GéGémag.Formula Onel'Univers de la Formule1
Championnats : 1980
Alan Jones triompha au Championnat du monde de 1980 malgré un fort challenge de la part de Nelson Piquet. Cependant, pour la première fois dans l'histoire, la politique qui entourait la Formule 1 commença à attirer autant l'attention que le sport lui-même.
Colin Chapman n'avait pas pu poursuivre son succès de 1978, et l'équipe d'Enzo Ferrari perdit son chemin en 1980. La nouvelle 312T5 n'était pas une voiture à effet de sol très efficace.
Une autre association
Les équipes Wolf et Fittipaldi s'associèrent mais en conservant leurs pilotes respectifs. Rosberg et Emerson commencèrent la saison dans la voiture rebaptisée 1979Wolf, tandis qu'une nouvelle F8 allait apparaître plus tard. Alfa Roméo revenait maintenant avec deux machines soutenues par Marlboro pour Bruno Giacomelli et Depailler. Jones commença la saison plus ou moins de la façon dont il termina celle de 1979. Il domina en Argentine, malgré trois dérapages. Piquet marqua le meilleur résultat qu'il ait jamais obtenu avec la seconde place, tandis que Rosberg donna une idée de son potentiel en arrivant troisième. A Long Beach, ce fut la fin de la carrière de Clay Regazzoni : il eut un accident et resta paralysé.
Cependant, Piquet arriva en tête et marqua sa première victoire, devant Patrese et Fittipaldi. La plupart des grands noms abandonnèrent, Depailler eut une excellente seconde place avec la nouvelle Alfa. La FW07B se présenta à Zolder et bien qu'elle fut rapide, Jones et Reutemann furent devancés par Pironi, autre premier gagnant. Didier Pironi était de nouveau en forme à Monaco mais, après avoir heurté la barrière, Reutemann au style régulier remporta la victoire.
A Jarama, la politique et la course se heurtèrent de plein front car la FOCA était en conflit avec la FISA. Un week-end confus se termina par une course de "formule Ford" qui eut lieu sans Ferrari, ni Alfa ni Renault. En Allemagne, les Renault furent rapides mais fragiles et quand le leader Jones eut une crevaison, Laffite saisit la victoire. Triste événement, dans les essais avant la course : Depailler eut un accident mortel dans l'Alfa.
La France marqua une nouvelle victoire en Autriche, Jabouille marquant son second succès en maintenant à distance Jones qui était déterminé. Le pilote d'essai de Lotus, Nigel Mansell, reçut finalement sa chance dans une troisième voiture, mais dut commencer la course dans une combinaison trempée de carburant. En Hollande, Jones abandonna en endommageant une aile de sa voiture sur une bordure. Piquet qui devenait un rival dangereux, gagna la course devant Arnoux. Le Grand Prix d'Italie eut lieu à Imola pour la première fois et Piquet marqua une autre victoire devant Jones empêtré avec des problèmes de freins.
Duel entre les grands.
La situation était tendue à Montréal et elle explosa quand Piquet et Jones s'emmêlèrent au premier tour et provoquèrent un carambolage monstre. Pour le second départ, Piquet devait conduire dans le mulet mais son moteur céda. Pironi mena sur toute la longueur mais fut pénalisé pour un départ trop intempestif. Jones arriva second et prit le maximum de points ainsi que le titre.
Deux grands noms se disputèrent leurs courses finales au Glen. N'ayant pas réussi à qualifier la terrible Ferrari au Canada, Scheckter termina onzième et dernier. Cependant, Fittipaldi cassa sa suspension au quinzième tour, ce qui mit fin à une autre saison épuisante avec sa propre équipe.
CHAMPIONNAT DU MONDE DES PILOTES
Pos. |
Pilote |
Nat. |
Marque |
Pts |
1 |
Aus
Williams-Ford
67
2
Bré
Brabham-Ford
54
3
Arg
Williams-Ford
42
4
Fr
Ligier-Ford
34
5
Fr
Ligier-Ford
32
6
Fr
Renault
29
7
It
Lotus-Ford
13
8
Fr
Renault
9
9
It
Arrows-Ford
7
10
Irl
Tyrrell-Ford
6
Fr
Tyrrell-Ford
6
Fin
Fittipaldi-Ford
6
Can
Ferrari
6
GB
McLaren-Ford
6
Les cinq meilleurs scores des sept premières courses et
les cinq meilleurs scores des suivantes, comptent
CHAMPIONNAT DU MONDE DES
CONSTRUCTEURSChampionnats : 1981
Nelson Piquet réussit à devancer Alan Jones en 1981, gagnant ainsi son premier Championnat du monde et également le premier pour Brabham depuis que Bernie Ecclestone était aux commandes. Malheureusement, les disputes hors piste dominaient les grands titres des journaux.
Ferrari réagit après le désastre de 1980. Le plus grand changement fut le passage au nouveau moteur turbo V6, l'équipe italienne devenant la première à suivre le chemin de pionnier ouvert par Renault. L'autre grande nouvelle de cet hivers-là fut la reprise de McLaren par Ron Dennis : John Barnard se mit à travailler sur un châssis révolutionnaire en fibre de carbone et Prost quitta l'écurie pour remplacer Jabouille chez Renault.
Le championnat commença à Long Beach et les jupes coulissantes furent officiellement interdites. Patrese marqua un succès surprise avec l'Arrows mais la victoire revint au champion Jones devant Reutemann et Piquet. Les Ferrari étaient rapides mais fragiles. Au Brésil, les nouvelles règles tournèrent à la farce. Brabham avait perfectionné un système de suspension hydro-pneumatique - la voiture était légale dans les stands mais sur la piste, elle s'affaissait et les jupes touchaient le sol. Piquet prit la pôle position, commençant cette course humide sur des pneus lisses et perdit ses chances. Reutemann devança Jones ce qui créa une controverse étant donné qu'il était supposé laisser Jones passer devant.
En Argentine, Piquet ne fit pas d'erreur et gagna facilement tandis que son coéquipier Rebaque courait second jusqu'à ce que sa voiture tombe en panne.
La saison européenne commença à Imola avec le nouveau Grand Prix de San Marino - une excuse pour avoir deux courses en Italie. Villeneuve et Pironi furent les héros, à la tête de cette course par temps humide. Piquet devança tout le monde pour gagner devant Patrese et Reutemann.
Désastre à Zolder
A Zolder, un mécanicien de la petite équipe Osella mourut après avoir été renversé par une voiture en cours d'entraînement, et un mécanicien d'Arrows eut les jambes brisées quand il vint voir la voiture de Patrese qui avait calé sur la grille de départ - juste au moment où la course démarrait. Pironi mena jusqu'à ce que ses freins cèdent. Jones eut un accident après s'être heurté contre Piquet, et la victoire revint à Reutemann.
Mansell était en pleine forme à Monaco et se qualifia troisième derrière Piquet et Villeneuve. Nelson mena la course, mais Jones le talonna et le Brésilien eut un accident. Jones dut faire face à un problème d'approvisionnement de carburant, et Villeneuve en profita pour accélérer et marquer une superbe victoire dans la Ferrari à pilotage difficile. Il répéta ce succès étonnant à Jarama. Quand Jones s'arrêta, Gilles mena un train de voiture comprenant Laffite, Watson, Reutemann et de Angelis.
Dijon fut une autre course bizarre. La pluie sépara l'événement en deux parties et Prost gagna sa première victoire dans la Renault. Watson et Piquet complétaient le podium.
Triomphe pour Watson
Pour Watson, ce fut à Silverstone le grand jour. Prost et Arnoux s'étaient relayés à la tête, mais quand il rencontrèrent des problèmes, Jones se fraya à la première place. C'était sa première victoire depuis l'Autriche en 1976.
En Allemagne, Villeneuve, Prost et Arnoux prirent la tête chacun leur tour alors que Jones, Prost et Reutemann avaient divers problèmes de moteur. Piquet remporta une victoire confortable, avec Prost en seconde place. En Autriche ce fut une victoire populaire pour Laffite.
A Zandvoort, Prost et Jones se battirent vaillamment dans les premiers tours, mais les pneus de Jones cédèrent. Prost se détacha pour gagner sur Piquet, et Jones fut troisième. Reutemann s'accrocha avec Laffite, donc Piquet pris la tête sur l'Argentin.
Prost mena sur toute la distance à Monza, et gagna par rapport à Jones et Reutemann. Piquet semblait devoir prendre la troisième position jusqu'à ce que son moteur cède au dernier tour. Le Grand Prix du Canada fut un événement excitant, mais eut lieu sous la pluie. Jones dérapa alors qu'il menait, Prost pris la tête, ensuite Laffite vint en première position et se maintint ainsi pour gagner la course. Ils allèrent à la finale avec Reutemann à 49, Piquet à 48 et Laffite à 43 points.
La course suivante eut lieu sur un parking à Las Vegas. Reutemann prit la pôle position, mais au cours de la course, il échoua. Jones gagna devant Prost et Giacomelli, tandis que Piquet prenait la cinquième place et gagnait le championnat à un point près.
CHAMPIONNAT DU MONDE DES PILOTES
Pos. |
Pilote |
Nat. |
Marque |
Pts |
1 |
Bré
Brabham-Ford
50
2
Arg
Williams-Ford
49
3
Aus
Williams-Ford
46
4
Fr
Ligier-Matra
44
5
Fr
Renault
43
6
GB
McLaren-Ford
27
7
Can
Ferrari
25
8
It
Lotus-Ford
15
9
Fr
Renault
11
Mex
Brabham-Ford
11
Les onze meilleurs scores comptent pour le championnat
CHAMPIONNAT DU MONDE DES
CONSTRUCTEURSChampionnats : 1982
La saison de 1982 s'avéra l'une des plus turbulentes et des plus tragiques de l'histoire de la Formule . Keke Rosberg devint le premier depuis 1964 à acquérir le championnat avec une seule victoire à son palmarès.
Niki Lauda était de retour, après deux années, pour rejoindre Watson chez McLaren. Williams choisit Keke Rosberg pour remplacer Jones, alors que Brabham semblait plus fort que quelques années auparavant, ayant recruté un bon coéquipier pour Piquet : Ricardo Patrese.
Piquet eut un accident pendant la première course à Kyalami et les Renault dominèrent jusqu'à ce que Prost ait une crevaison. Mais il revint à la charge depuis la huitième position pour prendre la tête devant Arnoux et Reutemann.
A Long Beach, Lauda fut le héros devant Rosberg. Du fait de la disqualification au Brésil de Piquet et Rosberg de leur première et seconde place pour cause de montage de réservoirs d'eau pour le "refroidissement des freins", les équipes FOCA avaient annoncé qu'elle boycottaient la course de
San Marino qui ne fut pas un événement très animé.Pironi et Villeneuve dominèrent la course et changèrent de place dans ce que de nombreuses personnes prirent pour un spectacle destiné au fans. Pironi dépassât le Canadien au dernier tour et remporta la victoire. Et ainsi une guerre mortelle commença.
Un autre jour sombre à Zolder
Les querelles continuèrent à Zolder où, dans les derniers essais qualificatifs, dans une tentative désespérée de dépasser Pironi, il se produisit la tragédie suivante : Villeneuve heurta l'arrière de la March de Jochen Mass et fut projeté dans un tonneau effrayant. C'est ainsi que l'un des pilotes les plus doués de l'époque se tua. La course se poursuivit sans Ferrari et fut remportée par Watson.
Monaco fut une course extrêmement spectaculaire. Arnoux mena jusqu'à son dérapage, puis Prost prit la tête et eut un accident sévère près du port à trois tours de la fin ; Patrese prit ensuite la tête, dérapa et Pironi et de Cesaris continuèrent. Ensuite, à un tour de la fin, Pironi s'arrêta en proie à des problèmes électriques, de Cesaris tomba en panne d'essence et le pilote de rechange Williams, Derek Daly, abandonna après avoir heurté la barrière de sécurité. Patrese récupéra quelque peu pour prendre la victoire.
A Montréal, sur le circuit désormais baptisé Gilles Villeneuve, Pironi en pôle position cala sur la grille et fut heurté par Ricardo Paletti, qui fut tué sur le coup. Piquet arriva en tête et Patrese en seconde position. A Zandvoort, Ferrari eut finalement quelques bons résultats, Pironi gagnant dans un excellent style et le nouveau second pilote Patrick Tambay s'adapta bien également.
A Brands Hatch, Lauda remporta la victoire mais le héros de la course fut Warwick qui amena la Toleman-Hart construite comme un tank jusqu'en seconde place avant d'être forcé d'abandonner. Pironi alla à Hockenheim en menant par neuf points, mais pendant les essais libres sous la pluie, il heurta l'arrière de la Renault de Prost et fut projeté dans un accident qui lui brisa les jambes et signa la fin de sa carrière de Formule 1. Dans la course, Tambay marqua sa première victoire dans la seconde Ferrari.
Pour la première et unique fois, un round de championnat du Grand Prix de Suisse eut lieu à Dijon. Les Renault menaient, mais Rosberg arriva pour gagner sur Prost. Après la victoire d'Arnoux, à Monza, devant Tambay. Watson devait maintenant gagner la dernière course à Las Vegas pour empêcher Rosberg d'obtenir le titre.
Arnoux et Prost menaient tous les deux, mais la victoire fut un choc car elle fut décernée à Alboreto. Watson fut deuxième, mais ce n'était pas suffisant, et Rosberg en cinquième place reçut les honneurs.
CHAMPIONNAT DU MONDE DES PILOTES
Pos. |
Pilote |
Nat. |
Marque |
Pts |
1 |
Fin
Williams-Ford
44
2
Fr
Ferrari
39
GB
McLaren-Ford
39
4
Fr
Renault
34
5
Aut
McLaren-Ford
30
6
Fr
Renault
28
7
It
Tyrrell-Ford
25
Fr
Ferrari
25
9
It
Lotus-Ford
23
10
It
Brabham-Ford
21
Les onze meilleurs scores comptent
CHAMPIONNAT DU MONDE DES
CONSTRUCTEURSChampionnats : 1983
Nelson Piquet accéda à son deuxième titre mondial pendant que Prost et Renault gâchèrent leurs chances durant ce qui fut une saison sûre, sans grève ni querelle technique. Tout ce qui comptait était l'action sur la piste.
Après toutes les querelles des années précédentes, cette saison fut remarquablement pacifique hors de la piste. La nouvelle réglementation des fonds plats obligea à enlever les carénages latéraux, tandis que les turbos (et arrêt planifiés dans les stands) devinrent essentiels. Chez Williams, Keke Rosberg, rejoint par Jacques Laffite, allait devoir passer une autre saison avec les moteurs Ford jusqu'à ce que la FW09 à moteur Honda fût prête. Le fabricant japonais était de retour en F1 après 15 ans, et il effectua des débuts discrets avec la petite équipe Spirit. McLaren dut aussi se montrer patient. Son sponsor TAG paya le nouveau V6 de Porsche mais tant qu'il n'était pas prêt, Lauda et Watson durent se contenter du Ford d'usine.
Colin Chapman avait réussi un coup de maître en signant avec les moteurs Renault, mais le légendaire patron de Lotus mourut au mois de décembre. L'équipe continua : de Angelis disposa de la nouvelle voiture pour la deuxième course, tandis que Mansell dut se contenter du Ford jusqu'à la mi-saison. Parmi ceux qui avaient l'expérience du turbo, Piquet et Patrese avaient conservé la puissance BMW et disposaient de la superbe nouvelle BT52, tandis qu'Arnoux quitta Renault pour rejoindre Tambay chez Ferrari. Les autres équipes restaient avec le Ford, dont Ligier, Arrows et Tyrrell.
Piquet commence bien
Piquet gagna dans un style impressionnant à Rio, mais Rosberg attira l'attention. Il menait, fut victime d'un incendie dans son stand, avant de revenir en seconde position puis fut exclu pour un démarrage poussé. Lauda et Laffite prirent les places restantes sur le podium. La Renault de Prost fut ralentie par une vibration au niveau des pneus.
Long Beach était une excellente opportunité pour les monoplaces à moteur Ford. Watson et Lauda se qualifièrent 22e et 23e mais ils comprirent tout de suite la disposition de la course et ils signèrent le doublé, avec Arnoux en troisième position. Rosberg fit une course folle, en dérapant et en s'emmêlant avec Tambay.
Pour changer, la saison européenne démarra au Paul Ricard, Renault gagna à domicile, Prost arrivant devant Piquet et Cheever. San Marino fut mémorable. Tambay remporta une victoire émotionnelle pour Ferrari, conscient que 12 mois plus tôt son ami Villeneuve en avait été dépossédé par Pironi.
Monaco était une autre chance de montrer les possibilités du Ford. Rosberg se qualifia sixième derrière les turbos, mais la pluie se mit à tomber et il prit la décision de partir en pneus lisses, ce qui lui évita de devoir s'arrêter. Chez McLaren, Watson et Lauda ne purent se qualifier.
Après une rupture de 13 années, le Grand Prix de Belgique retourna à Spa. La piste avait été reconstruite plus courte que celle d'origine, mais elle fut reconnue instantanément comme la meilleure de la saison. Prost gagna devant Tambay et Cheever.
Il semble que Detroit allait donner aux coureurs "atmosphériques" une autre chance et c'est ce qui se produisit. Alboreto marqua sa seconde victoire pour Tyrrell. Ce fut la 155e victoire pour le Ford Cosworth et personne ne pouvait savoir que ce serait aussi la dernière. Au Canada, Arnoux dominait et marqua une belle victoire pour Ferrari, devant le duo Cheever, Tambay. Prost marqua une brillante victoire à Silverstone. Honda fit ce jour-là un retour discret avec Spirit, six ans après que Renault eut commencé la révolution turbo.
Arnoux marqua une autre victoire à Hockenheim, mais il défia les ordres de l'équipe car il était supposé laisser Tambay devant. De Cesaris prit la seconde place, devant Patrese et Prost. Alain était maintenant à onze points devant Piquet dans la course pour le titre. Prost dû faire un gros effort pour gagner en Autriche, dépassant Arnoux six tours avant l'arrivée. Piquet garda ses espoirs de titre avec la troisième position. En Hollande, le Français entra en collision avec Piquet, ce qui les mit tous deux hors de combat. Arnoux effectua une belle course pour gagner devant Tambay et Watson.
Maintenant, Prost menait devant Arnoux de 8 points et Piquet de 14. Cependant, pour Prost, Monza apporta le résultat le plus mauvais possible - Piquet gagna et Arnoux fut second. Lors du Grand Prix d'Europe, à Brands Hatch, Piquet gagna de nouveau mais Prost garda espoir, avec la seconde place.
Il ne restait alors que l'Afrique du Sud. Piquet fut très rapide dans la première moitié de la course, tandis que Prost se battait en troisième place avant d'abandonner. Piquet rétrograda en troisième place derrière Patrese et de Cesaris, mais s'assura du titre malgré une essence non conforme. Renault et Prost était battus et abattus.
CHAMPIONNAT DU MONDE DES PILOTES
Pos. |
Pilote |
Nat. |
Marque |
Pts |
1 |
Bré
Brabham-BMW
59
2
Fr
Renault
57
3
Fr
Ferrari
49
4
Fr
Ferrari
40
5
Fin
Williams-Ford
27
6
US
Renault
22
GB
McLaren-Ford
22
8
It
Alfa Romeo
15
9
It
Brabham-BMW
13
10
Aut
McLaren-Ford
12
Les onze meilleurs scores comptent
CHAMPIONNAT DU MONDE DES
CONSTRUCTEURSChampionnats : 1984
Niki Lauda profita une fois de plus de la possibilité d'exercer son jugement et sa ruse quand il battit son coéquipier plus rapide et plus jeune, Alain Prost, pour s'emparer de son troisième titre. Pour McLaren, c'était le début d'une série d'années fantastiques.
Alain Prost étonna tout le monde de la Formule 1 quand il rejoignit Marlboro McLaren. Il était en désaccord avec la gestion de Renault et McLaren était le seul refuge logique pour lui. Avec le moteur TAG Porsche, McLaren donnait l'impression d'être l'équipe à battre, d'autant qu'il y avait une nouvelle limite de 220 litres pour le carburant en course - Porsche pouvait profiter de son expérience en endurance.
Il y eu un sérieux remue-ménage chez Renault. Cheever et Prost furent remplacés par Tambay et Warwick. Cheever trouva refuge chez Alfa où il fut rejoint par Patrese. Ligier s'était appuyé sur les moteurs Renault pour attirer de Cesaris aux cotés du Français François Hesnault. Arrows avait un deal avec BMW et deux bons pilotes, Boutsen et Marc Surer. Toleman avait engagé un débutant brésilien, Ayrton Senna. Tout le monde avait un turbo - sauf Tyrrell. L'équipe produisit une voiture agile, la 012, et fut avantagée par deux jeunes talents, Stefan Bellof et Martin Brundle.
Alboreto mena au Brésil mais parti en travers. Lauda et Warwick prirent la tête chacun leur tour, mais Prost se dégagea facilement et gagna sa première course dans une McLaren, tandis que Rosberg démontra le potentiel de Honda avec sa seconde place. McLaren domina en Afrique du Sud. Piquet mena jusqu'à ce qu'il rencontre des problèmes de turbo et Lauda remporta une victoire facile. Prost dut partir des stands sur le mulet et termina deuxième.
La saison européenne démarra en Belgique, à Zolder. Alboreto y mena toute la course pour sa première victoire dans une Ferrari. Warwick termina second, devant Arnoux.
McLaren était en pleine forme à Imola. Prost mena toute la course malgré un tête-à-queue. Lauda ne fut jamais en tête et abandonna avec des problèmes de moteur. Piquet conserva la seconde place jusqu'à une panne de turbo, ainsi Arnoux hérita de cette place.
Renault voulait désespérément gagner en France, et Tambay mena pendant les trois quarts de la course avant de buter sur des problèmes de freins et d'embrayage. Lauda prit la tête et remporta la course.
Problèmes à Monaco
La course de
La course de Détroit commença par une collision entre Piquet, Prost et Mansell pour laquelle Mansell reçut un blâme. Piquet montra que la BT53 pouvait être efficace sur des circuits routiers en menant toute la course.
De Detroit on passa directement à Dallas pour une autre course sur piste provisoire. Il faisait extrêmement chaud, la piste se désagrégea, de nombreux concurrents eurent des accidents, et le Grand Prix n'y revint jamais. Rosberg fut le héros de ce jour-là, gagnant avec panache dans la Williams-Honda. Mansell mena pendant la plus grande partie de la course, mais sa boîte de vitesse cassa et lui-même s'évanouit alors qu'il essayait de pousser sa voiture.
Tyrrell disqualifiée
Des conditions plus normales revinrent en Europe, à Brands Hatch. Prost mena jusqu'à la rupture de sa boîte de vitesses, laissant Lauda gagner devant Warwick et Senna. De Angelis et Piquet abandonnèrent tous les deux alors qu'ils menaient à Hockenheim, laissant Prost gagner devant Lauda et Warwick. En Autriche, Prost sortit de route alors qu'il était second, et Lauda gagna devant Piquet et Alboreto. Piquet mena en Hollande mais fut victime d'une fuite d'huile. Prost et Lauda effectuèrent une nouvelle démonstration devant Mansell. Maintenant, Lauda comptait 54 points et Prost 52,5. Le moteur de Prost lâcha au quatrième tour à Monza, et Lauda gagna devant Alboreto. Accusée de tricher sur le poids avec des réservoir d'eau, Tyrrell fut bannie du championnat et perdit tous ses résultats et ses points.
Au Grand Prix d'Europe, Prost gagna, Lauda terminant quatrième. Lauda avait alors 66 points et Prost 62,5. La finale était à Estoril au Portugal. Prost gagna sa septième victoire de l'année tandis que Lauda fit ce qu'il fallait, termina deuxième et décrocha le titre avec 72 points contre 71,5 à Prost. Ce fut la marge la plus étroite de toute l'histoire du championnat.
CHAMPIONNAT DU MONDE DES PILOTES
Pos. |
Pilote |
Nat. |
Marque |
Pts |
1 |
Aut
Mclaren-Porsche
72
2
Fr
McLaren-Porsche
71,5
3
It
Lotus-Renault
34
4
It
Ferrari
30,5
5
Bré
Brabham-BMW
29
6
Fr
Ferrari
27
7
GB
Renault
23
8
Fin
Williams-Honda
20,5
9
GB
Lotus-Renault
13
Bré
Toleman-Hart
13
Les onze meilleurs scores comptent
CHAMPIONNAT DU MONDE DES
CONSTRUCTEURSChampionnats : 1985
En 1985, Alain Prost arriva finalement au sommet. Après avoir échoué au cours des deux précédentes années, le Français obtint son premier titre au terme d'une année très compétitive dans la McLaren-TAG. Désormais, personne ne pourrait l'arrêter.
En 1985, deux futurs champions prirent d'importantes décisions pour leurs carrières. Nigel Mansell, qui avait été chez Lotus depuis son début en 1980, passa chez Williams-Honda, tandis qu'Ayrton Senna quitta Toleman pour rejoindre Lotus.
Après deux années improductives chez Williams, Jacques Laffite revint chez Ligier. Arrows enrôla l'Autrichien Berger, tandis que Téo Fabi prit la direction de Toleman. Tyrrell avait finalement rejoint le club des turbos en passant un accord avec Renault pour ses jeunes pilotes Brundle et Bellof.
Alboreto commença la saison en pleine forme, qualifiant sa Ferrari en pôle position à Rio, mais la victoire revint à Prost. Alboreto prit la seconde place, devant de Angelis. Arnoux termina quatrième dans la deuxième Ferrari, mais peu après se querella avec Enzo Ferrari et fut remplacé par Stefan Johansson.
Senna montra sa classe en amenant sa Lotus en tête au
Senna signa la pole à Monaco. Ayrton et Alboreto se relayèrent en tête, mais Prost signa sa deuxième victoire de l'année. Au Canada, les Lotus furent les plus fortes, avec de Angelis devant Senna. Elio mena pendant 15 tours, mais c'est Alboreto qui remporta sa première victoire de l'année devant Johansson et Prost.
Senna était de nouveau en pôle à Detroit, mais il fut l'un des nombreux pilotes à avoir un accident, comme Mansell et Prost. Rosberg prit la tête dès le début et offrit à Williams sa première victoire de l'année.
Rosberg mena au Paul Ricard mais, pour la seule fois de l'année, ce fut la journée de Brabham. Piquet gagna et fournit à Pirelli son premier succès depuis Monza en 1957. Rosberg finit deuxième devant Prost.
Rosberg brille à Silverstone.
Silverstone fut sans doute le théâtre de la performance la plus impressionnante de l'année aux essais, Rosberg y tournant à plus de 260 km/h de moyenne. En course, Prost prit la tête et gagna d'un tour par rapport à Alboreto et Laffite.
Au Nurburgring, Téo Fabi signa une surprenante pôle position sur sa Toleman, Alboreto et Johansson, s'accrochèrent au premier virage, mais Alboreto se reprit pour gagner. Prost continuait à accumuler des points avec sa deuxième place.
En Autriche, après un accident au premier tour, Lauda fut en tête pendant 14 tours, pour la première fois de l'année. Prost gagna devant Senna et Alboreto.
La piste de Zandvoort fut l'hôte d'une course de Formule 1 pour la dernière fois. Piquet prit la tête, puis Rosberg. Prost prit la première place quand Rosberg abandonna à cause d'une nouvelle panne de moteur. Lauda arriva alors pour marquer sa première victoire de la saison et ce qui allait être la dernière de sa carrière. A Monza, Senna prit la tête. Mais la victoire revint à Prost, devant Piquet et Senna. A Spa, Prost se qualifia en pôle, mais Senna marqua sa deuxième victoire de l'année devant Mansell. Prost arriva troisième et se mit ainsi à la portée du titre.
Comme en 1983, Brands Hatch fut l'hôte du Grand Prix d'Europe. Mansell avait été éclipsé par Rosberg pendant la plus grande partie de l'année, mais devant son public, avec panache, il marqua sa première victoire devant Senna et Rosberg. Pendant ce temps, la quatrième place assurait le titre à un Prost prudent. Lauda étant blessé, Watson fit un unique retour pour McLaren. Ce fut sa dernière course de Formule 1.
Mansell était désormais en pleine forme, et à Kyalami, il prit la tête et mena devant Rosberg, avec Prost en troisième position loin derrière. La saison se termina par une nouvelle course australienne dans les rues d'Adélaïde. Senna mena, mais Prost gagna cette course, qui fut très éprouvante. Ligier termina la saison sur une bonne note avec Laffite et Streiff prenant la deuxième et troisième place. Lauda mena pendant plusieurs tours mais il eut un accident. Pour la deuxième fois de sa carrière, il se retira de la compétition, mais cette fois-ci sa décision était définitive. Bien que la Formule 1 eut une saison sûre, deux pilotes talentueux se tuèrent en voitures de sport. Manfred Winkelhock à Mosport et Stefan Bellof tué à Spa.
CHAMPIONNAT DU MONDE DES PILOTES
Pos. |
Pilote |
Nat. |
Marque |
Pts |
1 |
Fr
McLaren-Porsche
73
2
It
Ferrari
53
3
Fin
Williams-Honda
40
4
Bré
Lotus-Renault
38
5
It
Lotus-Renault
33
6
GB
Williams-Honda
31
7
Sué
Ferrari
26
8
Bré
Brabham-BMW
21
9
Fr
Ligier-Renault
16
10
Aut
McLaren-Porsche
14
Les onze meilleurs scores comptent
CHAMPIONNAT DU MONDE DES
CONSTRUCTEURSChampionnats : 1986
Cette année-là se conclut d'une façon spectaculaire. Mansell et Piquet s'étaient affrontés avec acharnement pendant toute l'année. Mais lors de la dernière course, Nigel fut victime d'une crevaison, Piquet fit un arrêt prudent et Prost tout étonné, décrocha son deuxième titre mondial.
Lauda ayant pris sa retraite, Ron Dennis le remplaça par un autre champion qui avait fait ses preuves : Keke Rosberg. Malheureusement, la McLaren ne convenait pas à son style. Keke fut lui-même remplacé chez Williams par un champion : Piquet. Chez Lotus, Ayrton Senna refusa la venue de Derek Warwick à ses cotés, et l'écurie engagea le jeune Johnny Dumfries.
Cet hiver-là, Toleman se transforma en Benetton, avec Berger et Fabi comme pilotes et le moteur BMW, probablement le plus puissant. Piquet effectua d'excellents débuts chez Williams en gagnant sur son terrain, à Rio. Grâce à Senna placé en seconde position, ce fut une bonne journée pour le Brésil.
Après une rupture de plusieurs années, l'Espagne eut de nouveau un Grand Prix sur la nouvelle piste tortueuse et étroite de Jerez. Une course remarquable, Senna devançant Mansell de juste 0,014 seconde. Prost était troisième. Senna fut à nouveau plus rapide à Imola. Cependant un boulon de roue desserré le força à abandonner. Piquet et Rosberg menèrent tous les deux, mais Prost, toujours fiable, fut la pour gagner devant Piquet.
Prost rompit la série de pôles de Senna à Monaco et gagna la course devant Rosberg. Senna, brièvement en tête, finit troisième. Une tragédie frappa alors lorsque de Angelis, se tua aux essais privés au Paul Ricard.
A Spa, Piquet se qualifia en pole, mais c'est Mansell qui gagna devant Senna et Johansson. Au mois de juin, au cours d'un sinistre week-end, l'ancien pilote d'Osella, Jo Gartner, se tua au Mans, tandis que Marc Surer se blessa grièvement en Rallye. Il fut remplacé chez Arrows par Danner.
La fin tragique de Laffite
Au Canada, Brabham était à nouveau en forme, Warwick revenant à la F1 pour remplacer de Angelis. Mansell gagna devant Prost et Piquet. Senna remporta la course de Detroit devant un surprenant Laffite. Mansell porta l'assaut au Paul Ricard, finissant devant Prost, Piquet et Rosberg. Personne ne pouvait arrêter Mansell sur son terrain. Au départ, Johansson et Laffite se tamponnèrent et le Français frappa le rail à angle droit, se brisant les jambes. Cet accident marqua la fin de sa carrière juste au moment où il atteignait le record de Graham Hill : 176 Grands Prix.
Au Grand Prix d'Allemagne, il fut surprenant de voir Rosberg et Prost s'emparer de la première ligne devant les Honda et BMW. Keke mena pendant quelques temps mais Piquet gagna et garda ses chances en vue du titre mondial. Senna et Mansell terminèrent sur le podium.
La Formule 1 s'ouvre à l'Est
Le deuxième nouveau circuit de la saison fut le Hungaroring, qui constituait la première visite de la Formule 1 dans les pays de l'Est. Le circuit était étroit, et si lent que la course dut être stoppée un tour avant la fin car elle enfreignait la règle des deux heures. Piquet s'imposa devant Senna et Mansell.
En Autriche, les BMW firent leurs preuves. Fabi et Berger étaient en première ligne. Berger mena pendant 25 tours avant que son turbo casse, et Prost s'imposa. Fabi fut de nouveau le héros de Monza en se qualifiant en pôle avec ce qui était probablement la voiture la plus puissante jamais vue en Formule 1. Il partagea la première ligne avec Prost, mais c'est Piquet qui gagna devant Mansell. Senna fut en pôle position au Portugal, mais Mansell remonta à l'assaut du titre en menant toute la course devant Prost et Piquet. A Mexico, Berger remporta sa première victoire devant Prost et Senna.
Dans une finale spectaculaire à Adélaïde avec les deux pilotes de Williams et Prost, jouant le titre. Mansell prit la pôle et était parfaitement placé pour décrocher le titre quand son pneu arrière éclata. Williams fit arrêter Piquet pour un changement par précaution, et le Brésilien tomba en deuxième position derrière Prost. Cette victoire inattendue donnait au Français son second titre. Rosberg, qui mena 57 tours, prit sa retraite à la fin de la saison.
CHAMPIONNAT DU MONDE DES PILOTES
Pos. |
Pilote |
Nat. |
Marque |
Pts |
1 |
Fr
McLaren-Porsche
72
2
GB
Williams-Honda
70
3
Bré
Williams-Honda
69
4
Bré
Lotus-Renault
55
5
Sué
Ferrari
23
6
Fin
McLaren-Porsche
22
7
Aut
Benetton-BMW
17
8
It
Ferrari
14
Fr
Ligier-Renault
14
Fr
Ligier-Renault
14
Les onze meilleurs scores comptent
CHAMPIONNAT DU MONDE DES
CONSTRUCTEURSChampionnats : 1987
Les coéquipiers Nelson Piquet et Nigel Mansell se battirent pour le titre. L'Anglais se présentait comme un adversaire redoutable jusqu'à ce qu'un accident le mette sur la touche au Japon. Piquet s'empara des lauriers pour la troisième fois.
Il devenait de plus en plus difficile de gérer l'ère des turbos. Les voitures étaient trop puissantes, la mise au point des moteurs trop coûteuse. On annonça une nouvelle formule : à partir de 1989, la Formule 1 allait revenir aux moteurs atmosphériques mais de 3,5 litres. Il y eut deux années intermédiaires avec les deux types de voitures concourant côte à côte. Pour encourager les équipes à changer, une classification séparée fut introduite pour les pilotes "Atmos" La Jim Clark Cup. Ce ne fut donc pas une surprise de voir Cosworth rapidement mettre au point le nouveau DFZ. Ken Tyrrell fut le premier grand propriétaire d'équipe à construire des voitures pour cette formule. Il enrôla Palmer et Streiff et ceux-ci devaient dominer la nouvelle catégorie. Leurs adversaires étaient Français : AGS et Larrousse.
Il y eut beaucoup de changements côté moteurs. Renault s'étant retiré de la compétition, Lotus retomba sur ses pieds avec Honda, tandis que Ford s'associa avec Benetton. Williams continua avec Mansell et Piquet. Nigel attendait sa revanche. Les deux pilotes partagèrent la première ligne à Rio, et bien que Piquet menât au début, ce fut Prost qui gagna la course.
A Imola la chance tourna en défaveur de Piquet, qui eut un sérieux accident aux essais et qui fut contraint de déclarer forfait pour la course. Mansell l'emporta. Mansell et Piquet étaient en première ligne à Spa. Une collision entre Mansell et Senna les mit tous les deux héros de combat, et entraîna une confrontation des deux hommes dans les stands. Prost gagna la course après que Piquet eût abandonné en raison d'une panne turbo.
Mansell était en pôle position à Monaco, et mena jusqu'à la rupture de son turbo. Senna reprit et marqua la première de ses nombreuses victoires en Principauté. Piquet était deuxième, devant les Ferrari. Le résultat fut semblable à Detroit. Mansell était chef de file et mena la première moitié de la course mais Senna le passa, car le Britannique souffrait d'une crampe. Senna gagna dans la Lotus "active", devant Piquet et Prost. Mansell termina cinquième. La chance tourna finalement en sa faveur au Paul Ricard où il prit la tête.
A Silverstone, après un arrêt tardif pour changer de pneus, Nigel battit le Brésilien dans une charge spectaculaire qui se termina dans une célèbre manuvre de dépassement à Stone Corner. Mansell était de nouveau à l'arrivée en Allemagne, mais, dans cette course, son moteur céda, et Piquet gagna. Mansell eut le même problème en Hongrie : il prit la tête, mais ne réussit pas à finir car il perdit un écrou de roue. Piquet gagna à nouveau, devant Senna et Prost.
Sur le magnifique Osterreichring, la course fut arrêtée deux fois par des collisions multiples au départ. Mais quand elle démarra enfin, Mansell gagna facilement devant Piquet. Aussi bien en Autriche qu'en Italie, Piquet ravit la pôle. A Monza, Nelson remporta la victoire alors que Mansell était troisième, le couple étant séparé par Senna. Au Portugal, Berger mena l'essentiel de l'épreuve, mais Prost décrocha la victoire. Piquet prit quatre points essentiels tandis que Mansell abandonnait sur panne de moteur.
Nigel était de nouveau à la recherche du titre après avoir gagné à Jerez devant Prost, Johansson et Piquet. Il gagna encore à Mexico devant Piquet et Patrese. Pour la première fois depuis 1976, le Japon eut son Grand Prix à Suzuka. Mansell eut un accident au cours des essais, et se blessa au cou. Il était hors de combat pour le week-end et n'alla pas non plus à Adélaïde. Piquet ne marqua aucun point dans l'une ni l'autre course. En fait, la victoire de ces deux courses alla à la Ferrari de Berger. En Australie, l'Autrichien mena pendant toute la course pour gagner devant Senna. Cependant la Lotus fut disqualifiée pour des tuyauteries de frein inégales, ce qui coûta à Ayrton la seconde place dans le championnat.
Jonathan Palmer mena la catégorie "Atmo" pendant la plus grande partie de l'année et décrocha la coupe Jim Clark. Tyrrell gagna celle des constructeurs.
CHAMPIONNAT DU MONDE DES PILOTES
Pos. |
Pilote |
Nat. |
Marque |
Pts |
1 |
Bré
Williams-Honda
73
2
GB
Williams-Honda
61
3
Bré
Lotus-Honda
57
4
Fr
McLaren-Porsche
46
5
Aut
Ferrari
36
6
Sué
McLaren-Porsche
30
7
It
Ferrari
17
8
Bel
Benetton-Ford
16
9
It
Benetton-Ford
12
10
US
Arrows-Megatron
8
Les onze meilleurs scores comptent
CHAMPIONNAT DU MONDE DES
CONSTRUCTEURSChampionnats : 1988
Alain Prost marqua davantage de points que son coéquipier Ayrton Senna, mais le Brésilien décrocha le titre au décompte des meilleurs résultats (11 pris en considération sur 16 courses). Le brésilien comptait huit victoire alors que Prost n'en avait que sept.
Leur combat commença au Brésil. Senna s'y qualifia en pôle, devant Nigel Mansell et Prost. Cependant, Senna du partir des stands dans sa voiture de réserve. Prost passa devant Mansell, et personne ne put le doubler. Senna rendit la foule hystérique quand il passa de la 21e position à la fin du premier tour, à la seconde au 20e tour, mais il fut disqualifié pour avoir utilisé sa voiture de réserve. Senna devait se rattraper à Imola, et c'est ce qu'il fit en menant de bout en bout.
La ruée McLaren
Si vous habitez Monaco, comme c'est le cas pour de nombreux pilotes, la course dans les rues devient votre propre Grand Prix. Senna y vivait en 1988 et il put ainsi faire un break dans son appartement quand il abandonna. Il avait presque une minute d'avance sur Prost à 12 tours de la fin quand la roue avant gauche de sa McLaren tapa le rail juste avant le tunnel. Prost s'imposa.
La course de Mexico se résuma aux McLaren, et Prost battit Senna de sept secondes. Au Canada, ce fut un autre doublé pour McLaren, bien que cette fois-ci Senna gagnât devant Prost. A Detroit, cur de l'industrie automobile américaine, le tracé était d'une nature très différente du circuit du Canada. Mais cela ne changea rien, car Senna, Prost et Boutsen terminèrent dans le même ordre. Mansell abandonna pour la sixième fois consécutive. En France, le terrain était sec et ensoleillé mais, quand la compétition se déplaça à Silverstone, le temps était horrible. Prost abandonna en disant que la course était trop dangereuse. Senna s'imposa.
Le Brésilien décrocha sa victoire suivante en Allemagne, devant Prost, second. Là aussi le terrain était humide et Senna semblait être plus à l'aise dans ces conditions. Senna mena l'essentiel de la course en Hongrie, juste devant Prost qui parvint à le passer brièvement au moment de rattraper des attardés. En Belgique, Senna remporta sa quatrième victoire consécutive. Prost était à nouveau second.
Une percée pour Ferrari
Alors qu'on y croyait plus, le miracle se produisit : une autre voiture qu'une McLaren remporta une course, à Monza. Ce fut Gerhard Berger sur sa Ferrari qui réussit cet exploit. Ce fut même un doublé pour Ferrari. Prost avait abandonné alors qu'il était en seconde position, sur une panne moteur, tandis que Senna, à l'avant-dernier tour, entra en collision avec Jean-Louis Schlesser qui pilotait chez Williams à la place de Mansell, atteint d'une infection virale. Le Français sembla ne pas voir le Brésilien et ils se touchèrent, ce qui obligea Senna à abandonner devant une foule devenue hystérique. Le fondateur de l'équipe, Enzo Ferrari, aurait aimé voir ce résultat, mais il était mort quelques semaines auparavant.
McLaren remonta la pente au Portugal. Prost remporta la victoire après une bataille très serrée au départ avec Senna. Le Brésilien dévia sa voiture vers Prost quand celui-ci essaya de le remonter au moment où ils passaient devant les stands. Prost garda le pied à fond et prit la tête. Senna perdit rapidement des places en raison de problèmes de tenue de route, et Ivan Capelli devint le poursuivant direct de Prost et termina second devant Boutsen.
Prost gagna de nouveau en Espagne où Senna arriva quatrième avec peine à cause de son ordinateur de bord qui lui donnait de fausses informations sur sa consommation de carburant. Au Japon, Senna cala sur la grille et passa le premier virage en 14e position. En se battant comme un lion, il remonta sur Prost et arriva alors en seconde position, 31 tours avant la fin. Huit tours plus tard, il dépassa Prost puis s'en alla tout droit pour gagner sa huitième victoire de 1988 et s'emparer du titre. Prost termina la saison en gagnant en Australie, la dernière course de l'ère des turbos, devant Senna et Piquet.
CHAMPIONNAT DU MONDE DES PILOTES
Pos. |
Pilote |
Nat. |
Marque |
Pts |
1 |
Bré
McLaren-Honda
90
2
Fr
McLaren-Honda
87
3
Aut
Ferrari
41
4
Bel
Benetton-Ford
27
5
It
Ferrari
24
6
Bré
Lotus-Honda
22
7
It
March-Judd
17
GB
Arrows-Megatron
17
9
GB
Williams-Judd
12
It
Benetton-Ford
12
Les onze meilleurs scores comptent
CHAMPIONNAT DU MONDE DES
CONSTRUCTEURSChampionnats : 1989
Le rouleau compresseur nommé McLaren avançait inexorablement. Cette fois-ci, c'était au tour d'Alain Prost de s'emparer du titre mondial et de rejoindre les rangs serrés des triples champions du monde. Le problème, c'est ses relations devenues tendues avec Senna.
On ne peut dire que Prost et Senna avaient une attitude un peu puérile. Dans leurs voitures, ils poussaient la mécanique à l'extrême. Et, hors course, ils voulaient faire la même chose, chacun essayant de trouver un petit avantage par rapport à l'autre. Ce n'était pas une situation qui pouvait durer, et donc Prost alla chercher ailleurs, en se dirigeant vers chez Ferrari pour 1990, ce qui fut évidemment une déception pour le patron de McLaren, Ron Dennis.
En 1989, Nigel Mansell allait être en compétition contre les McLaren avec une nouvelle arme : il avait quitté Williams pour Ferrari afin de piloter à coté de Gerhard Berger. Williams s'était débarrassé de ses moteurs Judd et avait signé un contrat avec Renault qui devait les servir honorablement pendant de nombreuses années.
Donc, pour la première course, le Grand Prix du Brésil, Senna passa en tête devant Patrese, mais le Brésilien sortit au premier tournant avec Berger, et Patrese arriva en tête au début, mais Mansell les rattrapa bientôt et pu maîtriser la course car Prost se battait avec un embrayage défectueux. Les fans de Ferrari dans le monde entier devinrent véritablement hystériques. L'événement fut assombri par l'accident du pilote français Philippe Streiff qui s'écrasa avec son AGS et se cassa la nuque pendant les essais. Il devait rester paraplégique.
Mauvaise querelle à San Marino
San Marino était la course suivante, et cette fois-ci Senna ne fit aucune erreur. Cependant, c'est là qu'une partie de l'antagonisme avec Prost se développa. Senna menait, mais la course dut être arrêtée lorsque Berger eut une collision terrible à Tamburello où sa voiture prit feu instantanément. Grâce à l'action rapide des commissaires de pistes, l'Autrichien s'en tira avec une côte cassée et des brûlures superficielles. Prost effectua le meilleur départ au redémarrage, mais Senna fit l'inverse de ce qui avait été entendu avant la course et il prit la tête à Tosa puis il continua sans problèmes pour gagner de 40 secondes. Prost était blême devant cette trahison.
Et donc, à Monaco, Senna et Prost démarrèrent de la première ligne, leurs McLaren étant libres de toute opposition, laquelle, menée par la Williams de Boutsen, se trouvait plusieurs longueurs de rues derrière. Senna mena sur toute la longueur pour gagner de plus de 50 secondes sur Prost tandis que Martin Brundle ne reçut pas la troisième place à cause d'un problème électrique, et laissa son coéquipier de Brabham, Stefano Modena, revendiquer cette position.
Berger fut de retour à temps pour Mexico, mais il devait conduire avec une main étroitement bandée. Ensuite, il dut jouer un rôle de soutien, car Senna, après avoir pris la première position, mena pendant toute la course. Prost avait choisi les mauvais pneus et ne put arriver qu'en cinquième position. Mansell arriva en seconde position mais sa boîte de vitesse défaillit, ce qui laissa Patrese et Michele Alboreto de Tyrrell compléter le Podium.
Juste au moment où Prost commençait à sentir que toute l'équipe était sur Senna, il gagna lui-même le Grand Prix des États-Unis, une course très pénible dans les rues de Phnix. Senna mena, mais son système électrique s'avéra défectueux, ce qui laissa Prost gagner sur Patrese. La domination de McLaren fut interrompue au Canada car Boutsen marqua sa toute première victoire à la suite de l'abandon des deux McLaren. Malheureusement, Senna abandonna la tête du Grand Prix seulement trois tours avant la fin avec une panne de moteur. Patrese, second de nouveau, en fit un doublé pour Williams.
Prost arrive en tête
N'ayant pas pu qualifier sa Benetton à Phnix, car le freinage puissant qui était requis s'avéra trop difficile pour les pieds encore blessés de Herbert, celui-ci fut renvoyé par Benetton, et sa place fut prise au Grand Prix de France par Emanuele Pirro. La journée appartenait à Prost qui mena son Grand Prix sur toute la distance, car Senna abandonna au premier tour. En fait, au premier tour du second départ, car Mauricio Gugelmin provoqua l'arrêt de la course quand sa Leyton House fit un tête-à-queue au premier virage. Mansell était second après un assaut phénoménal, ayant démarré depuis les stands car sa Ferrari avait été endommagée par les acrobaties de Gugelmin. Patrese fut troisième juste devant le débutant de Formule 1, Jean Alesi qui remplaçait Alboreto de chez Tyrrell.
Encore une fois, Senna ne put marquer de points au Grand Prix de Grande-Bretagne car, placé en tête, il dérapa, laissant Prost gagner sa seconde victoire consécutive. Mansell ravit la foule des supporters avec la seconde place en dépit de retards causés par une crevaison. Nannini fut troisième. Senna se vengea au Grand Prix d'Allemagne. Il menait devant Prost mais avait eut un arrêt au stand très long pour changer les pneus et il émergea en seconde position. Prost était sûr de gagner, mais à trois tours de la fin, sa boîte de vitesses commença à donner des signes de faiblesse et Senna le dépassa. Mansell fut troisième en restant à distance.
Cependant, la forme de Mansell devait s'améliorer en Hongrie quand il attaqua depuis la 12e position pour gagner dans une course extraordinaire sur un circuit célèbre pour son manque de possibilité de dépassement. Il gagna quatre places au premier tour et finalement arriva devant, après 58 des 77 tours, et personne ne l'en délogea. Senna était à quelque distance derrière en seconde position, Boutsen troisième et Prost quatrième.
Au Grand Prix de Belgique, le temps était humide, et Senna mena sur toute la distance. Prost résista pour empêcher Mansell d'être second. L'atmosphère chez Lotus était encore plus sombre que le temps lui-même car aucune des deux voitures ne se qualifia. Au Grand Prix d'Italie, le temps était ensoleillé ; c'était une bonne chose, du moins pour Prost, car il gagna devant Berger et Boutsen. Senna mena jusqu'à neuf tours avant la fin quand son moteur cassa.
Au Portugal, Berger remonta d'une place et gagna sur Prost et Stefan Johansson. Cependant, la course avait été plutôt mouvementée, car Mansell dépassa son stand, recula et fut averti par le drapeau noir. Il n'en tint pas compte, puis Senna ferma la porte sur lui et tous les deux abandonnèrent, ce qui joua merveilleusement en faveur de Prost. Il avait maintenant une avance de 24 points avec encore quatre courses à disputer.
Problèmes pour Mansell
Mansell quitta Estoril avec une amende de 50 000 dollars pour avoir ignoré les drapeaux noirs. Il fut ensuite disqualifié pour une course, et il ne prit donc pas part au Grand Prix d'Espagne, et menaça de quitter la Formule 1. Cela laissa Senna gagner à son aise avec Berger second et Prost troisième loin derrière.
Ce qui arriva au Grand Prix du Japon donna le ton pour les années suivantes, car Prost et Senna s'affrontèrent et se disputèrent le Championnat du monde cette fois-ci en faveur du Français. Leur contact survint à sept tours de l'arrivée et l'on vit Senna se précipiter vers l'intérieur dans la chicane. Prost refusa de céder et ils s'accrochèrent tous les deux en sortant de la piste. Prost abandonna immédiatement, mais les commissaires poussèrent Senna pour le tirer d'une position dangereuse ; il dut rentrer au stand pour changer le museau de sa monoplace mais il fut quand même premier au drapeau à damier. Cependant, il fut disqualifié pour avoir reçu une aide extérieure, ce qui donna à Nannini sa première victoire. Patrese et Boutsen furent second et troisième.
La conduite en condition humide semblait convenir à Boutsen car il termina la saison avec sa seconde victoire dans le Grand Prix d'Australie. Senna était quant à lui victime d'un accident avec Martin Brundle à cause des conditions de pluie rendant la course difficile.
CHAMPIONNAT DU MONDE DES PILOTES
Pos. |
Pilote |
Nat. |
Marque |
Pts |
1 |
Fr
McLaren-Honda
76
2
Bré
McLaren-Honda
60
3
It
Williams-Renault
40
4
GB
Ferrari
38
5
Bel
Williams-Renault
37
6
It
Benetton-Ford
32
7
Aut
Ferrari
21
8
Bré
Lotus-Judd
12
9
Fr
Tyrrell-Ford
8
10
GB
Arrows-Ford
7
Les onze meilleurs scores comptent
CHAMPIONNAT DU MONDE DES
CONSTRUCTEURS