les sinistres voitures noires étaient pilotées par Jackie Olivier et Georges Follmer, un vétéran américain sans expérience de Formule 1. Graham Hill quitta Brabham pour créer sa propre équipe.

     

    Fittipaldi commence bien.

    Le début de Fittipaldi pour la défense de son titre se déroula comme dans un rêve, car il gagna aussi bien en Argentine que dans son pays natal, le Brésil. La première course n'était certainement pas facile, car Regazzoni et Cevert menaient avant de rencontrer des problèmes. En Afrique du Sud, McLaren introduisit la très moderne M23, qui devait avoir une longévité de 6 saisons. Hulme la mena à la pole position, mais retomba cinquième car Stewart marqua une excellente victoire après un mauvais accident aux essais. Hailwood devint le héros dans la course car il sauva Regazzoni de sa voiture en feu. Fittipaldi marqua une troisième victoire en Espagne, puis Stewart en ajouta une seconde en Belgique.

    Jackie Stewart gagna de nouveau à Monaco ce qui fit trois victoires chacun pour les principaux concurrents. Cette course vit le début du Britannique James Hunt, dans une March appartenant à l'aristocrate Lord Hesketh.

    Pour la première fois, la Suède accueillit une course sur le circuit d'Anderstorp et bien que le héros local Peterson y réussit une pôle position, Hulme donna à la M23 sa première victoire. Ronnie eut sa revanche en France, marquant finalement sa première victoire après beaucoup de malchance dans les premières courses. Cela ne changea pas beaucoup à

    Silverstone car la course fut arrêtée après un carambolage déclenché par Jody Scheckter. Revson gagna la course reprise, après que Stewart eut dérapé.

     

    Accident mortel à Zandvoort

    Nouvelle tragédie à Zandvoort : Roger Williamson se tua dans un accident grave, alors que ce n'était que sa seconde course. Stewart et Cevert firent un doublé, chose qu'ils répétèrent en Allemagne. En Autriche, Peterson laissa passer Fittipaldi mais gagna malgré tout quand ce dernier abandonna. A Monza, Peterson et Fittipaldi finirent ensembles, mais le titre alla à Stewart. Après un arrêt au début, il fonça sur la piste pour obtenir une incroyable quatrième place. Revson gagna la course chaotique sur une piste mouillée au Canada, où l'on vit la première utilisation d'une pace-car en Formule 1. 

    Le show se transporta ensuite à Watkins Glen où Stewart avait l'intention de gagner son centième et dernier Grand Prix. Mais Cevert se tua aux essais et Tyrrell se retira. C'était une fin tragique pour une saison d'adieu fantastique pour JPS. Dans cette course, Peterson ramassa une quatrième victoire mais il était talonné par Hunt dont les performances s'amélioraient rapidement.

     

    CHAMPIONNAT DU MONDE DES PILOTES

    Pos.

    Pilote

    Nat.

    Marque

    Pts

    1

    Jackie Stewart

    GB

    Tyrrell-Ford

    71

    2

    Emerson Fittipaldi

    Bré

    Lotus-Ford

    55

    3

    Ronnie Peterson

    Sué

    Lotus-Ford

    52

    4

    François Cevert

    Fr

    Tyrrell-Ford

    47

    5

    Pete Revson

    EU

    McLaren-Ford

    38

    6

    Denny Hulme

    NZ

    McLaren-Ford

    26

    7

    Carlos Reutemann

    Arg

    Brabham-Ford

    16

    8

    James Hunt

    GB

    March-Ford

    14

    9

    Jacky Ickx

    Bel

    Ferrari

    12

    10

    Jean-Pierre Beltoise

    Fr

    BRM

    9

    Les sept meilleurs scores des huit premières courses et 
    les six meilleurs scores des suivantes, comptent

    CHAMPIONNAT DU MONDE DES

    CONSTRUCTEURS

    Pos.

    Marque

    Pts.

    1

    Lotus

    92

    2

    Tyrrell

    82

    3

    McLaren

    58

    4

    Lotus

    42

    5

    Brabham

    35

    6

    Hesketh

    15

    7

    BRM

    10

    8

    Shadow

    7

    9

    March

    6

    10

    Iso

    4

    Championnats : 1974

    Ce fut l'un des championnats les plus serrés depuis des années, dans lequel Fittipaldi et Regazzoni s'affrontèrent pour la plus haute marche du podium. Dans une finale spectaculaire, Fittipaldi remporta son second titre – une première pour la marque McLaren. Denny Hulme se retira à la fin de l'année.

    L'hivers de 1973-74 fut l'un des plus actifs dont on se souvienne. Le grand événement fut que Fittipaldi quitta Lotus pour rejoindre McLaren accompagné d'un important soutien de Texaco et Marlboro. Hulme resta son coéquipier, tandis qu'une troisième voiture – sous les couleurs de Yardley – fut inscrite pour Hailwood.

    Ickx quitta Ferrari pour rejoindre Peterson chez Lotus, tandis que Tyrrell se trouva en manque de deux nouveaux pilotes. Il engagea Scheckter de McLaren et le nouveau français Patrick Depailler. Revson quitta aussi McLaren pour rejoindre le jeune français Jean-Pierre Jarier chez Shadow. L'équipe de Hill passa du châssis Shadow au châssis Lola, tandis que Hesketh construisit sa propre voiture pour Hunt. BRM avait de nouveaux sponsors français et Beltoise mena un escadron de trois pilotes français (Henri Pescarolo et François Migault). La carrière d'Amon fit un plongeon quand il essaya de faire fonctionner sa propre équipe.

     

    Remue-ménage chez Ferrari

    Le personnel fut changé chez Ferrari et une voiture entièrement nouvelle fut produite. Regazzoni rejoignit cette marque après une année chez BRM et amena avec lui Lauda dont les performances avaient été prometteuses. Depuis le début, le dispositif Ferrari s'avéra compétitif. Hulme gagna la première course en Argentine mais Regazzoni se qualifia au premier rang et Lauda prit la seconde place dans la course.

    Au Brésil, Peterson et Fittipaldi s'affrontèrent pour la première place mais le Suédois creva, ce qui laissa Emerson donner une victoire à McLaren. Reutemann avait aussi mené cette course à son début et eut finalement de bons résultats à Kyalami – ce qui était le premier succès de Brabham depuis exactement quatre ans. Malheureusement Revson se tua au cours d'essais avant la course dans un accident avec la Shadow.

    A Jarama, les atouts de Ferrari produisirent des résultats quand Lauda gagna. Fittipaldi marqua une seconde victoire à Nivelles puis Peterson triompha à Monaco. Deux semaines plus tard les nouveaux pilotes Scheckter et Depailler de Tyrrell marquèrent un brillant doublé en Suède.

    Lauda et Regazzoni réalisèrent aussi un doublé pour Ferrari dans le Grand Prix de France, sur la nouvelle piste de Dijon, puis Scheckter prit la seconde place à Brands Hatch. Lauda mena la course jusqu'à ce qu'une crevaison vienne annihiler ses chances de victoire près de la fin, et sa sortie des stands fut malencontreusement bloquée par des observateurs et une voiture officielle. Il reçut finalement la cinquième place. Au Nurburgring, Lauda partit en trombe au premier tour, laissant Regazzoni sauver la face pour Ferrari. Reutemann gagna en Autriche puis Peterson fut premier à Monza quand les Ferrari rencontrèrent des difficultés.

    Fittipaldi remporte la palme

    Fittipaldi établit sa position dans l'avant-dernière course de Mosport en gagnant devant Regazzoni. Ce qui est incroyable, c'est qu'ils arrivèrent à la dernière course avec le même nombre de points. Une quatrième place était suffisante pour Emerson, ses rivaux n'établissant aucun score. McLaren vainquit ainsi Ferrari pour le titre constructeur. Mais la course fut assombrie par la mort du nouveau pilote autrichien Helmuth Koinigg. Les courses d'Amérique du Nord virent le début de deux marques intéressantes des États-Unis, qui avaient été très longtemps sans représentation dans la Formule 1. Penske et Parnelli projetaient de participer à la compétition en Europe.

     

    CHAMPIONNAT DU MONDE DES PILOTES

    Pos.

    Pilote

    Nat.

    Marque

    Pts

    1

    Emerson Fittipaldi

    Bré

    McLaren-Ford

    55

    2

    Clay Regazzoni

    Sui

    Ferrari

    52

    3

    Jody Scheckter

    RAS

    Tyrrell-Ford

    45

    4

    Niki Lauda

    Aut

    Ferrari

    38

    5

    Ronnie Peterson

    Sué

    Lotus-Ford

    35

    6

    Carlos Reutemann

    Arg

    Brabham-Ford

    32

    7

    Denny Hulme

    NZ

    McLaren-Ford

    20

    8

    James Hunt

    GB

    Hesketh-Ford

    15

    9

    Patrick Depailler

    Fr

    Tyrrell-Ford

    14

    10

    Mike Hailwood

    GB

    McLaren-Ford

    12

     

    Jacky Ickx

    Bel

    Lotus-Ford

    12

    Les sept meilleurs scores des huit premières courses et 
    les six meilleurs scores des suivantes, comptent

    CHAMPIONNAT DU MONDE DES

    CONSTRUCTEURS

    Pos.

    Marque

    Pts.

    1

    McLaren

    73

    2

    Ferrari

    65

    3

    Tyrrell

    52

    4

    Brabham

    22

    5

    March

    14

    6

    BRM

    12

    Ferrari

    12

    8

    Shadow

    9

    9

    Surtees

    7

    10

    Iso

    2

    Championnats : 1975

    Niki Lauda domina la saison avec brio. Incroyable mais vrai, c'était le premier championnat de Ferrari depuis que Surtees avait triomphé onze années auparavant. La mort de Graham Hill dans un accident d'avion termina l'année de façon tragique.

    Il n'y eut pas beaucoup de changements parmi les principaux pilotes au cours de la saison d'hiver. Graham Hill projetait de passer de Lola à sa propre équipe Hill. Après les deux premières courses, il annonça qu'il se retirait après le nombre incroyable de 176 départs.

    Jean-Pierre Jarier avait montré un certain flair à plusieurs occasions mais personne ne s'attendait à ce qu'il commence la nouvelle saison comme il le fit. Il donna à Shadow sa première pôle en Argentine mais ne put démarrer à cause d'une rupture de transmission pendant le tour d'échauffement. Fittipaldi gagna pour McLaren, devant la Hesketh de Hunt après que l'Anglais eut perdu la tête de la course à cause d'une erreur.

    Au Brésil, Jarier arriva de nouveau en pôle position et mena pendant 28 tours avant d'abandonner. Pace marqua une première victoire populaire dans son pays natal, devant le héros local Fittipaldi. Pace et Reutemann furent tous les deux au premier rang en Afrique du Sud mais Scheckter marqua une victoire pour Tyrrell.

     

    Désastre à Montjuich

    En Espagne, ce furent les Ferrari qui fixèrent l'allure avec Lauda et Regazzoni en premier. Mais  cette manifestation fut quelque peu gâchée par un différent sur les normes de sécurité à la piste de Montjuich Park. On réussit finalement à éviter le boycott mais la course fut chaotique. La moitié des voitures eurent des accidents, y compris les Ferrari. Rolf Stommelen mena dans la Hill mais eut un accident à cause de la rupture d'une aile arrière, ce qui tua plusieurs spectateurs. On arrêta bientôt la course alors que Mass était en tête.

    Dans une course sur piste mouillée à Monaco, Lauda et la 312T arrivèrent premiers en gagnant sur Fittipaldi. Lauda suivit avec des victoires à Zolder et Anderstorp. A Zandvoort ce fut une première victoire populaire pour Hunt et l'équipe Hesketh. Ni les uns ni les autres n'avaient été pris au sérieux quand ils commencèrent deux années auparavant, mais James Hunt était devenu un pilote de premier rang et en Hollande il battit Lauda dans un combat spectaculaire sur piste mouillée et sèche. Le résultat fut inversé quand Lauda gagna dans les conditions ensoleillées de Paul Ricard.

     

    Le Chaos de Silverstone

    La pluie revint à Silverstone pour un autre week-end spectaculaire qui vit quinze voiture accidentées. Pryce étonna tout le monde et surtout lui-même en décrochant la pôle position, Pace, Regazzoni, Jarier et Hunt se relayèrent tous pour venir en tête. Quand les accidents amenèrent un drapeau rouge, Fittipaldi était déjà devant. Ce fut en fait sa dernière victoire de Formule 1.

    En Allemagne, il ne resta plus que Reutemann car la plupart de ses concurrents eurent des crevaisons puis en Autriche la pluie et la confusion furent de nouveau un facteur important. Le populaire Brambilla était devant quand la course fut écourtée pour donner à l'équipe March sa première victoire depuis 1970. Il se produisit cependant un événement tragique quand le pilote américain Mark Donohue écrasa sa Penske inscrite par March en cours d'entraînement ; il mourut à la suite de lésions cérébrales.

    Lauda avait tranquillement amassé des points et obtint son premier titre avec une troisième position à Monza, où son coéquipier Regazzoni gagna. Il ne restait que Watkins Glen et Lauda ajouta une autre victoire. Jusqu'à présent c'était la plus mauvaise saison pour Lotus, Peterson et Ickx perdant leur temps avec l'ancienne 72. Au mois de novembre, une tragédie choqua le monde de la course : à son retour d'une session d'essais à Paul Ricard, Hill eut un accident d'avion. Le double champion mondial et plusieurs personnes de son équipe furent tués.

    CHAMPIONNAT DU MONDE DES PILOTES

    Pos.

    Pilote

    Nat.

    Marque

    Pts

    1

    Niki Lauda

    Aut

    Ferrari

    64,5

    2

    Emerson Fittipaldi

    Bré

    McLaren-Ford

    45

    3

    Carlos Reutemann

    Arg

    Brabham-Ford

    37

    4

    James Hunt

    GB

    Hesketh-Ford

    33

    5

    Clay Regazzoni

    Sui

    Ferrari

    25

    6

    Carlos Pace

    Bré

    Brabham-Ford

    24

    7

    Jochen Mass

    All

    McLaren-Ford

    20

     

    Jody Scheckter

    RAS

    Tyrrell-Ford

    20

    9

    Patrick Depailler

    Fr

    Tyrrell-Ford

    12

    10

    Tom Pryce

    GB

    Shadow-Ford

    8

    Les sept meilleurs scores des huit premières courses et 
    les cinq meilleurs scores des suivantes, comptent

    CHAMPIONNAT DU MONDE DES

    CONSTRUCTEURS

    Pos.

    Marque

    Pts.

    1

    Ferrari

    72,5

    2

    Brabham

    54

    3

    McLaren

    53

    4

    Hesketh

    33

    5

    Tyrrell

    25

    6

    Shadow

    9,5

    7

    Lotus

    9

    8

    March

    6,5

    9

    Williams

    6

    10

    Parnelli

    5

    Championnats : 1976

    Cette saison fut la plus spectaculaire de l'histoire de la Formule 1. Niki Lauda survécut à un terrible accident en Allemagne et fut de nouveau en mesure de piloter, mais James Hunt le battit au titre dans la finale japonaise.

    Comme en 1974, Emerson Fittipaldi fut au centre de l'actualité. Après deux années il décida de quitter McLaren et de rejoindre l'écurie de son frère, Copersucar. McLaren restait sans pilote numéro 1 mais cette coïncidence fut parfaite.

    Lord Hesketh avait décidé de dissoudre son équipe très compétitive et Hunt se trouva sans emploi. Mais il ne lui fallut pas longtemps pour trouver une place auprès de McLaren. Ferrari, Shadow, Brabham et Tyrrell continuèrent comme auparavant mais avec quelques nouveautés.

    Brabham obtint les moteurs d'Alfa, mais Tyrrell étonna tout le monde en annonçant une voiture à six roues, la P34. Chez Lotus c'était la confusion. Chapman conçut une nouvelle voiture, la 77. Ickx partit pour rejoindre Wolf-Williams et Peterson fut rejoint en dernière course par Andretti, pilote qui avait exercé chez Lotus en 1968-69. Ni l'un ni l'autre n'étaient certains de rester et la situation s'aggrava quand ils furent victimes d'une collision dans la première course du championnat au Brésil.

    Une fois de plus, Jarier brilla à Interlagos, tandis que Hunt gagna la confiance de McLaren avec sa pole position. Mais Lauda commença, tout comme il avait finit sa saison précédente, par une victoire. Hunt fut en pole position à Kyalami, mais Lauda gagna de nouveau. Peterson avait quitté Lotus pour rejoindre March. Il y eut une exaltante addition au calendrier : une course dans les rues de Long Beach en Californie, appelée US Grand Prix West. Regazzoni mena du début à la fin.

     

    La Tyrrell à six roues

    La saison européenne commença à Jarama. Toutes les voitures étaient différentes car les nouvelles règles interdisaient les boîtes à air relevées et la course vit le début des six roues des monoplaces de l'équipe Tyrrell. Hunt battit Lauda mais fut disqualifié quand on s'aperçut que sa voiture était un peu trop large. Lauda gagna en Belgique et à Monaco, et Hunt ne fit de score ni à l'une ni à l'autre. En Suède, ce fut un formidable doublé pour les six roues, Scheckter devançant Depailler.

    La chance de Hunt tourna chez Paul Ricard car les Ferrari eurent des accidents et il gagna facilement. La même semaine, il était de nouveau gagnant en Espagne mais à Brands Hatch la chance ne lui sourit pas. Lauda et Regazzoni entrèrent en collision au premier virage, Hunt ne put passer et la course fut arrêtée. Il gagna le nouveau départ dans un style brillant mais il fut encore disqualifié. Cela donna à Lauda une autre victoire.

     

    Un miracle au Nurburgring

    En Allemagne, ce fut un désastre quand Lauda fut gravement brûlé dans un terrible accident et à  deux doigts de mourir (il reçut l'extrême onction). Hunt gagna la course mais le monde attendait des nouvelles de Lauda. Celui-ci récupéra miraculeusement et entama une convalescence remarquable. Tout aussi incroyable que cela puisse paraître, Lauda était de retour à Monza où Peterson gagna pour March, et Niki termina quatrième. Hunt ne marqua pas de point mais il eut sa revanche avec des victoires à Mosport et Watkins Glen. Cela le rapprocha à trois point de Lauda et le grand cirque de la Formule 1 se transporta à

    Fuji pour le dernier Grand Prix japonais. Le temps était terrible et Lauda abandonna immédiatement refusant de courir plus longtemps dans de telles conditions. Dans une poursuite excitante, Hunt revint après un arrêt pour les pneus et obtint une troisième place suffisante pour emporter le titre.

    CHAMPIONNAT DU MONDE DES PILOTES

    Pos.

    Pilote

    Nat.

    Marque

    Pts

    1

    James Hunt

    GB

    McLaren-Ford

    69

    2

    Niki Lauda

    Aut

    Ferrari

    68

    3

    Jody Scheckter

    RAS

    Tyrrell-Ford

    49

    4

    Patrick Depailler

    Fr

    Tyrrell-Ford

    39

    5

    Clay Regazzoni

    Sui

    Ferrari

    31

    6

    Mario Andretti

    EU

    Parnelli/Lotus-Ford

    22

    7

    Jacques Laffite

    Fr

    Ligier-Matra

    20

    John Watson

    GB

    Penske-Ford

    20

    9

    Jochen Mass

    All

    McLaren-Ford

    19

    10

    Gunnar Nilsson

    Sué

    Lotus-Ford

    11

    Les sept meilleurs scores des huit premières courses et 
    les sept meilleurs scores des suivantes, comptent

    CHAMPIONNAT DU MONDE DES

    CONSTRUCTEURS

    Pos.

    Marque

    Pts.

    1

    Ferrari

    83

    2

    Mclaren

    71

    Tyrrell

    71

    4

    Lotus

    29

    5

    Ligier

    20

    Penske

    20

    7

    March

    19

    8

    Shadow

    10

    9

    Brabham

    9

    10

    Surtees

    7

    Championnats : 1977

    Niki Lauda n'était certainement pas le pilote le plus rapide, mais c'était un adversaire de taille et les Ferrari s'avérèrent extrêmement fiables. Il réussit à battre des candidat dangereux comme Andretti, Hunt et Scheckter pour décrocher son second titre.

    Après trois saisons, Scheckter quitta Tyrrell pour rejoindre une nouvelle équipe intéressante, Walter Wolf Racing. Hunt et Mass restèrent chez McLaren pour piloter la nouvelle M26 qui remplaçait la vieille M23 et, avant même la fin de 1976, Reutemann quitta Brabham pour rejoindre Ferrari. Peterson remplaça Scheckter chez Tyrrell, et Watson quitta l'équipe Penske désormais défunte pour remplacer Reutemann chez Brabham.

     

    Le début de la 78

    Chapman avait présenté une nouvelle surprise en fournissant à Andretti et son nouveau coéquipier Gunnar Nilsson l'étonnante 78, la première voiture à effet de sol. Elle avait les courbes latérales proéminentes avec des jupes coulissantes qui exerçaient une force coulissante vers le bas. La toute dernière Brabham Alfa était rapide, Watson menant la course d'ouverture en Argentine jusqu'à ce qu'elle cède. Les coéquipiers Pace et Hunt menèrent également, mais la victoire revint à Scheckter et à la nouvelle Wolf.

    Ferrari était également compétitif. Reutemann gagna au Brésil, puis, à Kyalami, Lauda marqua sa première réussite depuis son accident. La course fut gâchée par la mort de Tom Pryce, le Gallois, qui heurta un commissaire qui traversait la piste. De plus, avant que la course suivante ait lieu, Carlos Pace mourut dans un accident d'avion. Scheckter mena pendant la plus grande partie de la course à Long Beach mais, après sa crevaison, Andretti passa devant pour donner à la Lotus 78 sa première victoire. Il en ajouta rapidement une deuxième en Espagne.

    Scheckter gagna sa seconde victoire de la saison à Monaco, qui fut aussi la centième victoire pour le Cosworth DFV. En Belgique, ce fut une course particulièrement humide où régna la confusion, et le gagnant qui en émergea fut Nilsson dans la seconde Lotus. Hunt n'avait pas eu de chance dans la défense de son titre, mais à Silverstone il battit Watson dans un duel splendide. Durant cette course, on assista au début de la Renault de Jean-Pierre Jabouille et de son moteur turbocompressé V6.

     

    Succès pour Lauda

    Lauda marqua la centième victoire de Goodyear à Hockenheim et, une fois de plus, l'Autriche produisit un résultat inhabituel, avec l'Autrichien Jones qui donna à la Shadow sa première victoire dans une autre course sur terrain mouillé.

    Pendant l'été, ce fut toute une série de pannes de moteur Cosworth. Andretti eut quatre pannes de suite, et Hunt et Scheckter en souffrirent également. Cependant, Lauda ramassait tranquillement les points, et marqua une autre victoire en Hollande. La voiture de Mario résista suffisamment longtemps pour lui permettre de gagner à Monza. A Watkins Glen, dans des conditions atmosphériques humides, Hunt gagna après l'accident de Stuck, mais ce fut la quatrième place de Lauda qui décida du titre. Avec cela, il quitta Ferrari.

    Il restait encore deux courses à courir. Scheckter gagna au Canada après que Mass ait poussé son coéquipier Hunt hors du circuit. James termina en beauté par une victoire au Japon où cette fois le soleil brillait. Mais cette course fut gâchée par la mort de deux spectateurs après que la voiture du jeune nouveau de Ferrari, Gilles Villeneuve, s'embrocha avec celle de Peterson et passa par dessus la barrière.

    Fittipaldi eut une autre mauvaise saison avec sa propre voiture bien qu'il arrivât de temps en temps dans les six premiers, tandis que Peterson et Depailler se débattirent toute l'année avec la toute dernière voiture à six roues. A la fin de l'année, Tyrrell abandonna cette conception. Par contre le vétéran Regazzoni réalisa de grandes choses avec sa petite équipe Ensign, ramassant quelques points.

    CHAMPIONNAT DU MONDE DES PILOTES

    Pos.

    Pilote

    Nat.

    Marque

    Pts

    1

    Niki Lauda

    Aut

    Ferrari

    72

    2

    Jody Scheckter

    RAS

    Wolf-Ford

    55

    3

    Mario Andretti

    EU

    Lotus-Ford

    47

    4

    Carlos Reutemann

    Arg

    Ferrari

    42

    5

    James Hunt

    GB

    McLaren-Ford

    40

    6

    Jochen Mass

    All

    McLaren-Ford

    25

    7

    Alan Jones

    Aus

    Shadow-Ford

    22

    8

    Patrick Depailler

    Fr

    Tyrrell-Ford

    20

     

    Gunnar Nilsson

    Sué

    Lotus-Ford

    20

    10

    Jacques Laffite

    Fr

    Ligier-Matra

    18

    Les huit meilleurs scores des neuf premières courses et 
    les sept meilleurs scores des suivantes, comptent

    CHAMPIONNAT DU MONDE DES

    CONSTRUCTEURS

    Pos.

    Marque

    Pts.

    1

    Ferrari

    95

    2

    Lotus

    62

    3

    McLaren

    60

    4

    Wolf

    55

    5

    Brabham

    27

    Tyrrell

    27

    7

    Shadow

    23

    8

    Ligier

    18

    9

    Copersucar

    11

    10

    Ensign

    10

    Championnats : 1978

    Mario Andretti décrocha le titre après une brillante démonstration au volant de la merveilleuse Lotus 79 de Colin Chapman. Mais Mario n'était pas dans le meilleur état d'esprit, car son coéquipier Ronnie Peterson succomba à ses blessures après un accident à Monza

    Personne ne semblait trouver les secrets de la Lotus 78 et les équipes rivales eurent encore un choc quand Colin Chapman introduisit la belle 79. Il avait aussi un nouveau second pilote : Peterson était de retour chez Lotus et anxieux de rétablir sa réputation. Cependant, Nilsson partit pour rejoindre Arrows, équipe formée par un groupe qui s'était détaché de Shadow. Un autre ancien pilote de Shadow, Alan Jones, rejoignit ce qui constituait en fait une nouvelle équipe.

    Le nouveau Didier Pironi se joignit à Depailler dans la Tyrrell 008 à quatre roues tandis que Patrick Tambay remplaça Mass chez McLaren. Villeneuve reçut une place à temps complet chez Ferrari au coté de Reutemann. La nouvelle 312T3 était une machine superbe et l'équipe italienne adopta Michelin qui avait été introduit par Renault à la Formule 1.

     

    L'année Andretti

    Commençant la saison avec la vieille 78, Andretti gagna en Argentine, avec Lauda en deuxième position. Au Brésil, Reutemann gagna pour Ferrari, et Fittipaldi réussit finalement à arriver en seconde position dans la " voiture familiale ". Kyalami était une course classique. Patrese mena dans la nouvelle Arrows et la course se termina par un fabuleux duel entre Peterson et Depailler, Ronnie gagnant de justesse. 

    Villeneuve se fit remarquer à Long Beach, prenant la tête jusqu'à ce qu'il heurte Regazzoni, ce qui permit à Reutemann de faire un score. C'est à Monaco que Depailler gagna finalement sa première victoire. En Belgique, Mario avait débuté avec la 79 et avait donné une idée de ses intentions en disparaissant dans le lointain, avec Peterson en seconde position dans la 78. Ils marquèrent un autre doublé à Jarama.

    Mais maintenant les concurrents réagissaient. Scheckter avait une Wolf avec un bon effet de sol et Brabham dirigée par Bernie Ecclestone contre-attaqua avec une surprenante "fan-car ". Lauda domina dans sa seule course à Anderstorp avant que celle-ci soit brusquement interdite. Mario et Ronnie marquèrent un doublé en France. A Brands Hatch, ils abandonnèrent tous les deux et Reutemann dépassa Lauda pour saisir sa troisième victoire de l'année.

     

    Tragédie à Monza

    Sous une pluie battante en Autriche, Peterson pilota brillamment pour gagner la course au drapeau rouge. A Monza, seul Peterson pouvait maintenant battre Mario pour le titre, mais il ne refusa pas d'obéir aux ordres. Il devait commencer la course dans la vieille 78 et se prit dans un énorme carambolage. Après un long retard, la course fut rétablie. Mario gagna sur Villeneuve mais tous deux furent pénalisés pour des départs prématurés. Lauda reçut les honneurs. Peterson mourut le matin suivant et le monde de la course en fut abasourdi.

    Jean-Pierre Jarier le remplaça et fut le héros des deux dernières courses, bien que lui et Mario se retirèrent pour les deux manifestations. Reutemann maintint la distance avec Jones qui s'améliorait à Watkins Glen, tandis que Villeneuve marqua une victoire populaire sur la nouvelle piste de Montréal.

    La tristesse fut encore plus grande quand Nilsson succomba à un cancer 12 jours après la course canadienne. Il n'avait que 29 ans.

    CHAMPIONNAT DU MONDE DES PILOTES

    Pos.

    Pilote

    Nat.

    Marque

    Pts

    1

    Mario Andretti

    EU

    Lotus-Ford

    64

    2

    Ronnie Peterson

    Sué

    Lotus-Ford

    51

    3

    Carlos Reutemann

    Arg

    Ferrari

    48

    4

    Niki Lauda

    Aut

    Brabham-Alfa

    44

    5

    Patrick Depailler

    Fr

    Tyrrell-Ford

    34

    6

    John Watson

    GB

    Brabham-Alfa

    25

    7

    Jody Scheckter

    RAS

    Wolf-Ford

    24

    8

    Jacques Laffite

    Fr

    Ligier-Matra

    19

    9

    Emerson Fittipaldi

    Bré

    Copersucar-Ford

    17

     

    Gilles Villeneuve

    Can

    Ferrari

    17

    Les sept meilleurs scores des huit premières courses et 
    les sept meilleurs scores des suivantes, comptent

    CHAMPIONNAT DU MONDE DES

    CONSTRUCTEURS

    Pos.

    Marque

    Pts.

    1

    Lotus

    86

    2

    Ferrari

    58

    3

    Brabham

    53

    4

    Tyrrell

    38

    5

    Wolf

    24

    6

    Ligier

    19

    7

    Copersucar

    17

    8

    McLaren

    15

    9

    Arrows

    11

     

    Williams

    11

    Championnats : 1979

    Les voitures à effet de sol dominèrent la scène de la Formule 1, mais certaines fonctionnaient mieux que d'autres. Au cours d'une saison très disputée, la fiabilité des Ferrari leur donna l'avantage et aida Jody Scheckter à décrocher le titre mondial.

    Lotus semblait en bonne posture quand le champion Reutemann de Ferrari rejoignit Andretti, lorsque Martini remplaça JPS comme principal sponsor et que Chapman avait encore la maîtrise de la nouvelle technologie. Mais en était-il bien ainsi ? La Lotus 80 sans aileron était supposée constituer un bond technologique, mais finalement elle fonctionna pas bien.

     

    Problèmes de voitures

    Williams était lui aussi tout à fait à la pointe de la technologie avec sa nouvelle voiture, la FW07. Cependant elle ne fut pas prête au début de la saison et Jones et le nouveau coéquipier Regazzoni commencèrent dans l'ancienne machine. Ferrari était également en retard avec la 312T4. Celle-ci ne se montra pas aussi bonne, en tant que voiture à effet de sol, que les voitures citées plus haut, mais elle était puissante et fiable. Scheckter quitta Wolf pour rejoindre Villeneuve. Après 18 mois dans les coulisses, Renault se développa pour faire une deuxième entrée pour René Arnoux et construisit la RS10, voiture efficace.

    Ligier commença la saison en trombe, et Laffite gagna les courses en Argentine et au Brésil. La nouvelle Ferrari arriva à Kyalami et Villeneuve et Scheckter firent un doublé. Ils répétèrent ce résultat à Long Beach où ils furent poursuivis par Jones dans l'ancienne Williams. Ligier réagit en Espagne en faisant place nette au premier rang. Depailler mena partout. Lotus eut une très bonne journée, car Reutemann et Andretti prirent la deuxième et troisième place.

    Zolder vit le début de la Williams FW07, Jones mena facilement jusqu'à son abandon, en laissant la victoire à Scheckter, Jody gagna de nouveau à Monaco, poursuivi par la FW07 de Regazzoni. Après avoir abandonné dans cette course, Hunt décida qu'il en avait eu assez et il mit son casque au vestiaire. Wolf engagea le fougueux Finlandais Keke Rosberg pour le remplacer.

     

    Les réalisations de Renault

    En

    France, les rêves de Renault devinrent réalité quand Jabouille donna à son équipe sa première victoire. Elle fut éclipsée dans une finale époustouflante où Villeneuve réussit juste à gagner la seconde place d'Arnoux après que les deux bolides se soient livrés à l'un des plus beaux duels que la course automobile a connu. Ensuite, la chance sourit à Williams. Regazzoni donna à l'équipe une fabuleuse première victoire à Silverstone, qui fut suivie de succès pour Jones à Hockenheim, sur le Osterreichring, et à Zandvoort. En Hollande, Villeneuve réussit à ramener son bolide endommagé jusqu'aux stands après avoir crevé un pneu alors qu'il était en tête.

    Scheckter continuait à amasser des points, et en gagnant à Monza, il en avait gagné suffisamment pour le titre alors qu'il restait deux course à courir. Villeneuve reçut alors l'ordre de rester dans son sillage. A Montréal, Brabham avait abandonné la terrible BT48 et la remplaça par la BT49 à moteur Cosworth DFV. Cela n'intéressait pas Lauda qui annonça son abandon. La course fut un duel acharné entre Jones et Villeneuve, ce dernier s'inclina et ce fut la quatrième victoire du pilote Williams cette année.

    Les deux pilotes s'affrontèrent de nouveau sur une piste mouillée à Watkins Glen, mais Jones perdit une roue après un arrêt au stand, et le petit génie canadien gagna avec une autre démonstration de la fiabilité de Ferrari.

    CHAMPIONNAT DU MONDE DES PILOTES

    Pos.

    Pilote

    Nat.

    Marque

    Pts

    1

    Jody Scheckter

    RAS

    Ferrari

    51

    2

    Gilles Villeneuve

    Can

    Ferrari

    47

    3

    Alan Jones

    Aus

    Williams-Ford

    40

    4

    Jacques Laffite

    Fr

    Ligier-Ford

    36

    5

    Clay Regazzoni

    Sui

    Williams-Ford

    29

    6

    Carlos Reutemann

    Arg

    Lotus-Ford

    20

    Patrick Depailler

    Fr

    Ligier-Ford

    20

    8

    René Arnoux

    Fr

    Renault

    17

    9

    John Watson

    GB

    McLaren-Ford

    15

    10

    Mario Andretti

    EU

    Lotus-Ford

    14

    Jean-Pierre Jarier

    Fr 

    Tyrrell-Ford 

    14

    Didier Pironi

    Fr 

    Tyrrell-Ford 

    14

    Les quatre meilleurs scores des sept premières courses et 
    les quatre meilleurs scores des suivantes, comptent

    CHAMPIONNAT DU MONDE DES

    CONSTRUCTEURS

    Pos.

    Marque

    Pts.

    1

    Ferrari

    113

    2

    Williams

    75

    3

    Ligier

    61

    4

    Lotus

    39

    5

    Tyrrell

    28

    6

    Renault

    26

    7

    McLaren

    15

    8

    Brabham

    7

    9

    Arrows

    5

    10

    Shadow

    3

     

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  • GéGémag.Formula Onel'Univers de la Formule1  

     

    Il était une fois...
    ... la saison 1960

    Championnats : 1960

    Jack Brabham remporta son deuxième titre consécutif pour Cooper et Lotus devint une force majeure. Sans son accident de mi-saison qui l'élimina pendant plusieurs courses, Stirling Moss aurait pu gagner ce titre difficile.

    En 1960, le principe des engins à moteur arrière dominait entièrement. En attendant, Ferrari conservait son ancienne voiture et gagna à Monza - mais uniquement parce que les équipes britanniques avaient boycotté cette manifestation. L'équipe Lotus de Colin Chapman était au Grand Prix depuis deux ans sans grand succès, et tout cela devait changer avec la nouvelle 18, premier modèle à moteur arrière.

    BRM avait également adopté une nouvelle voiture à moteur arrière qui avait débuté à Monza l'année précédente. Bonnier resta, et fut rejoint par Graham Hill de chez Lotus et par l'Américain Dan Gurney venant de chez Ferrari. Hill et Von Trips restèrent dans l'équipe italienne, tandis que Brabham et McLaren conservèrent leur fructueuse association avec Cooper.

    McLaren gagna la course d'ouverture en Argentine et Cliff Allison fit un maximum pour faire arriver sa Ferrari en seconde position. Bonnier et Moss (toujours dans la vieille Cooper de Walker) avaient tous deux mené la course avant d'abandonner. Allison fut sérieusement blessé au cours d'un entraînement à Monaco. Pendant ce temps, Moss s'essayait sur la nouvelle Lotus et gagna avec brio sous la pluie devant McLaren et Phil Hill. Une fois de plus, la BRM de Bonnier menait avant d'abandonner tandis qu'un nouveau, John Surtees, au passé de champion motocycliste, se fit remarquer dans une Lotus de série.

    Brabham n'avait pas réussi à marquer des points dans ces deux courses, mais il revint à la charge en gagnant à Zandvoort. Innes Ireland amena sa Lotus en seconde position devant Graham Hill. Pour la seconde course consécutive, Chapman donna une chance à un futur champion mondial. A Monaco, ce fut Surtees et en Hollande, ce fut ce jeune Écossais, Jim Clark. Celui-ci allait percer en quatrième position lorsque sa boîte de vitesse lâcha.

     

    Catastrophe à Spa

    Spa fut l'un des week-ends les plus noirs de l'histoire du Grand Prix. Pendant l'entraînement, Moss eut un accident sérieux et se cassa les jambes. Ensuite, deux jeunes Britanniques, Chris Bristow et Alan Stacey, se tuèrent dans deux accident différents. Brabham et McLaren firent un doublé pour Cooper mais seulement après l'explosion de la BRM de Hill alors que ce dernier était en seconde position.

    A Reims, Brabham arracha une troisième victoire consécutive et sur cette piste rapide, les Ferrari à moteur avant de Phil Hill et Von Trips lui donnèrent du fil à retordre avant de tomber en panne. Graham Hill fut le héros de Silverstone. Il cala sur la ligne de départ mais pilota avec superbe pour arriver en tête avant de tomber en panne. Brabham arriva sans problèmes et marqua sa quatrième victoire, suivi de Surtees, personnage impressionnant, et d'Ireland.

     

    La victoire de Brabham

    Brabham remporta une cinquième victoire au Portugal et s'assura ainsi du titre avec encore deux courses à effectuer. Après avoir manqué deux courses, Moss était de retour et se trouvait en deuxième position avant de rencontrer des problèmes. Monza fut une déception. A nouveau, la course avait lieu sur la piste inclinée et les équipes britanniques la boycottèrent pour des raisons de sécurité. Ferrari y arriva en force et Phil Hill remporta une victoire peu méritoire.

    Le Grand Prix américain se déplaça de Sebring à Riverside en Californie, où gagna Moss. Cette course marqua la perte d'intérêt de la formule 2500 cm3 qui avait marqué la transition entre la domination Mercedes et la réussite des engins britanniques à moteur arrière.

    CHAMPIONNAT DU MONDE DES PILOTES

    Pos.

    Pilote

    Nat.

    Marque

    Pts

    1

    Jack  Brabham

    Aus

    Cooper-Climax

    43

    2

    Bruce McLaren

    NZ

    Cooper-Climax

    34

    3

    Stirling Moss

    GB

    Cooper/Lotus-Climax

    19

    4

    Innes Ireland

    GB

    Lotus-Climax

    18

    5

    Phil Hill

    EU

    Ferrari

    16

    6

    Wolfgang von Trips

    All

    Ferrari

    10

    6

    Olivier Gendebien

    Bel

    Cooper-Climax

    10

    8

    Richie Ginther

    EU

    Ferrari

    8

    6

    Jim Clark

    GB

    Lotus-Climax

    8

    6

    Jim Rathmann*

    EU

    Ken-Paul

    8

    Les six meilleurs scores de dix courses comptent
    * Indique les points obtenus à Indianapolis

    CHAMPIONNAT DU MONDE DES

    CONSTRUCTEURS

    Pos.

    Marque

    Pts.

    1

    Cooper

    40

    2

    Lotus

    32

    3

    Ferrari

    24

    4

    BRM

    8

    5

    Porsche

    1

     

    Championnats : 1961

    Ferrari était mieux préparé que n'importe qui pour la nouvelle formule et domina la saison. Phil Hill s'empara du titre, et cela dans des circonstances les plus tragiques, après la mort de son coéquipier Wolfgang von Trips à Monza.

    1961 marqua un changement total avec l'introduction d'un moteur 1500 cm3. Les fabricants britanniques n'avaient pas réagi immédiatement, au contraire de Ferrari. En sacrifiant la saison précédente, l'équipe italienne put mettre au point une voiture à moteur arrière, surnommée " nez de requin ", ainsi qu'un nouveau moteur V6, Climax et BRM accusaient un certain retard, d'autant que le seul moteur disponible pour les écuries britanniques était le Climax F2 de 1475 cm3, avec déjà 4 ans d'ancienneté.

    L'arrivée de Porsche

    Von Trips, Phil Hill et l'Américain Richie Ginther se trouvaient dans l'heureuse position de piloter des Ferrari de série. Porsche offrait une certaine variété : avec déjà des bons résultats dans la formule 2, la marque allemande enrôla Gurney et Bonnier de BRM. Lotus avait un nouveau châssis excellent, le 21, ainsi que les excellent pilotes Jim Clark et Ireland pour le piloter. BRM et Cooper utilisèrent la technicité de leurs anciennes voitures. Graham Hill et Brooks menèrent l'attaque de BRM, tandis qu'une fois de plus, Brabham et McLaren s'associèrent chez Cooper.

    Encore plus qu'auparavant, Moss était mis en état d'infériorité. Walker ne fut pas autorisé à acheter une nouvelle Lotus 21 et dut se contenter de l'ancien modèle 18. A Monaco cependant, Moss fit l'une des meilleures courses de sa carrière et battit brillamment les Ferrari de Ginther et Phil Hill.

    Ferrari prit sa revanche quand von Trips marqua sa première victoire à Zandvoort, avec Phil Hill en seconde position. Ce résultat fut inversé à Spa, où Ferrari fit un quarté à l'arrivée et Phil Hill remporta sa première victoire sur un terrain standard, après la course boycottée de Monza de l'année précédente.

    Reims fut une course sensationnelle. Phil Hill, Ginther et von Trips abandonnèrent et Giancarlo Baghetti – qui faisait ses débuts dans une Ferrari privée – battit la Porsche de Gurney juste sur la ligne d'arrivée. Baghetti reste jusqu'à présent le seul pilote à gagner pour son premier Grand Prix.

    A Aintree, c'était le retour à la normale, von Trips, Phil Hill, et Ginther finissant premier, deuxième et troisième sous la pluie. Moss avait essayé de s'immiscer parmi les voitures italiennes avant sa panne de freins, mais il récupéra au Nurburgring. A Monaco, il surmonta le manque de puissance pour battre Ferrari, en devançant Phil Hill et von Trips. Le nouveau moteur Climax V8 était finalement prêt.

     

    La revanche de Ferrari

    Cette fois-ci, personne ne fit objection au plan incliné de Monza. Malheureusement la course, qui aurait dû atteindre un stade crucial du combat pour le titre entre von Trips et Hill, tourna à la tragédie. Les voitures de Clark et von Trips s'accrochèrent en début de course et le héros allemand se tua, entraînant la mort de 12 spectateurs. Hill gagna la course et donc le titre.

    Le Grand Prix américain changea pour la troisième fois d'endroit en trois années de suite, pour aller à Watkins Glen. Ferrari ne faisant pas partie de la course, Moss et Brabham se battirent pour arriver en tête. Quand tous les deux abandonnèrent, Ireland perça pour marquer sa première (et seule) victoire et, par là même, la première pour l'équipe Lotus de série. Gurney fut de nouveau second, devant la BRM de Brooks. A la fin de l'année, Brooks annonça qu'il se retirait, après une carrière brillante qui, malgré tout, avait souvent été éclipsée par les exploits héroïques de Moss et Hawthorn.

    CHAMPIONNAT DU MONDE DES PILOTES

    Pos.

    Pilote

    Nat.

    Marque

    Pts

    1

    Phil Hill

    EU

    Ferrari

    34

    2

    Wolfgang von Trips

    All

    Ferrari

    33

    3

    Stirling Moss

    GB

    Lotus

    21

    Dan Gurney

    EU

    Porsche

    21

    5

    Richie Ginther

    EU

    Ferrari

    16

    6

    Innes Ireland

    GB

    Lotus-Climax

    12

    7

    Jim Clark

    GB

    Lotus-Climax

    11

    Bruce McLaren

    NZ

    Cooper-Climax

    11

    Giancarlo Baghetti

    It

    Ferrari

    9

    10

    Tony Brooks

    GB

    BRM

    6

    Les cinq meilleurs scores de huit courses comptent

    CHAMPIONNAT DU MONDE DES

    CONSTRUCTEURS

    Pos.

    Marque

    Pts.

    1

    Ferrari

    40

    2

    Lotus

    32

    3

    Porsche

    22

    4

    Cooper

    14

    5

    BRM

    7

    Championnats : 1962

    Le héros de Ferrari disparut de la façon la plus dramatique alors que BRM et Lotus se disputaient le championnat. Graham Hill battit Jim Clark et obtint ainsi son premier titre de champion du monde au début de ce qui allait être un nouvel âge d'or pour les équipes britanniques.

    La plus grande histoire de la saison 1962 eut lieu dans une course hors championnat, à Goodwood, un lundi de Pâques. Stirling Moss fut victime d'un accident ou il écrase sa Lotus et fut affligé de multiples blessures. Après cela, il n'arriva jamais plus au top niveau. Moss n'avait pas gagné de titre mais avait pourtant été maître de ce sport pendant une dizaine d'années. Ferrari participa à son propre déclin au cours de l'hivers, car certains des meilleurs cadres quittèrent la marque. L'équipe continua avec des voitures pratiquement inchangées et avec les pilotes Phil Hill et Baghetti. Les nouveaux jeunes premiers, le mexicain Ricardo Rodriguez et Lorenzo Bandini, faisaient également partie de l'escadron.

     

    Ferrari en difficulté

    BRM avait un nouveau moteur V8 puissant et Graham Hill fut rejoint par Ginther qui avait quitté Ferrari. Cependant la Climax V8 présentait d'excellentes chances et un choix de nombreuses équipes de top niveau. Brabham quitta Cooper pour concevoir sa propre voiture - tout en commençant l'année avec une Lotus - et McLaren devint donc chef d'équipe.

    Lotus avait une autre nouvelle voiture, la 25, qui possédait un châssis monocoque révolutionnaire. Clark et Trevor Taylor en étaient les pilotes de série. Une nouvelle venue, la Lola, fut inscrite par l'équipe Bowmaker, tandis que Porsche présentait un nouveau moteur à Flat eight pour Gurney et Bonnier.

    Contrairement à d'habitude, la saison s'ouvrit à Zandvoort au mois de mai. Graham Hill remporta sa première victoire, un succès que BRM n'avait pas connu depuis la victoire de Bonnier trois années auparavant sur la même piste. Taylor termina deuxième alors que ce n'était que son second Grand Prix, devant Phil Hill. McLaren gagna à Monaco, poursuivi par Phil Hill dans la meilleure course de l'année pour un pilote Ferrari.

    Spa fut historique car elle marqua le première victoire pour Jim Clark, pilote de Lotus devançant Graham et Phil Hill. Trois marques venaient de gagner les trois premières courses, puis ce fut au tour d'une quatrième quand Gurney donna à Porsche sa toute première victoire à Rouen, mais seulement après que les trois leaders successifs, Clark, Surtees et Graham Hill, eurent abandonné.

    Clark devint le premier champion à répéter une victoire en dominant le Grand Prix de Grande-Bretagne à Aintree devant Surtees et McLaren. Surtees était de nouveau en excellente forme au Nurburgring, finissant deuxième derrière la BRM de Graham Hill et juste devant la Porsche de Gurney.

     

    Triomphe de Graham Hill

    Monza fut la plaque tournante pour la conquête du titre, car Graham Hill et Ginther donnèrent à BRM un doublé après une course exaltante, et Clark ne put terminer. Clark se reprit à Watkins Glen, en devançant Hill à l'arrivée.

    Pour la première fois la finale eut lieu à East London en Afrique du Sud, à la date incroyablement tardive du 29 décembre. Clark pris la pôle position et menait la course avant que son moteur ne tombe en panne.

    Graham Hill remporta la victoire et les lauriers du championnat. Cela devait être le seul succès de BRM. McLaren termina second en tant que pilote et troisième du championnat constructeur en tant que chef d'écurie Cooper. Ce fut une mauvaise année pour Ferrari, et l'équipe ne participa même pas aux deux dernières courses. En outre, le nouveau pilote, Ricardo Rodriguez, qui avait terminé à Spa, se tua pendant l'entraînement du Grand Prix du Mexique hors-championnat. Il n'avait que 20 ans.

    CHAMPIONNAT DU MONDE DES PILOTES

    Pos.

    Pilote

    Nat.

    Marque

    Pts

    1

    Graham Hill

    GB

    BRM

    42

    2

    Jim Clark

    GB

    Lotus-Climax

    30

    3

    Bruce McLaren

    NZ

    Cooper-Climax

    27

    4

    John Surtees

    GB

    Lola-Climax

    19

    5

    Dan Gurney

    EU

    Porsche

    15

    6

    Phil Hill

    EU

    Ferrari

    14

    7

    Tony Maggs

    AfS

    Cooper-Climax

    13

    8

    Richie Ginther

    EU

    BRM

    10

    9

    Jack Brabham

    Aus

    Lotus/Brabham-Climax

    9

    10

    Trevor Taylor

    GB

    Lotus-Climax

    6

    Les cinq meilleurs scores de huit courses comptent

    CHAMPIONNAT DU MONDE DES

    CONSTRUCTEURS

    Pos.

    Marque

    Pts.

    1

    BRM

    42

    2

    Lotus

    36

    3

    Cooper

    29

    4

    Lola

    19

    5

    Porsche

    18

    Ferrari

    18

    7

    Brabham

    6

    Championnats : 1963

    Cette année-là fut mémorable pour Jim Clark et Lotus. Clark gagna sept courses en tout. C'était la plus éblouissante démonstration de professionnalisme depuis le triomphe d'Alberto Ascari, onze ans auparavant.

    L'équipe Porsche était absente en 1963 car elle s'était retirée pour se concentrer sur la course des voitures de sport. La marque allemande allait revenir comme fournisseur de moteurs plus de vingt ans plus tard. Les présentations de Lotus, BRM et Cooper étaient inchangées mais comme d'habitude, la période de l'intersaison avait été très active. Gurney ayant perdu sa Porsche, il s'associa à Jack Brabham pour piloter les propres voitures de ce champion. L'équipe prometteuse Bowmaker/Lola se retira et Reg Parnell acheta les voitures pour le jeune Néo-zélandais Chris Amon.

    Bowmaker s'étant retiré, Surtees alla chez Ferrari. Il rejoignit le Belge Willy Mairesse qui avait montré certaines qualités par le passé. La percée de Ferrari avait produit une nouvelle équipe, ATS, et deux pilotes Ferrari de série, Phil Hill et Baghetti, partirent, mais allaient regretter leur décision.

     

    L'année fantastique de Clark

    Clark mena lors de l'ouverture de Monaco, mais abandonna sur une panne de boîte de vitesses. Ce fut le seul abandon, et une année exceptionnellement fiable pour Lotus. Clark parti, Graham Hill et Ginther firent un doublé ; pour Graham ce fut la première de cinq victoire dans la principauté.

    Quant à Clark, la chance lui sourit de nouveau à Spa où il remporta une victoire mémorable sous la pluie, devant McLaren et Gurney. A Zandvoort, ce fut le même scénario, Clark menant toute la course pour gagner finalement devant Gurney et Surtees et idem à Reims, où rien ne pouvait l'arrêter. Clark remporta sa quatrième victoire consécutive à Silverstone, tandis que Surtees prit la seconde après que Graham Hill fut tombé en panne d'essence au premier tour. Mike Hailwood, autre ancien motocycliste essayant les quatre roues, termina huitième. Depuis quelques années, on se doutait que Surtees devait gagner, ce qui se réalisa finalement au Nurburgring, Ferrari remportant sa première victoire depuis Monza en 1961. Clark prit la seconde place devant la BRM de Ginther.

    A Monza, Ferrari présentait un nouveau châssis qui s'inspirait beaucoup de la Lotus et qui était conçu pour recevoir le nouveau moteur V8 de 1964, alors encore à l'étude. John fit de son mieux pour disputer la course avec Clark mais son V6 surmenée rendit l'âme. Clark battit Ginther et McLaren à l'arrivée et remporta le championnat alors qu'il restait encore trois courses à courir.

     

    Le périple de Hill

    Graham Hill avait souffert toute l'année d'un manque de fiabilité et de chance, mais il se ressaisit en devançant Ginther et Clark à Watkins Glen. BRM était déjà revenu à l'utilisation de son modèle de 1962. Clark fut bloqué par une batterie à plat et dut recommencer la course en dernière position. Pedro Rodriguez, frère du fin Ricardo, fit son début dans une Lotus.

    Pour la première fois, le Grand Prix du Mexique se trouvait dans le championnat et Clark remporta sa sixième victoire de l'année. Il établit même un record en remportant la septième en Afrique du Sud au mois de décembre, ce qui parachevait une excellente saison. Avant de tenir compte de tous les scores, il avait amassé 73 points. Brabham termina second à Mexico et son coéquipier Gurney en fit de même en Afrique du Sud, ce qui montrait que "Black Jack" avait bien calculé son coup et allait être une force non négligeable.

    CHAMPIONNAT DU MONDE DES PILOTES

    Pos.

    Pilote

    Nat.

    Marque

    Pts

    1

    Jim Clark

    GB

    Lotus-Climax

    54

    2

    Graham Hill

    GB

    BRM

    29

    Richie Ginther

    EU

    BRM

    29

    4

    John Surtees

    GB

    Ferrari

    22

    5

    Dan Gurney

    EU

    Brabham-Climax

    19

    6

    Bruce McLaren

    NZ

    Cooper-Climax

    17

    7

    Jack Brabham

    Aus

    Brabham-Climax

    14

    8

    Tony Maggs

    AfS

    Cooper-Climax

    9

    9

    Innes Ireland

    GB

    BRP-BRM

    6

    Lorenzo Bandini

    It

    Ferrari

    6

    Jo Bonnier

    Sué

    Cooper-Climax

    6

    Les cinq meilleurs scores de dix courses comptent

    CHAMPIONNAT DU MONDE DES

    CONSTRUCTEURS

    Pos.

    Marque

    Pts.

    1

    Lotus

    54

    2

    BRM

    36

    3

    Brabham

    28

    4

    Ferrari

    26

    5

    Cooper

    25

    6

    Porsche

    4

    Championnats : 1964

    John Surtees entra dans l'histoire de la course quand il devint le premier homme à gagner un championnat mondial aussi bien sur deux roues que sur quatre. Dans une finale excitante, Surtees réussit juste à dépasser Graham Hill et Jim Clark dans sa Ferrari.

    En 1964 les espoirs de Ferrari semblaient devoir se réaliser car le nouveau moteur V8 venait d'être adapté sur la châssis qui avait fait ses preuves à Monza l'année précédente. Surtees resta pour diriger l'équipe au coté de Lorenzo Bandini. Lotus produisit une voiture améliorée pour Clark, la 33. Peter Arundell était le nouveau numéro deux de l'équipe. Hill et Ginther restèrent chez BRM et bénéficièrent d'une voiture réétudiée alors que Cooper essayait de se maintenir au niveau de la nouvelle technologie monocoque en améliorant le châssis de la formule 3 par soudure de divers panneaux.

     

    Les revers de fortune pour Clark

    Clark commença au top niveau en menant à Monaco mais dut rentrer au stand après rupture de sa barre antiroulis arrière. Hill et Ginther marquèrent un autre doublé pour BRM et une panne moteur de dernière heure pour Clark donna la troisième place à son coéquipier Arundell. Clark se vengea par une démonstration éclatante qui l'emmena à la victoire à Zandvoort, tandis que Surtees annonça implicitement les intentions de Ferrari de gagner le championnat en obtenant la seconde place, devant le nouveau Arundell.

    L'équipe de Brabham n'obtint pas de très bons résultats dans les premières courses, mais à Spa Gurney mena sans problème ; cependant, il manqua de carburant dans les deux derniers tours. Ensuite, la course prit l'allure d'une farce : Hill prenant la tête puis subissant une panne de carburant ; ensuite McLaren tombant aussi en panne d'essence. Clark, surpris, qui s'était arrêté au début, saisit sa chance pour prendre la victoire. Finalement McLaren parvint à arriver second en vitesse de croisière.

    Gurney se rattrapa à Rouen en marquant une très belle première victoire pour l'équipe Brabham. Graham Hill devança Brabham et prit la troisième position, alors que Clark menait de nouveau, et de nouveau subit une panne de moteur. Pour la première fois le Grand Prix de Grande-Bretagne s'installa à Brands Hatch et Clark conserva son habitude de gagner sur son propre terrain.

    Hill fut second et Surtees fut cependant satisfait d'arriver troisième après deux retraits consécutifs. Surtees s'envola ensuite vers le titre en gagnant devant Hill et Bandini au Nurburgring.

     

    Le succès de Surtees

    Le premier Grand Prix d'Autriche eut lieu à Zeltweg et fut très sévère pour les machines. Hill, Surtees, Clark, McLaren et Gurney furent parmi les abandons, en laissant Bandini marquer sa première victoire en Grand Prix, devant Ginther. Jochen Rindt fit un début discret dans une Brabham BRM.

    La série de succès de Ferrari se poursuivit à Monza, où Surtees remporta sa deuxième victoire de l'année. En Italie, Hill cassa son embrayage sur la ligne, et conserva son challenge du titre en gagnant à Watkins Glen après que Clark eut subi des problèmes de moteur. Surtees fut second, devant un impressionnant Jo Siffert.

    Trois pilotes arrivèrent à la finale de Mexico City en tentant d'arracher le titre. Hill mena à 39 points, Surtees à 34 et l'outsider Clark à 30 points. Hill fut bientôt écarté à cause des point et Clark devait normalement remporter le titre. Mais dans les deux derniers tours Hill subit des problèmes de moteur. Surtees avait remonté sa position, et fut amené en deuxième position par son coéquipier Bandini - ce qui était suffisant pour arracher le titre à Hill.

    CHAMPIONNAT DU MONDE DES PILOTES

    Pos.

    Pilote

    Nat.

    Marque

    Pts

    1

    John Surtees

    GB

    Ferrari

    40

    2

    Graham Hill

    GB

    BRM

    39

    3

    Jim Clark

    GB

    Lotus-Climax

    32

    4

    Lorenzo Bandini

    It

    Ferrari

    23

    Richie Ginther

    EU

    BRM

    23

    6

    Dan Gurney

    EU

    Brabham-Climax

    19

    7

    Bruce McLaren

    NZ

    Cooper-Climax

    13

    8

    Jack Brabham

    Aus

    Brabham-Climax

    11

    Peter Arundell

    GB

    Lotus-Climax

    11

    10

    Jo Siffert

    Sui

    Brabham-Climax

    7

    Les cinq meilleurs scores de dix courses comptent

    CHAMPIONNAT DU MONDE DES

    CONSTRUCTEURS

    Pos.

    Marque

    Pts.

    1

    Ferrari

    45

    2

    BRM

    42

    3

    Lotus

    37

    4

    Brabham

    33

    5

    Cooper

    16

    Championnats : 1965

    Après la frustration de ses abandons en 1964, Jim Clark revint à l'attaque pour gagner le titre de 1965 - et l'Indy 500 - pour Lotus. Une fois de plus, la modification de la réglementation des moteurs qui survint en fin d'année fut le signal de la fin d'une époque.

    Les équipes britanniques eurent leur revanche contre Ferrari en 1965, avec Lotus et Brabham utilisant un nouveau modèle à 32 soupapes de la Climax V8. Clark eut un nouvel équipier, Mike Spence, qui avant déjà piloté à Monza l'année précédente pour l'équipe. Brabham et Gurney furent rejoints par un nouveau, Dennis Hulme, d'origine néo-zélandaise, tandis que Rob Walker entra chez Brabham pour Bonnier et Siffert.

    Ferrari continua avec Surtees et Bandini mais il eut un nouveau concurrent sous la forme de Honda qui fit un véritable effort avec Ginther et le pilote relativement peu connu Ronnie Bucknum. Ginther ayant quitté BRM, il laissa le siège au coté de Graham Hill qui fut très habilement occupé par un jeune écossais plein de talent qui n'avait même pas encore piloté dans un Grand Prix : il s'agissait de Jackie Stewart. Le talentueux Autrichien Jochen Rindt rejoignit McLaren chez Cooper.

    La course d'Afrique du Sud devint la première de la saison au lieu de la dernière et Clark, utilisant toujours l'ancien moteur Climax, remporta aisément la victoire. Surtees conserva sa forme de championnat avec une deuxième place devant Hill. Le débutant Stewart termina sixième.

     

    Lotus à Indianapolis

    Lotus fut absente de la deuxième course de Monaco, car cette équipe était en compétition à Indianapolis où Clark marqua une première victoire historique pour une voiture à moteur arrière. En son absence, Hill remporta une merveilleuse victoire dans cette course classique sur route, après un accident au début qui ne l'empêcha pas de dépasser Surtees et Bandini. A Spa, Clark revint avec une victoire en piste mouillée, devant Stewart et McLaren, tandis que Ginther marqua un point dans la Honda, qui allait en s'améliorant. Ensuite, Clark et Stewart renouvelèrent leur double numéro au Grand Prix de France, qui eut lieu cette année-là sur la piste montagneuse de Clermont-Ferrand (Charade).

    Pour la quatrième fois consécutive, Clark gagna le Grand Prix de Grande-Bretagne à Silverstone et continua sur sa lancée victorieuse à Zandvoort, et pour la troisième fois son compatriote Stewart le suivit jusqu'à l'arrivée. La grande surprise fut la performance de Ginther, qui mena pendant deux tours dans la Honda.

     

    Clark Triomphant

    Au Nurburgring, Clark remporta sa sixième victoire de l'année, et sa première sur l'impressionnante piste allemande. Avec six scores seulement, il avait atteint le maximum des points, et le championnat lui était déjà acquis. Il était dans le groupe de tête à Monza et après avoir abandonné à cause de sa pompe à carburant, c'est Stewart qui remporta une merveilleuse victoire, juste devant Hill et Gurney. Cependant, malgré l'acquisition du titre, la chance de Clark sembla tourner. A Watkins Glen il abandonna suite à des problèmes de moteur et Hill remporta la troisième victoire de l'année pour BRM.

    La saison se termina en queue de poisson. A Mexico City, Ginther donna à Honda (et au fabricant de pneu Goodyear) une première victoire en menant du début jusqu'à la fin. Ce fut la seule victoire du Californien. Cette course marqua également la fin de la formule 1,5 litre après quatre années divertissantes.

    CHAMPIONNAT DU MONDE DES PILOTES

    Pos.

    Pilote

    Nat.

    Marque

    Pts

    1

    Jim Clark

    GB

    Lotus-Climax

    54

    2

    Graham Hill

    GB

    BRM

    40

    3

    Jackie Stewart

    GB

    BRM

    33

    4

    Dan Gurney

    EU

    Brabham-Climax

    25

    5

    John Surtees

    GB

    Ferrari

    17

    6

    Lorenzo Bandini

    It

    Ferrari

    13

    7

    Richie Ginther

    EU

    Honda

    11

    8

    Bruce McLaren

    NZ

    Cooper-Climax

    10

    Mike Spence

    GB

    Lotus-Climax

    10

    10 

    Jack Brabham

    Aus

    Brabham-Climax

    9

    Les six meilleurs scores de dix courses comptent

    CHAMPIONNAT DU MONDE DES

    CONSTRUCTEURS

    Pos.

    Marque

    Pts.

    1

    Lotus

    54

    2

    BRM

    36

    3

    Brabham

    28

    4

    Ferrari

    26

    5

    Cooper

    25

    6

    Porsche

    4

    Championnats : 1966

    En 1966, ce fut un changement total avec la formule des 3 litres et ce fut une panique folle pour préparer les nouveaux moteurs en temps voulu. Jack Brabham était mieux préparé que quiconque et remporta un troisième championnat bien mérité dans sa propre voiture.

    Pendant tout l'hiver, les équipes et les constructeurs de moteurs s'affairèrent pour préparer la nouvelle formule. Il n'y avait pas encore de moteur parfait chez Climax, et les participants durent trouver leurs propres solutions.

     

    Le succès technique de Brabham

    Jack Brabham fut sans doute celui qui s'en tira le mieux. Il annonça qu'il allait utiliser un nouveau V8 de la société australienne Repco. Ce moteur n'était pas le plus puissant mais il était le plus fiable, léger et compact et s'adaptait bien à un modèle amélioré du châssis existant de Brabham. Jack n'avait pas lui-même gagné de course depuis 1960 et sa solution technique allait donner à sa carrière une nouvelle impulsion. Dan Gurney l'ayant quitté, Denny Hulme devint son numéro deux. Cooper avait une solution plus originale, car elle adaptait au Maserati V12 un nouveau châssis. Richie Ginther et Jochen Rindt étaient les pilotes de série, et Rob Walker acheta une voiture chez Siffert.

    L'ancien pilote de chez Cooper, Bruce McLaren, suivit l'exemple de Brabham et créa sa propre équipe, en utilisant initialement un moteur Ford provenant de la course d'Indy. Gurney fut un autre pilote à copier l'exemple Brabham avec son entreprise, la All-American Racers, qui construisit l'astucieux petit Eagle.

    Il ne fut pas surprenant de voir Ferrari suivre le chemin du V12 et la Scuderia produisit une intéressante nouvelle voiture pour John Surtees. Lorenzo Bandini resta, de même que son coéquipier. BRM et Lotus furent tous deux forcés d'utiliser des modèles 2 litres améliorés de leur V8 et des moteurs Climax. BRM avait un original H16 à l'étude mais ne le lança pas dans la course avant la fin de l'année. Cependant, cette solution démarra très bien à Monaco et des voitures moins puissantes résistèrent aux nouvelles machines. Clark prit la pôle mais eut une course malheureuse, tandis que Stewart gagna pour BRM après que Surtees eut mené avec la nouvelle Ferrari.

    Spa fut un chaos total après que huit voitures abandonnèrent sur la piste mouillée du premier tour, parmi lesquels Stewart, qui eut le plus mauvais accident de sa carrière de formule 1. Surtees gagna après avoir surmonté un challenge de la Cooper-Maserati de Rindt. Mais quelques semaines plus tard, John eut maille à partir avec l'équipe italienne qu'il quitta pour rejoindre Cooper.

     

    Une bonne année pour Brabham

    Le nouveau Brabham-Repco fit ses preuves à Reims, Jack gagnant après l'abandon de Bandini. Parkes termina facilement deuxième. A nouveau, Brabham gagna à Brands Hatch, avec son coéquipier Hulme second. Jack remporta une troisième victoire à Zandvoort.

    Brabham continua sur sa lancée victorieuse au Nurburgring, il devança les Cooper de Surtees et Rindt. Malheureusement, sa chance tourna à Monza, où il abandonna. Presque tous les meilleurs pilotes en firent de même. Le nouvel arrivant de Ferrari, Ludovico Scarfiotti, remporta la victoire.

    Bien qu'il ait abandonné en Italie, Brabham avait remporté son troisième titre. Il était en pôle position à Watkins Glen mais abandonna. Clark gagna, et Cooper-Maserati finirent deuxième, troisième et quatrième et leurs formes excellentes leur permirent de continuer dans la finale de Mexico, remportée par Surtees.

    CHAMPIONNAT DU MONDE DES PILOTES

    Pos.

    Pilote

    Nat.

    Marque

    Pts

    1

    Jack Brabham

    Aus

    Brabham/Repco

    42

    2

    John Surtees

    GB

    Ferrari/ Cooper-Maserati

    28

    3

    Jochen Rindt

    Aut

    Cooper-Maserati

    22

    4

    Denny Hulme

    NZ

    Brabham-Repco

    18

    5

    Graham Hill

    GB

    BRM

    17

    6

    Jim Clark

    GB

    Lotus-Climax / BRM

    16

    7

    Jackie Stewart

    GB

    BRM

    14

    8

    Lorenzo Bandini

    It

    Ferrari

    12

    Mike Parkes

    GB

    Ferrari

    12

     10

    Ludovico Scarfiotti

    It

    Ferrari

    9

    Les cinq meilleurs scores de neuf courses comptent

    CHAMPIONNAT DU MONDE DES

    CONSTRUCTEURS

    Pos.

    Marque

    Pts.

    1

    Brabham

    42

    2

    Ferrari

    31

    3

    Cooper

    30

    4

    BRM

    22

    5

    Lotus

    18

    6

    Eagle

    4

    7

    Honda

    3

    McLaren

    3

    Championnats : 1967

    Brabham et Repco remportèrent une seconde victoire grâce aux effort de Denny Hulme, mais l'événement de l'année fut l'arrivée du nouveau moteur Cosworth DFV. Associé avec le Lotus 49, il marque le début d'une époque.

    Lotus avait eu des difficultés tout au long de 1966, mais au mois de mars de cette année Colin Chapman avait persuadé Ford d'investir dans un nouveau moteur qui devait être construit par Cosworth. L'entreprise britannique s'embarqua sur une conception de V8 entièrement nouvelle pour 1967, qui devait être initialement mise à la disposition exclusive de Lotus. Chapman dessina une voiture simple mais efficace, la 49, pour exploiter ce moteur. En outre, il renforça sa stratégie en ramenant Graham Hill pour rejoindre Clark.

    Cela éleva Stewart à la position de chef d'équipe chez BRM et y fut rejoint par Spence. Chris Amon rejoignit Bandini chez Ferrari. Surtees, l'ancien héros de Ferrari, fut enrôlé pour mener l'effort chez Honda, tandis que Pedro Rodriguez rejoignit Rindt chez Cooper. La saison commença sur la nouvelle piste de Kyalami en Afrique du Sud et John Love, qui courait à titre privé, faillit remporter une victoire sensationnelle dans une vieille Cooper-Climax. Malheureusement, une panne de carburant en fin de course le fit retomber en seconde position, derrière la Cooper-Maserati de Rodriguez.

     

    Tragédie à Monaco

    Le Grand Prix de Monaco avait réussit à traverser quelques saisons sans incident, mais le héros de Ferrari, Lorenzo Bandini, devait se tuer à Monaco. Au moment de l'accident, il était en tête, mais sa voiture prit feu. Hulme gagna pour Brabham, devant Hill et Amon.

     

     

    A Zandvoort, on assista au débuts tant attendus de la Ford Cosworth et de la Lotus 49. Ce fut une journée historique, car Clark remporta la victoire après une panne de moteur du poleman Hill. A Spa, Hill abandonna, puis le leader, Clark, dut rentrer au stand pour un changement de bougie. Gurney amena la première (et unique) victoire mémorable.

    Une seule fois, le Grand Prix de France eut lieu au circuit Bugatti du Mans. Les deux Lotus rompirent leur transmission. Il était évident que leur fiabilité n'était pas à la mesure de leur vitesse. Ainsi, cela laissa Brabham et Hulme faire le doublé devant Stewart. Lotus eut plus de chance à Silverstone, où Clark gagna le Grand Prix de Grande-Bretagne pour la cinquième fois en six ans. Hill avait mené pendant la plus grande partie de la course, mais subit des problèmes de suspension et finalement son moteur explosa. Les Néo-zélandais Hulme et Amon terminèrent deuxième et troisième.

     

    La chance varie chez Lotus

    Chez Lotus, le mauvais sort fut sans doute de nouveau à l'œuvre, car Hill et Clark durent tous deux s'arrêter pour des problèmes de suspension. Gurney devait gagner, mais quand sa Weslake explosa, Hulme et Brabham réalisèrent encore un doublé.

    Pour la première fois, tout le show s'installa sur la pittoresque piste de Mosport au Canada. Clark ne put participer pour des problèmes d'allumage et encore une fois, Brabham et Hulme se trouvèrent là pour marquer un autre doublé, Hill arrivant loin derrière en quatrième position. Clark fut le héros de Monza, car ses problèmes rencontrés au début ne l'empêchèrent pas de reprendre la première place, mais malheureusement, il tomba en panne d'essence. Dans un finish époustouflant, Surtees battit Brabham pour donner à Honda sa première victoire de la période des 3 litres. La chance tourna de nouveau en faveur de Lotus à Watkins Glen, où Clark et Hill finirent premier et deuxième.

    Toute l'année, Hulme avait donné des résultats réguliers, et il réussit juste à battre son patron au titre à Mexico. Clark gagna sur Brabham et la troisième place fut suffisante pour donner le titre mondial à Denny Hulme.

    CHAMPIONNAT DU MONDE DES PILOTES

    Pos.

    Pilote

    Nat.

    Marque

    Pts

    1

    Denny Hulme

    NZ

    Brabham-Repco

    51

    2

    Jack Brabham

    Aus

    Brabham-Repco

    46

    3

    Jim Clark

    GB

    Lotus-BRM/Climax/Ford

    41

    4

    John Surtees

    GB

    Honda

    20

    Chris Amon

    NZ

    Ferrari

    20

    6

    Pedro Rodriguez

    Mex

    Cooper-Maserati

    15

    Graham Hill

    GB

    Lotus-BRM/Ford

    15

    8

    Dan Gurney

    EU

    Eagle-Weslake

    13

    9

    Jackie Stewart

    GB

    BRM

    10

    10

    Mike Spence

    GB

    BRM

    9

    Les neuf meilleurs scores de onze courses comptent

    CHAMPIONNAT DU MONDE DES

    CONSTRUCTEURS

    Pos.

    Marque

    Pts.

    1

    Brabham

    67

    2

    Lotus

    50

    3

    Cooper

    28

    4

    Ferrari

    20

    Honda

    20

    6

    BRM

    17

    7

    Eagle

    13

    8

    McLaren

    1

    Championnats : 1968

    Le sponsoring et l'amélioration technique des ailes furent les deux nouveautés qui marquèrent la formule 1 cette année-là, mais ces changements passèrent inaperçus à cause de la mort de Jim Clark. Malgré la triste période qui suivit, Graham Hill remporta bravement son deuxième titre pour l'équipe Lotus en deuil.

    En 1968, plusieurs choses se produisirent qui eurent des effets à long terme sur la formule 1, mais rien ne choqua le monde de la course autant que la mort de Jim Clark à Hockenheim en Formule 2. C'est aussi lors de cette saison qu'on introduisit le sponsoring commercial ouvert. Les Lotus, précédemment vert et jaunes devinrent rouge, blanc et doré, à cause du sponsoring des cigarettes Gold Leaf.

     

    L'arrivée du moteur Ford

    Au début de l'année, Lotus, Brabham et Ferrari commencèrent à expérimenter des ailes favorisant la poussée du vent vers le bas, et celles-ci devinrent bientôt partie intégrante de l'équipement standard. Le moteur Ford fut mis à la disposition de tous et pendant les quinze années qui suivirent, ce moteur constituait une alternative compétitive et peu coûteuse pour celui qui la choisissait.

    Un autre grand événement fut l'arrivée de Ken Tyrrell pour diriger les Matra-Ford. Il réalisa un coup de maître en engageant Stewart comme pilote et cette association devait porter ses fruits pendant les six saisons à venir. Pendant ce temps, la propre écurie de Matra, avec Henri Pescarolo et Jean-Pierre Beltoise s'affirma sérieusement. Le talentueux jeune Belge, Jackie Ickx, rejoignit Amon chez Ferrari, tandis que Hulme partit pour rejoindre Bruce McLaren.

    Clark et Hill continuèrent à mener le challenge Lotus, avec Siffert dans une voiture Rob Walker privée. A Kyalami, ce fut un indice de ce qui aurait pu se passer. Lorsque Clark domina la course devant son coéquipier Hill. A la course suivante, sur la nouvelle piste de Jarama en Espagne, Clark avait déjà disparu. Jackie Olivier le remplaça, et Hill remonta le moral chez Lotus avec sa première victoire dans la 49, devant la McLaren de Hulme. Graham remporta ensuite une autre victoire à Monaco, où Richard Attwood termina bon deuxième dans une BRM.

    A Spa, McLaren donna à sa marque sa première victoire, après la panne d'essence de Stewart. C'était aussi la première victoire pour un moteur Ford dans une autre voiture que la Lotus 49. Mais la suivante ne se fit pas attendre, car Stewart donna à la Matra-Ford de Tyrrell sa première victoire à Zandvoort. Il y eut encore un autre gagnant à Rouen, où le jeune Ickx donna à Ferrari sa toute première victoire de l'année sous une pluie battante. Surtees fut second pour Honda, mais son coéquipier, le vétéran Jo Schlesser, se tua. A Brands Hatch, Siffert, alors très populaire, donna à Walker sa première victoire en sept ans avec la 49, voiture privée, devançant les Ferrari de Amon et Ickx après que Hill et Olivier, qui menaient tout d'abord, aient abandonné.

     

    Stewart en pleine forme

    Au

    Nurbürgring, ce fut l'une des plus grandes courses de tous les temps, Stewart gagnant avec une performance de virtuose, et cela dans des conditions terribles. Hulme montra que sa couronne de lauriers de 1967 était bien méritée car il gagna les deux courses suivantes à Monza et au circuit de Mont Tremblant au Canada. A Watkins Glen, le nouveau venu, Mario Andretti, gagna de façon sensationnelle la pôle position, mais Stewart eut la troisième victoire de l'année. Dans la finale de Mexico City, Stewart et Hill s'affrontèrent pour la première place, mais Stewart dut se rabattre à cause de problèmes de maniabilité, laissant ainsi Graham marquer sa troisième victoire de l'année.

    Comme si la perte de Clark et Schlesser n'était pas suffisante, Mike Spence de BRM se tua dans une Lotus au cours d'une séance d'essais à Indianapolis, et l'ancien champion du Grand Prix d'Italie, Ludovico Scarfiotti, mourut au cours d'une escalade.

    CHAMPIONNAT DU MONDE DES PILOTES

    Pos.

    Pilote

    Nat.

    Marque

    Pts

    1

    Graham Hill

    GB

    Lotus-Ford

    48

    2

    Jackie Stewart

    GB

    Matra-Ford

    36

    3

    Denny Hulme

    NZ

    McLaren-Ford

    33

    4

    Jackie Ickx

    Bel

    Ferrari

    27

    5

    Bruce McLaren

    NZ

    McLaren-Ford

    22

    6

    Pedro Rodriguez

    Mex

    BRM

    18

    7

    Jo Siffert

    Sui

    Lotus-Ford

    12

    John Surtess

    GB

    Honda

    12

    9

    Jean-Pierre Beltoise

    Fr

    Matra

    11

    10

    Chris Amon

    NZ

    Ferrari

    10

    Les cinq meilleurs scores des six premières courses et 
    les cinq meilleurs scores des suivantes, comptent

    CHAMPIONNAT DU MONDE DES

    CONSTRUCTEURS

    Pos.

    Marque

    Pts.

    1

    Lotus

    62

    2

    McLaren

    51

    3

    Matra

    45

    4

    Ferrari

    32

    5

    BRM

    28

    6

    Cooper

    14

    Honda

    14

    8

    Brabham

    10

    Championnats : 1969

    Jackie Stewart allait tout droit vers le titre avec la Matra-Ford de Ken Tyrrell, car il n'y avait pratiquement aucun pilote qui pût représenter un défi de façon soutenue. Il semblait maintenant certain que Stewart était celui qu'il fallait battre.

    L'année précédente, Jackie Stewart s'était approché du titre et, en 1969, la situation tourna en sa faveur ; Matra ayant retiré sa propre équipe, tous les efforts étaient maintenant concentrés sur celle de Tyrrell. Stewart et son coéquipier Johnny Servoz-Gavin, qui avait donné des résultats impressionnants en 1968, furent rejoints par Jean-Pierre Beltoise. Rindt saisit la chance inespérée de rejoindre Hill chez Lotus, tandis que Ickx quitta Ferrari pour remplacer l'autrichien chez Brabham. Jack avait finalement abandonné Repco et rejoint la troupe de Ford. Surtees était disponible car Honda s'était retiré fin 1968. La suprématie du Ford avait fait de nombreuses victimes. Eagle-Weslake et Cooper-Maserati avaient également disparu du tableau.

     

    Le fiasco des quatre roues motrices

    Le grand progrès technologique de l'année fut l'entraînement à quatre roues motrices. Matra, McLaren et Lotus l'essayèrent tous mais c'était peu réalisable et aucune des voitures ne fonctionnait vraiment. Stewart commença la saison en pleine forme, dominant la course d'ouverture à Kyalami. Andretti, qui pilotait de temps en temps une troisième Lotus, lui avait donné du fil à retordre au début. Stewart gagna de nouveau au circuit de Montjuich Park près de Barcelone, mais cette fois-là il fut aidé par des abandons de concurrents. La Ferrari d'Amon se brisa alors qu'elle était en tête, et Lotus avait eu une mauvaise période. Hill puis Rindt eurent des accidents spectaculaires à cause de la rupture de leurs ailes.

    Rindt dut manquer Monaco, car la FIA avait annoncé l'interdiction immédiate des ailes profilées qu'on trouvait maintenant sur de nombreuses voitures. Celles-ci revinrent bientôt, mais sous une autre forme, beaucoup moins visible, et fixées à la carrosserie. Stewart et Amon avaient mené tout deux mais ils abandonnèrent, en laissant Hill marquer une cinquième victoire historique. Piers Courage termina second dans une Brabham inscrite par Frank Williams - le premier résultat important pour le propriétaire de l'équipe britannique.

    La course de Spa fut annulée, et Rindt était suffisamment en forme pour retourner à Zandvoort. Il prit la pôle position et mena jusqu'à son abandon, et Stewart marqua donc encore une victoire. La quatrième victoire de Jackie eut lieu à Clermont-Ferrand, où son coéquipier Beltoise fit de son mieux pour obtenir une seconde place.

     

    L'apogée de Jackie Stewart

    Stewart gagna encore à Silverstone, où il dut s'affronter durement avec Rindt jusqu'à ce que l'Autrichien fût obligé de rentrer au stand à cause d'une aile desserrée. Hill fit un bon parcours pour arriver deuxième avec la Brabham, et deux semaines plus tard il fit encore mieux au Nurburgring, où il donna à l'équipe sa première victoire depuis 1967.

    L'Écossais saisit le titre avec une sixième victoire, dans un affrontement épique à Monza, où il devança Rindt, Beltoise et McLaren. Mais après une telle série de succès, Stewart ne put gagner aucune des trois dernières courses, Ickx triompha au Canada, Rindt marqua son premier succès à Watkins Glen et Hulme fit diversion avec une victoire pour McLaren à Mexico. Graham Hill fut absent de la course mexicaine car il s'était brisé les deux jambes dans un terrible accident à Watkins Glen. Il était prêt pour la saison suivante, mais ne devait plus jamais gagner un Grand Prix.

    CHAMPIONNAT DU MONDE DES PILOTES

    Pos.

    Pilote

    Nat.

    Marque

    Pts

    1

    Jackie Stewart

    GB

    Matra-Ford

    63

    2

    Jacky Ickx

    Bel

    Brabham-Ford

    37

    3

    Bruce McLaren

    NZ

    McLaren-Ford

    26

    4

    Jochen Rindt

    Aut

    Lotus-Ford

    22

    5

    Jean-Pierre Beltoise

    Fr

    Matra-Ford

    21

    6

    Dennis Hulme

    NZ

    McLaren-Ford

    20

    7

    Graham Hill

    GB

    Lotus Ford

    19

    8

    Piers Courage

    GB

    Brabham-Ford

    16

    9

    Jo Siffert

    Sui

    Lotus-Ford

    15

     10

    Jack Brabham

    Aus

    Brabham-Ford

    14

    Les cinq meilleurs scores des six premières courses et 
    les quatre meilleurs scores des suivantes, comptent

    CHAMPIONNAT DU MONDE DES

    CONSTRUCTEURS

    Pos.

    Marque

    Pts.

    1

    Matra

    66

    2

    Brabham

    51

    3

    Lotus

    47

    4

    McLaren

    40

    5

    Ferrari

    7

    BRM

    7

     

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