Voici ce qu'ont dit les principaux protagonistes à l'arrivée du Grand Prix de Bahreïn, dimanche à Manama.

Felipe Massa (Ferrari, vainqueur) : "Considérant à quel moment Robert [Kubica] a observé son premier arrêt, on peut dire que j'avais fait un bon tour en qualification, et que la voiture était bonne. Ça n'a rien changé de s'élancer en 2e position car nous avons pris un bon départ, au contraire de Robert, et je l'ai passé. Ce fût difficile en début de course car j'avais beaucoup d'essence à bord, et je suis presque sorti de la piste, tout comme Robert. La voiture a été vraiment bien sur toute la course. Je n'ai pas attaqué complètement à la limite car je voyais l'écart grandir (sur Räikkönen), et je pouvais le contrôler. La stratégie a aussi été parfaite. L'Australie et la Malaisie n'avaient pas été des week-ends faciles mais ce ne seront pas les derniers. Dans la vie, il y a parfois des jours sans. La course a donc été dure car je ne voulais commettre aucune erreur, ne pas trop pousser non plus pour essayer de ramener la voiture à la maison. C'est sûr, j'ai eu en permanence à l'esprit ce qui c'était passé lors des deux dernières courses, c'est normal. Mais c'est maintenant du passé et cette victoire va aider. J'aime cette piste, j'y ai toujours été rapide, et ici, on est toujours bien accueillis et les gens sont sympas. La prochaine course est à Barcelone, où nous savons que notre voiture se comporte très bien. Et puis après, ce sera intéressant de voir si elle s'est améliorée dans les virages lents".

Kimi Räikkönen (Ferrari, 2e) : "L'ensemble du week-end a été assez difficile, nous n'avons pu avoir vraiment la voiture souhaitée. Mais dans ces conditions nous avons quand même pu finir 2e, et nous gardons à l'esprit que les courses à venir devraient encore être complètement différentes. Je mène le championnat, c'est le principal. Nous avons assuré au second pit stop car nous étions premier et deuxième, et nous ne voulions pas nous battre l'un contre l'autre".

Stefano Domenicali (Ferrari, directeur de la Gestion sportive) : "C'est un merveilleux doublé. Felipe a été fantastique et Kimi a aussi fait du bon boulot, comme toute l'équipe, ici comme à Maranello. Ce doublé est la meilleure façon de célébrer la centième victoire sous la présidence de Luca di Montezemolo".

Luca Baldisserri (Ferrari, responsable des Activités piste) : "Une fois dans les positions voulues, nous avons demandé aux pilotes de prendre grand soin de leurs voitures. Il n'y avait pas de raison de pousser ou de prendre des risques pas nécessaires".

Robert Kubica (BMW, 3e) : " La pole position changeait par rapport à d'habitude car c'est la première fois que j'avais une vue dégagée devant moi. J'avais déjà eu un problème dans le tour de formation pour démarrer. J'avais eu beaucoup de patinage et j'en ai encore eu au départ de la course. Mais tout montre que Felipe a fait un départ vraiment meilleur que moi. Et puis malheureusement, au 2e tour, j'ignorais qu'il y avait de l'huile sur la piste du virage 4 au 10 et même 11. J'ai aussi ramassé des débris dans le virage 1 et j'ai pensé avoir récolté une crevaison. Je ne savais pas quand est-ce que j'allais rentrer au stand. C'est ainsi que j'ai cédé une position à Kimi [Räikkönen]. Avec ma charge d'essence, je savais que je devais faire la différence mais je n'ai pas pu à cause de la présence d'huile et du fait que j'ai roulé derrière Kimi à partir du 2e tour. C'était dur aussi à cause du fort vent qui soufflait ; c'était facile de faire une erreur en étant derrière. Dans le second relais, j'ai eu du grainage et j'ai perdu du temps sur les Ferrari. Mais finir 3e et 4e et mener le championnat Constructeurs, c'est un bon week-end".

Nick Heidfeld (BMW, 4e) : "Je suis bien plus content qu'hier. 4e est un résultat positif après un week-end difficile pour moi. L'équilibre de la voiture ne me convenait tout simplement pas. Finir juste derrière mon coéquipier, parti de la pole alors que je sui parti 6e, est un bon résultat. J'ai adoré passer Jarno Trulli et Heikki Kovalainen".

Willy Rampf (BMW, directeur technique) : "Nous savions que nous ne pouvions pas concurrencer les Ferrari et nous avons établi notre stratégie en fonction de ça. Robert [Kubica] et Nick [Heidfeld] en ont tiré le maximum en terminant 3e et 4e. C'est plaisant de voir à la fin que l'écart n'était pas si grand que ça, et il n'y avait pas de pression de derrière (ndlr : Kovalainen)".

Mario Theissen (BMW Motorsport, directeur) : "Trois podiums en trois courses, c'est vraiment un début de saison sur mesure. Les deux pilotes ont perdu des positions au départ, la raison en est peut-être technique et ça doit être analysé".

Heikki Kovalainen (McLaren, 5e) : "Ce fût une rude course pour moi. J'ai fait un super départ en passant Kimi [Räikkönen] dans le virage 2 mais j'ai freiné trop tard dans le 4 et il a regagné sa position. Je suis ensuite allé trop loin dans le virage 8 et j'ai fait un plat à l'avant droit, ce qui a engendré des vibrations. C'était tellement important que je croyais que quelque chose était en train de céder sur la voiture. Les choses se sont améliorées dans le second relais et la voiture a vraiment bien marché sur la fin, en pneus 'medium'. 5e, c'était le maximum".

Lewis Hamilton (McLaren, 13e) : "Je suis vraiment déçu et j'ai l'impression d'avoir laissé tomber l'équipe aujourd'hui. Je suis le premier à blâmer. Le week-end dans son ensemble n'a pas été idéal, en débutant par un accident vendredi, mais nous allons rebondir à la prochaine course. J'ai foiré mon départ car je n'ai pas appuyé sur le bouton suffisamment tôt et donc engagé le bon réglage moteur, et l'anti-calage s'est déclenché. J'ai perdu beaucoup de places mais c'était récupérable à ce point. Puis j'ai eu l'incident avec Fernando [Alonso] (ndlr : au tour 2). J'étais derrière, j'ai obliqué vers la droite et lui aussi. C'est un incident de course, je pense. Je reste persuadé que nous avons la vitesse pour se battre devant. J'ai eu une bonne période en Formule 1 jusque là, et il était presque inévitable qu'à un moment les choses tournent mal. Mais le Championnat va être long et j'ai bien l'intention de le gagner".

Jarno Trulli (Toyota, 6e) : "Je suis ravi de ce nouveau top 6, pour moi et l'équipe. Nous finissons juste derrière les teams du top 3 et c'est le mieux que nous pouvions espérer ce week-end. J'ai gagné deux places dans le premier virage. J'ai brièvement été sous la pression de Nico Rosberg puis j'ai commencé à faire ma propre course. La voiture était très bien équilibrée, j'avais une bonne stratégie et je ne me suis pas posé de question. La voiture est très compétitive. C'est un bon coup de fouet pour l'avenir".

Timo Glock (Toyota, 9e) : "C'était une bonne course et j'étais content de la voiture. C'était un gros progrès pour mon style de pilotage. Les accidents ont rendu les choses difficiles avec l'huile dans les premier et deuxième secteurs. J'aurais pu finir dans les points mais j'ai perdu de la vitesse en chassant Nico Rosberg en milieu de course. Ce fût dur de résister à Fernando Alonso mais je suis content d'en avoir vu le bout. La voiture était vraiment bonne en termes de set-up. Il faut maintenant travailler à parfaire le reste".

Tadashi Yamashina (Toyota Motorsport, vice-président) : "Nos deux pilotes ont fait un excellent travail. Je suis ravi que Jarno [Trulli] ait marqué trois points et que Timo [Glock] ait disputé une si solide course. Notre objectif était de prendre un bon départ, ce qu'a su faire Jarno, qui a gagné des places. Timo a aussi fait un boulot merveilleux. Malheureusement, il a eu un petit problème de boîte de vitesses qui l'a obligé à assurer. C'est quelque chose que nous pouvons résoudre pour la prochaine course. Ça lui a coûté un point mérité".

Mark Webber (Red Bull, 7e): "Les gars ont fait un travail formidable tout le week-end. Il y a eu quelques incidents dans les premiers tours et nous en avons profité. Le premier tour a été sans encombre pour nous, mais c'était très glissant sur la piste et vous devez être très prudent sur les premiers virages. Il y avait de l'huile ou quelque chose dans le genre sur la piste au départ, ce qui a rendu les choses difficiles. Après cela, j'ai gardé la tête froide et j'ai passé le reste de l'après-midi à la poursuite des autres."

David Coulthard (Red Bull, 18e): "Je n'ai pas fait de mon mieux au départ. Je voulais juste passer le premier virage et rester hors des problèmes, mais malheureusement ma voiture a joué le rôle de balle de flipper lorsque deux voitures ont rebondi de chaque côté de moi. Cela a causé quelques dégâts à ma voiture et j'ai du m'arrêter. La monoplace était assez lente après cela et je me suis battu avec Jenson [Button] qui était plus rapide. Nous nous sommes approchés de trop près lors d'un virage et nous nous sommes touchés, ce qui l'a contraint à abandonner et cela a causé de nombreux dégâts sur ma voiture. Je suis rentré de nouveau aux stands pour changer mon aile avant. La voiture était un peu meilleure mais ce n'était pas une bonne course."

Nico Rosberg (Williams, 8e) : "Je devrais être content de ce point mais je ne parviens pas à être satisfait. Nous aurions du faire mieux. Cependant, c'était très difficile : la performance des pneus était très changeante et les conditions de vent différentes de vendredi, lorsque nous avions étagé notre boîte de vitesses. Et l'arrière de la voiture n'était tout simplement pas assez bon. Nous devons travailler en vue du GP d'Espagne. Historiquement, Montmelo est une piste difficile pour nous mais des développements arrivent".

Kazuki Nakajima (Williams, 14e) : "J'ai pris un mauvais départ et j'ai fait un tête-à-queue sur l'huile, au 2e tour avant les esses à grande vitesse. Ça ne pouvait pas comencer plus mal. C'était difficile de faire mieux que 14e".

Sam Michael (Williams, directeur technical) : "Sur la voiture de Nico, nous n'avons pas été assez forts dans le premier relais (ndlr : en "medium"). Sur celle de Kazuki, le dispositif anti-calage s'est déclenché au départ, ce qui l'a fait rétrograder".

Fernando Alonso (Renault, 10e) : "La course a été difficile comme nous l'avions prévu. Notre qualification en Q3 avait été une bonne surprise mais nous savions que notre rythme en course ne nous permettrait pas de prétendre à beaucoup mieux. Nous manquons encore de vitesse et c'est ce que nous espérons améliorer d'ici Barcelone (ndlr : GP d'Espagne le 27 avril)".

Nelson Piquet (Renault, abandon tour 41- boîte de vitesses) : "J'avais pris un bon départ, la voiture réagissait bien puis j'ai souffert d'un problème de boîte. J'ai essayé de continuer mais cela devenait dangereux et mes ingénieurs ont préféré me faire rentrer ce qui devrait me permettre d'éviter une pénalité pour la prochaine course. Le bilan est un peu mitigé mais j'ai encore beaucoup appris ce week-end et c'est ce qu'il faut retenir".

Flavio Briatore (Renault F1 Team, directeur général) : "La course de Fernando [Alonso] a été compromise dès le début lorsqu'il a été percuté par Hamilton. Nous sommes cependant bien conscients que nous devons encore améliorer notre niveau de performance. Fernando a fait tout ce qu'il a pu malgré une voiture abîmée. Nelson quant à lui a souffert d'un problème de fiabilité alors qu'il avait fait un beau départ. C'est donc un week-end à oublier en ce qui nous concerne. Il nous faut maintenant continuer de travailler. Nous avons d'ailleurs un programme intensif pour les prochains essais de Barcelone".

Rubens Barrichello (Honda, 11e) : "Une bonne course, en termes de vitesse de la voiture. Je n'ai pas pris un très bon départ, j'ai évité toutes les collisions mais j'ai perdu des positions. Après, j'ai été bloqué derrière Fisichella et j'ai perdu pas mal de temps jusqu'à ce que le team fasse du super boulot au premier pit-stop pour me mettre devant. De là, la voiture a été bien. Un week-end positif dans l'ensemble. La voiture a montré avoir la vitesse pour aller en Q3". J'ai terminé ma troisième course de la saison, la fiabilité est donc bonne, mais je manque de la vitesse en ligne droite pour dépasser".

Jenson Button (Honda, abandon - accident) : "J'ai pris un bon départ mais je ne sais pas ce qui s'est passé au virage 5. J'ai été heurté à l'arrière, j'ai récolté une crevaison ce qui a ruiné ma course. Après, la vitesse était là et l'équilibre aussi. Mon accident avec Coulthard ? Il avait apparemment du mal et j'ai fait une tentative au virage 8. Je me suis engagé assez tôt quand il a touché les freins, et quand il est devenu évident qu'il y avait un écart énorme j'ai plongé à la corde. Malheureusement il s'est remis sur la trajectoire. Je ne pouvais aller nulle part. L'arrière de ma voiture était touché et j'ai du renoncer".

Ross Brawn (Honda F1 Racing Team, directeur) : "L'allure de nos voitures à la fois en qualification et en course progresse graduellement de gp en gp et nous continuons de travailler sur le set-up. Nous allons faire quatre jours de tests à Montmelo pour évaluer une nouvelle version aéro. Nous ferons aussi un test ne ligne droite à Menorca pour faire des mesure sur le nouveau package aéro".

Giancarlo Fisichella (Force India, 12e): "J'ai pris un bon départ et j'ai doublé des voitures dans le premier virage et dans le septième alors que d'autres monoplaces sont partis en tête à queue. Notre voiture a été constante et j'ai réalisé une bonne course. Je suis très content de ma course, l'équipe a réalisé du bon travail et nous avons juste besoin d'améliorer la voiture un petit peu et nous serons présents."

Adrian Sutil (Force India, 19e): "Une course malchanceuse pour nous. Après un départ correct, j'ai eu un accident dans le premier virage et j'ai perdu mon nez avant; j'ai donc du rentrer au stand. J'ai réussi à revenir et à parcourir la distance du Grand Prix sans incidents majeurs. La voiture était meilleure mais j'ai eu des problèmes radio et je suis rentré trop tôt pour mon second arrêt ravitaillement. La course a été un peu confuse de ce point de vue là, mais au moins j'ai pu finir et collecter des informations en vue de la prochaine course."

Sébastien Bourdais (Toro Rosso, 15e) : "J'ai fait du mieux que je pouvais, piloté de la manière la plus constante possible sans faire d'erreurs. Le positif c'est que j'ai bouclé une autre distance de course mais je suis parti 15e et j'ai fini 15e. Nous n'avions peut-être pas fait le meilleur choix de pneus au départ, j'étais très lent, mais dès qu'on est passé en pneus tendres, j'ai été plus compétitif. C'était une course sans problèmes, sans trop de fun non plus, mais c'est une expérience utile."

Franz Tost (Toro Rosso, directeur sportif) : "Bourdais a fait une course solide mais quand les voitures devant nous finissent, on ne peut pas espérer beaucoup mieux".

Anthony Davidson (Super Aguri, 16e): "C'était une course agréable aujourd'hui. Rentrer à la maison avec deux voitures à l'arrivée est une bonne chose pour l'écurie. C'était une nouvelle course difficile pour moi et je voudrais remercier l'équipe pour tout leur travail ce week-end."

Takuma Sato (Super Aguri, 17e): "J'ai réalisé quelques premiers tours au sein du peloton et j'ai bien apprécié être au milieu des autres monoplaces. J'ai touché d'autres voitures et j'ai probablement endommagé "l'aéro", mais cependant je me suis retrouvé 14e et c'était très excitant. Après le premier tour, il y avait de l'huile sur la piste et c'était très dangereux mais nous sommes passés outre ces problèmes et nous avons réalisé une bonne course. Nous avons eu un problème au second arrêt ravitaillement ce qui m'a coûté ma place. Au final c'était très important de finir la course aujourd'hui."

Robert Kubica a offert à la Pologne ainsi qu'à BMW leur première pole position en Formule 1, samedi à Sakhir, près de Manama. En hors d'oeuvre avant la première victoire ?

Robert Kubica (BMW) restera comme le premier pilote d'Europe de l'Est auteur d'une pole position en Formule 1, et comme celui qui aura offert ce privilège à BMW. L'équipe de Mario Theissen, implantée pour partie en Suisse, est aussi la première écurie allemande à se couvrir de cet honneur depuis Mercedes-Benz, en 1955. Samedi, le jovial Polonais a été imbattable dans les minutes décisives de la dernière partie de qualification, en réalisant un tour quasi parfait, en 1:33.096.

"J'ai plutôt bien commencé mon tour rapide mais au virage N.9, j'ai bloqué les roues avant et j'ai malheureusement j'ai fait un plat sur les pneus", a exposé "Kub", qui avait raté la pole de peu à Melbourne. "Ce fût alors difficile avec les grosses vibrations que ça a engendré. Les trois derniers virages, à droite, ont été durs mais je n'ai commis aucune faute. La voiture tirait d'un côté sur les freinages mais ce fût suffisant pour garder la pole".

Cependant, le survivant à un terrible accident à Montréal en 2007, a levé le voile sur les raisons de sa performance, en expliquant qu'il avait travaillé sur lui pour gagner du poids cet hiver, six kilos en tout. Mais la combinaison homme-machine est soumise à un minimum réglementaire et l'effet est marginal. En revanche, on peut soupçonner son équipe d'avoir enlevé de l'essence dans la F1.08. Elle est coutumière des options différenciées, comme l'avait montré Nick Heidfeld en faisant un premier relais court à Melbourne. Et puis, l'Allemand, 6e temps, reste reste très confiant... Sachant que Felipe Massa, vainqueur sur une stratégie à deux arrêts en 2007, avait stoppé au tour 21, il serait donc étonnant que Robert Kubica dépasse les 15 ou 18 tours...

Hamilton prêt à tirer les marrons du feu

Felipe Massa, en pole en 2007, était plutôt bougon après la séance. Normal, il n'a fait que des mauvaises affaires. Se faire battre de 0.027 sec a quelque chose d'agaçant, surtout quand on n'a pas pu lâcher les chevaux. "J'ai fait des tours incroyables durant tout le week-end, la voiture était tout le temps parfaite" , a souligné le pilote Ferrari. "Mais en Q3, j'ai tout le temps été derrière des voitures. Lors de ma première tentative, plutôt bonne, j'ai été tout au long du tour derrière Nico [Rosberg]. C'est dommage ; j'ai freiné pour le laisser passer et j'ai fait tout le tour derrière lui. Cela aurait peut-être déjà été suffisant pour faire la pole. Dans la deuxième tentative, j'ai été bloqué dans le trafic. Mais ce n'était pas un tour parfait".

Le Pauliste, sous pression après un début de saison parsemé d'erreurs, vivra l'ultime conséquence de sa frustration à l'heure -exceptionnelle- du départ dimanche (13h30) en immobilisant sa F2008 sur le côté sale de la piste. Samedi, le vent a soufflé jusqu'à 5,6 m/s, soit deux ou trois fois plus que ce que ces machines ultra sensibles que sont les Formule 1 modernes sont habituées à supporter. Eole aura donc charrié du sable sur l'aire pour le départ. Il faut s'attendre à ce que certains s'en plaigne à l'arrivée, même si des pilotes ont relevé l'excellent travail des organisateurs pour nettoyer la piste depuis vendredi.

Bref, dans tout ça c'est Lewis Hamilton qui se frotte les mains. Si l'Anglais n'a jamais existé dans la course à la pole position, il a quand même loué la 3e place sur la grille, ce qui est presque mieux que la 2e, située huit mètres seulement devant. Et s'il part en pneus "tendre" et Massa en "medium", il aura largement de quoi glisser sa MP4 devant la "rossa", et parader en leader après l'arrêt de Robert Kubica.

Mais sa chevauchée ne semble pas avoir plus d'avenir que la BMW tant la McLaren souffre sur les longs relais. "Ferrari semble avoir un rythme étonnant pour le moment. Je suis 3e et très très content" , a-t-il soufflé. Il est aussi juste devant Kimi Räikkönen, son rival en rouge dans la course au titre. Un autre motif de satisfaction, à l'apprioche de cette course qui devrait faire souffrir les Gris autant qu'à Sepang.