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    Phil Hill

    Biographie

    Philip Toll Hill était un pilote américain né le 20 avril 1927 à Miami (Floride), et décédé le 28 août 2008 à Salinas (Californie). Il n'a évidemment aucun lien de parenté avec le pilote britannique Graham Hill.

    Fils du receveur des postes de Santa Monica, il déserte les strapontins de l'université à vingt ans et trouve un emploi dans un atelier spécialisé dans l'entretien et la restauration des voitures de collection.
    Comme les propriétaires de ses voitures, il lui prend l'envie de se mesurer aux autres. Il débute en 1949 sur une MG puis ramène d'Angleterre une Jaguar XK20 sur laquelle il poursuit ces joutes initiatiques.
    En 1951, ses parents décédés lui laissent un héritage qu'il n'hésite pas à utiliser pour s'offrir une Ferrari 212. En 1953, il interrompt sa carrière après avoir plongé dans un ravin lors de la Panaméricaine avec son coéquipier Richie Ginther, lui aussi futur pilote de F1.


    Une première expérience en Sport-prototypes

    Luigi Chinetti, vainqueur des 24 heures du Mans en 1949 et importateur Ferrari aux Etats-Unis a tôt fait de repérer ce jeune talent prometteur. Dès 1955, il est associé au team officiel Ferrari lors des 24 Heures du Mans. Il est très choqué par l'accident de Pierre Levegh et ses conséquences dramatiques pour les spectateurs. Il ramène néanmoins d'Europe une offre ferme de Enzo Ferrari pour intégrer la Scuderia en tant que pilote officiel "Protos". L'offre n'est évidemment pas désintéressée, la présence d'un pilote américain dans son team est un argument commercial de poids pour l'installation de sa marque sur le marché américain. Phil Hill, conseillé par Chinetti, accepte, convaincu que les prototypes peuvent lui ouvrir les portes de la F1.

    Malgré tous les efforts de Hill en sport-protos où il se permet même parfois de bousculer quelques pilotes F1 confirmés... Enzo Ferrari reste sourd aux aspirations de son pilote américain qui n'a selon lui rien d'un pilote de F1 et n'a d'ailleurs jamais couru en monoplace.


    1958, la Scuderia éprouvée par le destin : Phil Hill saisit sa chance

    En 1958, Phil Hill associé à Olivier Gendebien remporte les 24 Heures du Mans sur une Ferrari 250TR. Il décide alors de prendre le taureau par les cornes (ou l'étalon par la bride) et ose s'aligner au GP de France sur une Maserati privée mise à sa disposition par le suédois Jo Bonnier. Il termine septième.
    Ce qui aurait pu passer pour une provocation vis à vis de Ferrari tombe au "meilleur" moment pour lui. La Scuderia a perdu Luigi Musso à Reims. Le Commendatore confie alors à Hill une F2 pour la course du Nürburgring. Avec cette modeste monoplace, l'américain termine 9ème.
    Dans le même temps, la Scuderia perd Peter Collins. L'équipe est décapitée. Mike Hawthorn, leader plus vulnérable que jamais de ce championnat a besoin d'un équipier en mesure de l'aider à résister à l'offensive des Vanwall de Stirling Moss et Tony Brooks.
    Enzo Ferrari n'a décidément plus le choix, après un GP du Portugal qui aurait pu être fatal aux chances des Rouges. Dès le GP de Monza, Phil Hill prend place au volant de la Dino 246. Parti en seconde ligne derrière Hawthorn et Moss, mais devant Von Trips, il offre docilement la seconde place à son leader sur la nouvelle Dino 256. Et il s'adjuge au passage le record du tour.
    Il récidive au Maroc, sur le circuit d'Aïn Diab à Casablanca. Après avoir titillé Moss en début de course, il se laisse décrocher et offre une nouvelle fois la seconde place à son leader... et le titre par la même occasion.



    A la conquête du titre

    Pour 1959, après la retraite de Hawthorn, Hill est logiquement intronisé second pilote Ferrari aux côtés de Tony Brooks qui a rejoint la Scuderia après le retrait des Vanwall de Tony Vanderwell.

    Cette année, c'est Tony Brooks qui joue le titre avec Jack Brabham et Stirling Moss jusqu'à la dernière course. Phil Hill suit, avec une belle deuxième place en Italie. En 1960, Tony Brooks parti chez Cooper, c'est Phil Hill qui devient naturellement le leader de la Scuderia. Mais la Scuderia est larguée par les petites Cooper de Jack Brabham et Bruce McLaren ainsi que par Lotus. Phil Hill remporte bien la victoire à Monza. Mais il la doit essentiellement à l'absence des écuries anglaises qui boycottent la course pour protester contre l'anneau de vitesse qu'elles jugent dangereux. Le seul mérite de cette course est qu'il pose clairement Hill en leader de la Scuderia devant Von Trips. Pour l'anecdote, c'est la dernière victoire en Formule 1 d'une monoplace à moteur avant.


    En 1961, Ferrari a enfin revu sa copie. Le moteur, enfin passé à l'arrière est un V6 1.5 litres étonnamment véloce cette saison. Les Ferrari dominent la saison...
    Dans le même temps... Toujours actif en Sport-Protos, Hill remporte à nouveau les 24 Heures du Mans, encore avec Olivier Gendebien à ses côtés.

    Avec quatre victoires en sept courses disputées. Il est clair que le titre va se jouer entre les deux pilotes Ferrari à Monza où Von Trips débarque en leader du championnat. D'emblée, l'allemand met la pression sur son coéquipier : "Le sport automobile est un combat, homme contre homme. L'emporte celui qui accepte de rouler sur la marge étroite qui sépare la victoire de l'accident". Ses propos prendront toute leur dimension à l'issue de la course de Monza.
    Fidèle à son habitude, le Commendatore, qui s'est déplacé sur le circuit, rajoute un peu d'huile sur le feu. Il fustige la performance en qualifs de l'américain qui s'est fait battre par un gamin de 19 ans, Ricardo Rodriguez débutant chez Ferrari. Hill accablé par ce reproche ne dit mot à la presse. Il se contente de demander à ses mécanos, goguenards, de démonter son moteur. Ils découvrent une soupape cassée.
    A la fin de la course, Hill est champion du monde et Wolfgang Von Trips est mort. Mal parti et à l'attaque derrière Hill, sa Ferrari et la Lotus de Jim Clark se sont accrochées et éjecté, il meurt gisant sur le sol tandis que sa monoplace sème la mort parmi les spectateurs. Pour marquer son deuil, La Scuderia ne participe pas au dernier GP de la saison, aux Etats-Unis.
    Phil Hill, lui, devient le premier américain champion du monde... mais dans de bien terribles circonstances. Il restera marqué par cette tragédie lui qui a souvent exprimé ses divergences sur la conception de la course avec Hawthorn ou Von Trips, héros de la fin des années 50. "Je n'aimais pas leur mystique du courage. Pour moi, le sport ne se résume pas à vaincre ou mourir."
    Jusqu'à quel point cette réflexion n'égratigne-t-elle pas le Commendatore lui même dans la conception justement qu'il a de ses "agneaux sacrificiels prêts à mourir pour Ferrari" ?



    Hill quitte Ferrari

    En 1962, après avoir fait un temps illusion en début de saison, Ferrari ne fait pas longtemps le poids face à l'armada anglaise menée par BRM et Lotus. L'ambiance est détestable pour Hill qui ne s'entend pas avec le directeur sportif Eugenio Dragoni. La Scuderia finit la saison au plus mal à la sixième position au championnat constructeurs. La seule consolation de cette année sera une nouvelle et troisième victoire aux 24 Heures du Mans.
    Fin 1962, il claque la porte avec son équipier Giancarlo Baghetti. Au passage il ne se gêne pas pour égratigner le commendatore et sa façon de gérer ses pilotes. Ils rejoignent en 1963 deux anciens de Ferrari, Carlo Chiti et Romolo Tavoni qui ont créé une nouvelle écurie, ATS (Automobili Turismo e Sport) dont le but avoué est de battre la Scuderia. Hélas, la voiture est ratée... l'écurie qui ne marque pas un point sombre et Hill avec. Enzo Ferrari n'a pas digéré cette trahison et ne se gênera pas pour ensuite alourdir le trait sur un champion qu'il n'a jamais aimé : "Hill était rapide et sûr, mais pas un pilote d'une classe exceptionnelle".
    En 1964, il signe chez Cooper. Mais l'écurie de John Cooper n'est plus ce qu'elle a été quelques années plus tôt avec Brabham à la baguette. Une fois de plus, Phil Hill remet en cause l'organisation et la gestion de l'équipe. Il quitte donc la F1 et retourne à ses "premières amours", les Sport-Prototypes qu'il n'a en fait jamais vraiment abandonnés pendant sa carrière de pilote de Formule 1 et où il a constitué un palmarès remarquable depuis sa première victoire au Mans.
    En 1964 donc, il signe chez Ford puis rejoindra son compatriote Jim Hall, créateur de la Chaparral en 1966 et 1967. il remporte sur cette voiture les 1000 km du Nürburgring en 1966 et les 6 Heures de Brands Hatch en 1967.

    Quand il met un terme à sa carrière, c'est sans cérémonie ni conférence de presse. Il rentre chez lui, à Santa Monica, passer l'hiver mais ne revient pas en Europe au printemps. "En vérité, je ne me suis pas retiré de mon propre chef. Je me suis retrouvé sans volant. Et je me suis aperçu que je n'avais plus envie d'en chercher." reconnaît-il avec toute l'honnêteté qui le caractérise.

    Il a donc rejoint ses premières passions à Santa Monica où il soigne toujours ses voitures de collection dans le musée qui lui appartient et son entreprise de restauration de véhicules anciens. La compétition automobile n'a pas tourné la tête de cet homme sincère et de convictions. Il a quitté les paddocks comme il avait délaissé les strapontins de l'Université et est revenu s'occuper de sa vraie passion. Peut-être Phil Hill était-il plus amoureux des voitures que de la course automobile...

    Phil Hill, premier champion du monde américain de Formule 1, décéde le 28 août 2008 à Salinas (Californie) à l'âge de 81 ans.


    Bilan de carrière

    48 Grands Prix
      3 victoires
    1960 - GP d'Italie
    1961 - GP de Belgique
    1961 - GP d'Italie

    Champion du monde 1961    

    Source : f1-légende
                  : wikif1.org

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